Paris 8 - Université des créations

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/06/2003
EAN : 9782842921378
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921378

Grammaire et gabarits

N°32/2003

Étude systématique et claire, dans les langues sémitiques des rôles et de l’utilité des gabarits, tant en morphologie et en phonétique, qu’en syntaxe et en sémantique.

Dans les langues sémitiques, les mots sont construits selon un nombre fini de modèles. Ces moules morphologiques, dont le fonctionnement et l’exploitation sont décrits et illustrés dans ce volume, sont connus dans la tradition grammaticale sémitique classique sous le nom de « gabarits ». D’abord réticente, la linguistique moderne ne leur accorde pas de véritable statut théorique et ce n’est qu’au début des années quatre-vingt que des travaux de phonologie importants, issus du courant de la phonologie autosegmentale, reconnaissent au gabarit un statut de morphème à part entière. Si cet objet est d’abord confiné dans un rôle d’organisateur de la morphophonologie des langues sémitiques, des propriétés non phonologiques des gabarits, notamment inflectionnelles et dérivationnelles, sont graduellement identifiées. Il est, de plus, montré que ces propriétés sont largement manifestées en dehors de la famille sémitique. Les articles contenus dans ce volume illustrent les différents courants et approches qui ont conduit à ces résultats.

Jean Lowenstamm
À propos des gabarits


Outi Bat-El
The Fate of the Consonantal Root and the Binyan in Optimality Theory

 

Mohamed Lahrouchi
Manifestations gabaritiques dans la morphologie verbale du berbère (parler chleuh d’Agadir)

 

Maya Arad
Why Syntax Matters

 

Alain Kihm
Les pluriels internes de l’arabe : système et conséquences pour l’architecture de la grammaire

 

Sabrina Bendjaballah, Martin Haiden
Templatic Architecture

 

Jean LOWENSTAMM : « À propos des gabarits »
L’objectif de cet article est d’introduire quelques notions fondamentales de morphologie non-concaténative ou gabaritique. Les résultats principaux d’une décennie de recherche très productive – celle des années quatre-vingt – sonta présentés. En même temps, l’attention du lecteur est attirée sur les limites du programme. Il est soutenu que certains des aspects majeurs de l’organisation sonore des objets grammaticaux gabaritiques sont déterminés en dehors de la phonologie elle-même.

MOTS-CLÉS : Phonologie, morphologie, gabarits.

 

Outi BAT-EL : « The Fate of the Consonantal Root and the Binyan in Optimality Theory »
Cet article propose une analyse de la morphologie non-concaténative en hébreu moderne dans le cadre de la Théorie de l’Optimalité. Il est soutenu que le mot est la base de la dérivation, modifiée par des contraintes assignant une structure prosodique, une mélodie vocalique et des affixes, le cas échéant. La notion de gabarit est vue comme une configuration des structures assignées par ces contraintes. La racine consonantique est entièrement éliminée de la grammaire. Ce dernier point est défendu sur la base d’arguments provenant du changement diachronique et de l’apprentissage.

MOTS-CLÉS : Morphologie prosodique, Théorie de l’Optimalité, hébreu, binyan, racine consonantique, changement historique.

 

Mohamed LAHROUCHI : « Manifestations gabaritiques dans la morphologie verbale du berbère (parler chleuh d’agadir) »
En berbère tachelhit, les verbes causatifs et réciproques sont construits par la préfixation d’un affixe monoconsonantique à une base. En fonction des propriétés de la base, ces préfixes seront réalisés comme des consonnes simples ou géminées. Il est soutenu dans cet article qu’un site gabaritique initial est responsable des variations de taille des préfixes. De plus, des combinaisons complexes de préfixes (causatif + réciproque, réciproque + causatif) nourrissent des phénomènes phonologiques apparement paradoxaux. Il est montré qu’ils découlent directement de la présence du site initial.

MOTS-CLÉS : Morphologie, phonologie, gabarits, dérivation, causatif, réciproque, berbère, tachelhit.

 

Maya ARAD : « Why Syntax Matters »
Les travaux sur les processus de formation de mots en hébreu insistent souvent sur les aspects morphologiques et phonologiques. Dans cet article, l’idée est défendue que l’information syntaxique doit être prise en considération, même pour des processus qui semblent à première vue relever exclusivement de la phonologie et de la morphologie. Cette position est soutenue dans le contexte de la discussion de deux études : le traitement des verbes dénominaux de Bat El (1994), qu’elle généralise à l’ensemble des verbes de l’hébreu ; et la discussion consacrée par Aronoff (1994) aux patrons verbaux (binyanim), dans laquelle il reconnaît un statut spécial aux formes passives. Dans le premier cas, il est montré que la syntaxe des verbes dénominaux établit clairement qu’ils sont différents des verbes dérivés directement de racines, et que leur analyse ne peut donc pas être généralisée. Dans le second cas, il est montré que le statut spécial des passifs découle directement de leur structure syntaxique, et n’a donc pas à être stipulé.

MOTS-CLÉS : Racines, binyan, formation de mots, hébreu.

 

Alain KIHM : « Les pluriels internes de l’arabe : système et conséquences pour l’architecture de la grammaire »
Les pluriels internes des noms et des adjectifs en arabe, aussi appelés pluriels “brisés”, posent un défi à la théorie morphologique : ils ne mettent pas ouvertement en jeu l’affixation d’un morphème de pluralité, mais semblent plutôt reposer sur un contraste de formes qui, si elles partagent la même racine consonantique, diffèrent, entre autres, pour la vocalisation. Cet article propose une analyse de la formation des pluriels internes qui dérive toutes les formes par un unique processus, à savoir l’insertion de l’un des trois glides /I/, /U/ et /A/ dans un site particulier localisé entre la 2e et la 3e consonne radicale, le site post-C2, avec pour effet la création d’une position d’attaque (C) ou de noyau (V). Il explore ensuite les conséquences de cette analyse pour l’organisation générale de la grammaire. On y développe une version modifiée de la théorie dite “Morphologie Distribuée”, telle que le lexique est conçu comme un ensemble d’ensembles d’éléments pourvus de significations mais dépourvus de forme, et l’épel est une fonction qui prend des ensembles d’éléments pour produire des objets phonologiques bien formés, à savoir des suites CV.

MOTS-CLÉS : CV (phonologie), ensemble (théorie des), fonctions, gabarit, glides, (non) concaténative (morphologie), site.

 

Sabrina BENDJABALLAH et Martin HAIDEN : « Templatic Architecture »
En se fondant sur les principes de la Phonologie du Gouvernement, cet article présente une théorie minimaliste de la projection. Deux opérations, merge et label, sont postulées et formalisées en termes mathématiques – soit, respectivement, la multiplication et l’intégration. Dans le cadre de cette formalisation, l’interprétation syntaxique des entités phonologiques peut être comprise comme un morphisme au sens strict, c’est-à-dire une application préservatrice de structure par rapport à merge. Ce formalisme permet de dériver une condition simple, mais inexpliquée, sur les gabarits des verbes forts de l’allemand : un site gabaritique unique ne peut pas être l’hôte de marqueurs qui correspondent à des têtes syntaxiques distinctes.

MOTS-CLÉS : Morpho-phonologie, syntaxe algébrique, verbes allemands.

Jean LOWENSTAMM : « À propos des gabarits »
This paper introduces basic notions of nonconcatenative morphology and sums up the achievements of a most productive decade of research &endash; the eighties &endash; in the area of templatic morphology, while at the same time outlining the limits of the program. It is argued that major aspects of the sound structure of templatically built objects are determined outside of the realm of phonology itself.

KEY-WORDS : Phonology, morphology, templates.

 

Outi BAT-EL : « The Fate of the Consonantal Root and the Binyan in Optimality Theory »
The paper provides an Optimality Theoretic account to Modern Hebrew non-concatenative morphology. It argues that the base of derivation is the word/stem, modified by constraints assigning the prosodic structure, the vocalic pattern, and the affixes (if any). The notion of the binyan is viewed as a configuration of the structures assigned by these constraints. The consonantal root is entirely eliminated from the grammar, a result supported by arguments from historical change and learnability.

KEY-WORDS : Prosodic morphology, Optimality Theory, Hebrew, binyan, consonantal root, learnability, historical change.

 

Mohamed LAHROUCHI : « Manifestations gabaritiques dans la morphologie verbale du berbère (parler chleuh d’agadir) »
In Tashelhiyt Berber, causative and reciprocal verbs are built by means of monoconsonantal prefixes attached to a stem. Depending on properties of the stem, those prefixes will be realized as single or geminate segments. It is argued in this paper that an initial templatic site is responsible for the size variations of the prefixes. Moreover, complex combinations of those prefixes (causative + reciprocal, reciprocal + causative) feed seemingly paradoxical phonological phenomena of selective dissimilation. They are shown to follow directly from the presence of the initial site.

KEYWORDS : Morphology, phonology, templates, derivation, causative, reciprocal, Berber, Tashelhiyt.

 

Maya ARAD : « Why syntax matters »
Work on Hebrew word formation often emphasizes its morphological and phonological aspects. In this paper I argue that even with regard to processes that seem, prima facie, purely phonological or morphological, syntactic information should be taken into consideration. This claim is illustrated in the context of the discussion of two case studies : Bat El’s (1994) treatment of Hebrew denominal verbs (an analysis extended by Bat El to all Hebrew verbs) and Aronoff’s (1994) discussion of verbal patterns (binyanim), which grants special status to passive binyan forms. In the first case it is shown that once we look into the syntax of denominal verbs, it becomes clear that they are structurally different from other, root-derived verbs, and therefore their analysis should not be extended to all verbs. In the second case, the special status of passive forms follows immediately from the syntactic structure of passive verbs, and thus does not have to be stipulated arbitrarily.

KEYWORDS : Roots, binyan, word-formation, syntax, Hebrew.

 

Alain KIHM : « Les pluriels internes de l’arabe : système et conséquences pour l’architecture de la grammaire »
Arabic internal plurals of nouns and adjectives (also known as “broken” plurals) raise a challenge for morphological theory in that they do not obviously involve affixation of a plural morpheme analogous to, e.g., English /-ez/. Rather they show a contrast of forms that share the same consonantal root, but differ in vocalization and possibly on other counts as well.
This article proposes an analysis of internal plural formation that derives all forms through a single process, viz. inserting one of the three glides /I/, /U/, and /A/ into a specific site located between the 2nd and 3rd root consonants, the post-C2 site, thereby creating an onset (C) or a nucleus (V) position.
It then explores the consequences of this account for the overall organization of grammar. A modified version of Distributed Morphology is put forward that construes the lexicon as a set of sets of elements endowed with meanings but no form, and where Spell Out is a function that takes element sets and returns legitimate phonological objects, i.e. CV strings.

KEYWORDS : CV phonology, functions, glides, (non) concatenative morphology, set theory, site, template.

 

Sabrina BENDJABALLAH et Martin HAIDEN : « Templatic architecture »
Building on principles of Government Phonology, this paper explores a minimalist theory of projection. The two operations it postulates, merge and label, are formalized mathematically as multiplication and integration, respectively. Given this formalization, the syntactic interpretation of phonological entities can be understood as a morphism in the strict sense : a mapping that is structure preserving with respect to merge. The formalism is illustrated in the derivation of a simple, yet unexplained, condition on templates, exemplified with German strong verbs : a single templatic site cannot simultaneously host markers that correspond to distinct syntactic heads.

KEYWORDS : Morpho-phonology, algebraic syntax, German verbs.

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/06/2003
EAN : 9782842921378
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921378

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