Paris 8 - Université des créations

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 05/10/1996
EAN : 9782910381325
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381325

Structure et interprétation

N°25/1996

Recherches en syntaxe et sémantique, et en typologie des langues, issues d’un projet de collaboration entre l’Université Paris VIII et l’Université du Québec à Montréal.

 Réjean Canac Marquis

Sloppy Identity and l-abstraction : a view from pronouns of laziness

 

Anna-Maria Di Sciullo, Mireille Tremblay

Les morphèmes de négation

 

Jacqueline Guéron

Qu’est-ce qu’une phrase impersonnelle : remarques sur le rôle du clitique SE dans les langues romanes

 

Marie Labelle

Remarques sur les verbes de perception et la sous-catégorisation

 

Brenda Laca, Liliane Tasmowski-De Ryck

Indéfini et quantification

 

Marie-Thérèse Vinet

Adverbes de quantification, négation et phénomènes d’accentuation

 

 

Rubrique ‘remarques et répliques’

 

Anne Zribi-Hertz

Some wondering remarks on the development of syntactic theories : the case of long-distance reflexives

 

 

Rubrique ‘patalinguistique’

 

Norbert Rastreins

Grammaire minimaliste

 Réjean Canac Marquis : « Sloppy identity and abstraction : A view from pronouns of laziness »

Cet article défend la position qu’une analyse du phénomène de référence variable (” sloppy identity “) en terme d’abstraction lambda est inadéquate lorsque qu’elle est étendue à d’autres constructions que l’effacement de VP et l’effacement sous identité (” gapping “), en particulier aux pronoms de paresse (” pronouns of laziness “). Des données originales du français populaire québécois étayent notre proposition que la référence variable provient de deux sources distinctes et mutuellement incompatibles, soit d’une part l’utilisation pragmatique des pronoms comme fonction ouverte au niveau du discours et de la forme logique, et d’autre part, des pronoms structuralement liés et interprétés comme variables liées. Cette proposition contraste avec les traitements antérieurs, tels Cooper (1977), Bach et Partee (1980) et Heim (1990), entre autres, qui ne distinguent que l’interprétation pragmatique des pronoms de paresse. Il est ainsi proposé de formellement distinguer les pronoms libres et liés, et de manière plus générale les éléments anaphoriques libres et liés, sur la base de différents types d’index : les indices liés résultent strictement du liage (c-commande structurale), et les indices libres représentent le cas sous-spécifié, les deux types d’indices étant mutuellement incompatibles.

 

Brenda Laca, Liliane Tasmowski-De Ryck : « Indéfini et quantification »

Nous montrons qu’un nombre impressionnant de faits plaident en faveur de l’hypothèse avancée par Villalta (1994, 1995) selon laquelle le déterminant espagnol unos n’est pas un quantificateur : sa représentation sémantique exige en effet l’introduction d’une variable de groupe. Cependant, nous montrons aussi que unos prend des propriétés de quantificateur dès que la structure informationnelle de la phrase devient explicitement bipartite (jugement catégorique).

 

Marie-Thérèse Vinet : « Adverbes de quantification, négation et phénomènes d’accentuation »

Cette étude porte sur les positions variées que peuvent occuper certains adverbes de quantification, notamment (PAS) BENBEN en français québécois et (PAS) DU TOUT en français standard, dans l’ ” espace ” délimité par un NegP et !a position finale accentuée. Si, dans le modèle minimaliste de Chomsky la variation dans l’ordre des mots reflète des options dans différents types de mouvements liés à la vérification des traits et à l’action des principes d’économie invariants, nous voyons que la distribution de ces adverbes ne peut s’expliquer par un mouvement avant le point de rupture des interfaces. Nous présentons un portrait lexical de BENBEN et nous constatons que la différence avec d’autres quantifieurs (BEAUCOUP, BEN, BIEN) est avant tout liée à une focalisation par NegP, au sémantisme du prédicat et au statut mixte de BENBEN en tant qu’intensifieur et quantifieur.

 

Marie Labelle : «Remarques sur les verbes de perception et la sous-catégorie»

Les propriétés syntaxiques et sémantiques des compléments du verbe de perception voir sont étudiées en fonction des hypothèses de Rochette (1988) sur la correspondance syntaxe-sémantique dans le domaine de la complémentation verbale. Il est proposé que le complément à temps conjugué correspond sémantiquement à une Proposition et syntaxiquement à un CP, que le complément à l’infinitif correspond à un Événement (IP) ou à une Action (VP) et que le complément attributif est un prédicat second sur un NP objet de perception. Les faits sont évalués en regard de propositions d’analyses alternatives.

 

Anna-Maria Di Sciullo, Mireille Tremblay : « Configurations et interprétation : les morphèmes de négation »

Nous proposons un traitement de la négation dans les structures phrastiques (XP) et morphologiques (X0) qui conduit à la formulation d’une théorie unifiée de la négation. L’unité de notre analyse tient au fait que nous analysons les morphèmes de négation comme des foncteurs, qu’ils soient dans des expressions XP ou dans des expressions X0 et que les expressions XP et les expressions X0 incluant des morphèmes de négation soient toutes deux soumises au Principle d’interprétation complète à l’interface avec le système C-I. Les différences d’interprétation entre la négation phrastique et la négation morphologique suivent de différences structurelles. En retour, les différences de structure sont la conséquence des propriétés configurationnelles des deux interfaces en jeu : la Forme Logique (l’interface syntactico-conceptuelle) et la Forme Morphologique (l’interface morpho-conceptuelle). Finalement, nous proposons de dissocier la catégorie NEG du trait [+neg. Notre argumentation repose sur les faits du français.

 

Jacqueline Guéron : « Qu’est-ce-qu’une phrase impersonnelle : remarques sur le rôle du clitique se dans les langages romanes »

Consacré aux phrases impersonnelles, et aux constructions pronominales des langues romanes, cet article exploite la théorie de la vérification des traits formels développée dans le programme minimaliste de Chomsky. Nous définissons une phrase impersonnelle comme une phrase dont la tête I° est non spécifiée pour le trait de personne [ pers.]. Cette définition nous permet de rendre compte des différences distributionnelles entre les SE français et italien, et de résoudre le mystère de l’Effet Indéfini associé aux phrases impersonnelles. Nous définissons SE comme la réalisation syntaxique du trait [3ème pers.], dont l’interprétation à LF dépend seulement du contexte syntaxique. Fonctionnant comme un opérateur sur le VP SE sature le thêta-rôle externe de V soit dans le lexique, soit à LF. SE peut aussi fonctionner à LF comme le déterminant d’un pro sujet. La théorie des traits formels ne suffit pas, cependant, à déterminer la grammaticalité de toutes les phrases en SE. Pour rendre compte de l’agrammaticalité des phrases françaises comme *Il se travaille toujours trop, nous utilisons, en tâchant de la développer, la théorie de la Représentation des Événements à LF. Nous faisons l’hypothèse que toute phase qui décrit un événement doit être focalisée sur la partie médiane ou finale de l’événement. La focalisation d’un événement requiert la montée d’un argument hors du VP dans lequel ses traits de nombre et/ou personne sont vérifiés sur un noeud F.

 Réjean Canac Marquis : « Sloppy identity and abstraction : A view from pronouns of laziness »

This paper argues that an analysis of sloppy identity in terms of abstraction is inadequate if one extends the scope of study from VP-deletion and gapping constructions to pronouns of laziness. Data from colloquial Quebec French substantiates the claim that sloppy identity has two distinct and incompatible sources, one from pragmatic uses of pronouns and one from structurally bound pronouns. This conclusion is incompatible with previous treatments of pronouns of laziness, e.g. Cooper (1977), Bach and Partee (1980) and Heim (1990) among others, which treat them uniquely as discourse-salient open properties. It is proposed to formally distinguish bound and free pronouns on the basis of their index type, Binding Indices resulting strictly from bound anaphora, and Free Indices emerging as a default value, both index types being mutually incompatible.

 

Brenda Laca Liliane Tasmowski-De Ryck : « Indéfini et quantification »

We show that an impressive catalogue of facts confirm Villalta’s hypothesis (1994, 1995) on the non-quantificational nature of the Spanish determiner unos : the semantic representation of unos requires the introduction of a group variable. Nonetheless, we show further that unos acquires the properties of a quantifier in explicitly bipartite informational structures (categorical judgements).

 

Marie-Thérèse Vinet : « Adverbes de quantification, négation et phénomènes d’accentuation »

This study deals with the various positions which certain adverbs of quantification, namely (PAS) BENBEN in Quebec French and (PAS) DU TOUT in Standard French, can fill in the ‘space’ delimited by NegP and the final stressed position. If, in Chomsky’s Minimalist framework, word order variation reflects options in various types of movement linked to the checking of features and the action of invariant economy principles, it can be observed that the distribution of these adverbs cannot be explained by a movement before Spell-out. A lexical picture of BENBEN is given and it can be established that the difference with other quantifiers (BEAUCOUP, BEN, BIEN) is related above aIl to a focalization by NegP the semantics of the predicate and the mixed status of BENBEN as an intensifier and a quantifier.

 

Marie Labelle : « Remarques sur les verbes de perception et la sous-catégorie »

The Syntactic and semantic properties of various complements of the perception verb voir are studied along the lines proposed in Rochette (1988) on the mapping between semantic selection and syntactic realization It is shown that the tensed complement is semantically a Proposition and syntactically a CP the infinitival complement is an Event (IP) and sometimes an Action (VP) and that the pseudorelative is a secondary predicate on an NP. These results are compared to alternative proposaIs.

 

Anna-Maria Di Sciullo, Mireille Tremblay : « Configurations et interprétation : les morphèmes de négation »

We propose a unified analysis of morphological (X0) and syntactic (XP) negation. Whether used in XP or X0 expressions, NEG morphemes are analyzed as functors and are both subject to the Principle of FulI Interpretation at the C-I interface The differences in interpretation between XP and X0 negation derive from differences in structure. In turn, these differences in structure derive from the configurational properties of the two interfaces involved : logical form (the syntactico-conceptual interface) and morphological form (the morpho-conceptual interface). Finally, we provide evidence in favor of the distinction between the category NEG and the feature [+neg. The discussion is based on French data.

 

Jacqueline Guéron : « Qu’est-ce-qu’une phrase impersonnelle : remarques sur le rôle du clitique se dans les langages romanes »

In this article we attempt to solve problems concerning impersonal sentences and sentences in Romance which contain the clitic SE. We make crucial use of the theory of the verification of formaI traits adumbrated in Chomsky’s Minimalist Program. We define an impersonal S as a S whose head Infl is unspecified for the F of person [ pers. This definition allows us to account for differences in the distribution of SE in French and Italian and also to solve the mystery of the Definiteness Effect associated with impersonal sentences. We define SE as the syntactic realization of the feature [III pers], whose interpretation in LF depends solely on its syntactic context. As an operator on VP SE saturates the external theta-role of V either in the lexicon or in LF. SE may also function in LF as the determiner of a subject pro. The theory of formal features does not suffice to determine the grammaticality of ail Ss containing SE, however. In order to account for the ungrammaticality of French sentences like ” Il se travaille toujours trop “, we make use, and attempt to elaborate on, the theory of the Representation of Events in LF. We propose that any sentence which depicts an event must be focussed on either the middle or the end of the event. Focusing an event requires raising an argument out of the VP where it is verified for number and/or person on an F-node.

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Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 05/10/1996
EAN : 9782910381325
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
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EAN : 9782910381325

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