Paris 8 - Université des créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/1999
EAN : 9782842920685
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842920685

L’an mil en 2000

N°37/1999

Aux approches de l’an 2000, il est temps de conjurer les peurs de l’an mil.

Les peurs de l’an Mil sont revisitées lors d’un débat e-mail entre les meilleurs spécialistes américains. De ce côté-ci de l’Atlantique, des médiévistes leur répondent, scrutant les textes, interrogeant les termes et les images, repensant les évolutions d’un millénaire qui s’achève et impose ses propres attentes.

L’an mil en 2000
Barbara H.ROSENWEIN, Monique BOURIN


Repères bibliographiques sur l’an mil
Barbara H.ROSENWEIN, Monique BOURIN

 

Qui a peur de l’an mil ? Un débat électronique aux approches de l’an 2000
Patrick J.GEARY, Richard LANDES, Amy G.REMENSNYDER, Timothy REUTER
Coordination : Barbara H.ROSENWEIN

Antichrist et blasphémateur
Dominique BARTHELEMY

 

Jugement sur la terre comme au ciel. L’étrange cas de l’Apocalypse millénaire de Bamberg
Guy LOBRICHON

 

Les inconstances de l’An Mil
Pierre BONNASSIE

 

Consistances et inconsistances de l’an mil
Dominique IOGNA-PRAT

 

Repenser la violence : de 2000 à 1000
Stephen D.WHITE

 

Angoisses religieuses, angoisses existentielles au passage des millénaires
Sofia BOESCH GAJANO

 

Environnement et millénaires
Robert DELORT

 

ESSAIS ET RECHERCHES



Clovis…connais pas ! Un absent de marque dans l’historiographie bretonne médiévales
Jean-Christophe CASSARD

 

L’histoire intellectuelle du Moyen Age, entre pratiques sociales et débats doctrinaux. Revue critique de la collection Vestigia (éditions du Cerf)
Etienne ANHEIM

 

Notes de lecture
Livres reçus

 Patrick J. GEARY, Richard LANDES, Amy G. REMENSNYDER, Timothy REUTER, Barbara H. ROSENWEIN : « Qui a peur de l’an mil ? Un débat électronique aux approches de l’an 2000 »
Un débat par courrier électronique entre quatre médiévistes anglophones. La discussion est principalement centrée sur l’interprétation de quatre textes-clés : une charte du cartulaire de Saint-Victor, un passage de l’
Apologétique d’Abbon de Fleury, des fragments du Chronicon de Thietmar de Mersebourg et du De ortu et tempore Antichristi d’Adson de Montier-en-Der. Les discussions font apparaître des stratégies radicalement différentes dans la lecture et les interprétations de ces sources. Dans la partie finale du débat est posé le difficile problème de la généralisation : jusqu’à quel point est-il possible de généraliser, géographiquement, d’une région à l’autre et socialement, d’une classe à une autre ?

Dominique BARTHÉLÉMY : « Antichrist et blasphémateur »
D’un seigneur revendiquant une propriété contre Sainte-Foy de Conques, Bernard d’Angers (I. 12) fait par l’invective un “antichrist”. D’un vassal ardent à la défendre, il fait un “blasphémateur” pour que la vengeance divine soit plus expressive et plus méritée. De chroniques et d’hagiographies partiales et codées certains historiens font un “an mil” trop dramatique. Leurs illusions, encouragées par Michelet et par Duby, doivent céder la place à une histoire plus authentique.

Guy LOBRICHON : « Jugement sur la terre comme au ciel. L’étrange cas de l’Apocalypse millénaire de Bamberg »
L’illustration fameuse du Jugement dernier dans l’Apocalypse de Bamberg (Staatliche Bibliothek, Bibl. 140 (A. II.42) f° 53 r°), fréquemment évoquée par les historiens de l’art, n’a cependant pas fait couler beaucoup d’encre. On sait que le problème essentiel est celui de la datation du manuscrit, vers 1010-1020, ou vers 1000. Les propositions énumérées dans cet article mettent en cause directement le jeune empereur Otton III et son entourage.

Pierre BONNASSIÉ : « Les inconstances de l’An Mil »
L’An Mil est une époque incertaine, un temps d’entre-deux âges où le vieux et le neuf se mêlent inextricablement. D’où des contradictions dans les sources qui offrent souvent des témoignages antithétiques. Loin de les accepter comme tels, c’est-à-dire comme la marque des contrastes de l’époque, trop d’historiens ont tendance aujourd’hui à les mettre en doute pour nous offrir de l’An Mil une image lisse, voire passéiste. Sans tomber dans les excès d’une histoire apocalyptique, il convient de conserver à l’An Mil sa passionnante originalité.

Dominique IOGNA-PRAT : « Consistances et inconsistances de l’an Mil »
En réponse au débat e-mail résumé dans ce numéro et sous un titre un tantinet provocateur, ce rapide article tente de prendre la mesure de nos inconséquences collectives face à un problème qui restera brumeux tant que nous ne nous donnerons pas sérieusement les moyens de le saisir par les deux bouts : comme une concrétion historique qu’il convient de saisir en contexte, mais aussi comme imaginaire d’un passé lentement sédimenté dont nous devons faire un objet d’étude propre pour pouvoir acquérir un peu d’autonomie de pensée.

Stephen D. WHITE : « Repenser la violence : de 2000 à 1000 »
Cet article propose une nouvelle réflexion sur la violence vers l’an mil, à la lumière des débats théoriques actuels sur la violence à l’approche de 2000 et en prenant en considération non seulement la violence physique et publique des seigneurs laïcs et des chevaliers, mais aussi les différentes formes de violence monastique, dont celle verbale et rituelle, ainsi que la violence physique qu’étaient censés pratiquer les êtres surnaturels au profit des moines. En situant ces différentes formes de violence laïque et monastique dans le jeu de la faide culturellement structuré, où la violence, mais aussi la représentation de la violence supposée de l’ennemi, faisaient partie des manoeuvres acceptées, la question se pose : ce type de jeu politique et la culture de la faide qui le constituait ont-ils été créés juste au tournant du millénaire par les seigneurs laïcs et les chevaliers, soudain libérés du contrôle de l’État, ou ont-ils été élaborés plus lentement par les moines et par les laïcs, qui ont adapté progressivement des pratiques politiques plus anciennes et des catégories culturelles déjà existantes ?

Sophia BOESCH-GAJANO : « Angoisses religieuses, angoisses existentielles au passage des millénaires »
L’accent mis sur les années 1000 et 2000 conduit à s’interroger sur la conception du temps, sur l’importance de son contrôle et de sa mesure dans la civilisation chrétienne. Alors que le passage du premier au second millénaire avait été une construction post eventum de l’historiographie ecclésiastique, le passage du second au troisième est construit au présent, favorisé par les actuelles possibilités technologiques de mesure du temps, la dilatation planétaire de l’information. À l’intérieur de l’Église, Jean-Paul II organise le passage par le Jubilé, dans la continuité de la scansion séculaire inventée en 1300 (ensuite accélérée). Les deux passages sont des constructions culturelles à forte valeur symbolique : le premier construit par l’idéologie et l’historiographie, le second par l’idéologie et la technologie.

Robert DELORT : « Environnement et millénaires »
L’environnement a changé en dix siècles, surtout selon nos critères scientifiques actuels, bien que notre sentiment de la nature porte maintes attitudes modelées au Moyen Âge. L’environnement change sous ses facteurs géophysicochimiques (influence des galaxies, du soleil, du magnétisme, de la tectonique, du volcanisme, des séismes ; du climat, des glaciations, du niveau marin, des ondes de tempête) ou dans ses facteurs bioécologiques (végétation, faune, microfaune, démographie…). Mais les variations naturelles sont interprétées par les%

 Patrick J. GEARY, Richard LANDES, Amy G. REMENSNYDER, Timothy REUTER, Barbara H. ROSENWEIN : « Who’s afraid of the Year 1000 ? An E-mail Debate at the Approach of 2000 »
A debate conducted via e-mail among four Anglophone medievalists. The discussion focuses largely on the interpretation of four key texts : a charter from the cartulary of St.-Victor, a portion of the Apologeticus by Abbo of Fleury ; passages from the Chronicon by Thietmar of Merseburg and De ortu et tempore Antichristi by Adso of Montier-en-Der. The discussants reveal radically different interpretative strategies in their reading and assessment of these sources. In the final portion of the debate, the participants address the complex issue of generalization : to what degree can we generalize geographically across regions and socially across classes ?

Dominique BARTHÉLEMY : « Antichrist and Blasphemer »
Bernard d’Angers (I. 12) uses the invective “antichrist” to designate a lord making a claim for property against Sainte-Foy of Conques. He terms “blasphemer” a vassal who staunchly defends the lord, thus making the divine vengence more expressive and deserved. Using sources such as biased and coded chronicles and hagiographies, some historians tend to render the year 1000 too dramatic. Their illusions, encouraged by Michelet and Duby, should henceforth give way to a more authentic history.

Guy LOBRICHON : « Judgment on Earth as in Heaven. The Strange Case of the Millennial Apocalypse of Bamberg »
The famous illustration of the Last Judgment in the Apocalypse of Bamberg (Staatliche Bibliothek, Bibl. 140 (A. II.42) f° 53 r°), though frequently cited by art historians, has not been a subject much written about. The main problem, as we know, consists in the dating of the manuscript, circa 1010-1020, or 1000. The propositions enumerated in this article directly implicate the young emperor Otto III and his entourage.

Pierre BONNASSIE : « Les inconstances de l’An Mil »
The year 1000 is an uncertain age, an intervening period where the old and the new inextricably mix, giving rise to contradictions in the sources, which often present antithetical views. Far from accepting these as the signs of the contrasts of the times, too many historians today tend to doubt the evidence and to offer a smooth, even antiquated image of 1000. Without going so far as to paint an apocalyptic picture of the year 1000, its fascinating originality deserves to be preserved.

Dominique IOGNA-PRAT : « Consistencies and Inconsistencies of the Year 1000 »
In response to the e-mail debate summarized in this issue and under a slightly provocative title, this rapid survey attempts to take the measure of our collective inconsistencies in the face of a problem which will remain murky as long as we do not address it in its entirety : as a historical concretion which should be considered in the context, but also as the vision of a past shaped by slow stratification which deserves to be studied in its own right if we are to begin to acquire an autonomy of thought.

Stephen D. WHITE : « Rethinking Violence : From 2000 to 1000 »
For the purpose of re-thinking questions about violence at the turn of the first millennium in the light of theoretical debates about violence as we approach 2000, this paper briefly considers not only the public physical violence of lay lords and knights, but also various forms of monastic violence, including verbal and ritual violence supposedly used by supernatural beings to avenge injuries to monks. By situating these different forms of lay and monastic violence in a culturally constructed game of feuding, in which the use of violence and the representation of an enemy’s alleged violence were both recognized moves, the paper poses the question of whether this kind of political game and the entire feuding culture constituting it could have been rapidly created at the turn of the first millennium by local lords and knights suddenly freed from state control or whether monks as well as lay people constructed them more slowly by gradually adapting older political practices and pre-existing cultural categories.

Sophia BOESCH-GAJANO : « Religious Anguish and Existential Anguish At the Turn of the Millenniums »
The emphasis put on the years 1000 and 2000 leads to reflect upon the conception of time, upon the importance of controlling and measuring it in the Christian civilization. Whereas the passage from the first to the second millennium was a post eventum construction by an ecclesiastical historiography, the passage from the second to the third is constructed in the present, favored by the actual technological possibilities of measuring time and by the worldwide dissemination of information. In the Roman Catholic Church, John Paul II has marked the passage by proclaiming a Jubilee, in continuity with the centuries-old scansion invented in 1300 (later accelerated). Both passages are cultural constructions bearing a strong symbolic meaning : the first constructed by ideology and historiography, the second by ideology and technology.

Robert DELORT : « Environment and Millenniums »
The environment has changed in ten centuries, particularly according to our modern scientific standards, yet our perception of nature in many respects is still influenced by attitudes shaped in the Middle Ages. The environmental changes are due to geophysical and chemical factors (the influence of the galaxies, the sun, magnetism, tectonics, volcanic activity, earthquakes ; the climate, glaciation, sea levels, storm waves), or to bio-ecological factors (vegetation, fauna, micro-fauna, demography…). But the natural variations are interpreted by mankind and often modified in their forms or their consequences by agriculture, great construction works and town and country planning – and also by pollution, emerging diseases, new attitudes.

Jean-Christophe CASSARD : « Clovis ? Who’s he ? A Figure of Renown Missing from Breton Historiography »
The great figure of Clovis does not appear in Breton historiography until the later Middle Ages, and then only discreetly. The reasons for this neglect may be objective and historical – his lack of interest in the Peninsula – but above all political : in their common efforts to safeguard the liberties of the Duchy, its historians chose to exult the legendary figure of King Arthur – Breton sovereign, a Christian and a prestigious conqueror – instead of Clovis, cast into the shadows together with his Franks, latecomers to Gaul, as if to ensure a certain Breton pre-eminence founded on precedence in the faith and the glory of arms.

Étienne ANHEIM : « The Intellectual History of the Middle Ages, Between Social Practices and Doctrinal Debates »
The series Vestigia offers a collection of studies on medieval thought. Some of the works included are re-issues or translations of books in foreign languages and from medieval sources, but many are original texts ; syntheses as well as thematic studies. The main interest of the collection resides in its general project which aims to revive intellectual history by encouraging the dialogue between history and philosophy, and finally proposes an original method of confrontation between social or political stakes and doctrinal analysis.

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/1999
EAN : 9782842920685
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842920685

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