Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/06/2007
EAN : 9782842922023
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922023

Version numérique
EAN : 9782842922894

Le livre de science, du copiste à l’imprimeur

N°52/2007

Les sciences médiévales, comme la médecine, la science des astres, l’alchimie, nous sont connues par les manuscrits médiévaux et les premiers imprimés des XVe et XVIe siècles.

 Les contributions rassemblées dans ce numéro s’attachent ainsi à mettre en relief les particularités de la transmission manuscrite de ces branches de la science médiévale selon trois axes principaux. À la fois supports et vecteurs du savoir scientifique, ils ont  marqué de leur empreinte le contenu et la forme des textes qu’ils diffusaient.L’étude des manuscrits scientifiques permet d’abord de reconstituer des milieux intellectuels spécifiques, de comprendre la naissance de fausses attributions et de déjouer des mythes historiographiques durables. Elle permet aussi de cerner les états successifs de textes mouvants, comme les textes alchimiques ou les recueils de formules de médicaments (antidotaires). Enfin, le passage du Moyen Âge à la Renaissance, avec l’apparition et la diffusion de l’imprimerie, se traduit par un remodelage des textes, et une nouvelle hiérarchie des autorités scientifiques. L’étude comparée de la tradition manuscrite et des débuts de l’imprimerie s’avère ainsi riche d’enseignements, notamment sur la façon dont la Renaissance a biaisé notre perception de ce savoir trop longtemps resté dans l’ombre.

Laurence MOULIGNIER-BROGI, Nicolas WEILL-PAROT
La sciences médiévale, du codex à l’imprimé


Jean-Patrice BOUDET
Charles V, Gervais Chrétien et les manuscrits scientifiques du collège de Maître Gervais


Anne CALVET
La tradition alchimique latine (XIIIe-XVe siècle) et le corpus alchimique du pseudo-Arnaud de Ville neuve


Mireille AUSÉCACHE
Manuscrits d’antidotaires médiévaux : quelques exemples du fonds latin de la bibliothèque nationale de France


Sebastià GIRALT
La tradition médical d’Arnaud de Villeneuve, du manuscrit à l’imprimé


Lluis CIFUENTES
Textes scientifiques en catalan (XIIIe-XVIe siècle) dans les bibliohèques de France


Jon ARRIZABALAGA
De la copie à l’édition : Francesc Argilagues et les manuscrits médicaux aux premiers temps de l’imprimerie

 

 

ESSAIS ET RECHERCHES


Bruno DUMÉZIL
L’affaire Agrestius de Luxeuil : hérésie et régionalisme dans la Burgondie du VIIe siècle


Olivier LINDER
Aspect du discours norùatif dans le roman de Tristan en prose (coutumes, codes sociaux, conversations)

 

 

POINTS DE VUE


Pierre CHASANG
La langue, l’écriture et l’histoire.
La singulière catalogne de Michel Zimmermann


Laurent MORELLE
Michel Zimmermann : l’écriture documentaire comme théâtre d’expérimentation

 

Jean-Patrice BOUDET : « Charles V, Gervais Chrétien et les manuscrits scientifiques du collège de Maître Gervais »

Considéré par Simon de Phares et par certains historiens qui ont cru bon de lui faire confiance comme une institution axée principalement sur l’astrologie et la médecine, le collège fondé par le premier « physicien » de Charles V, Gervais Chrétien, en 1371, était en fait destiné en priorité, au départ, à des étudiants en théologie. Ce n’est qu’en 1377 qu’y furent instituées deux bourses de scholares regis, spécialisées dans « les sciences mathématiques licites », et deux bourses en médecine. Mais le rayonnement de l’activité de ces boursiers semble avoir été assez modeste et, autant qu’on puisse le savoir en consultant les sources subsistantes, notamment les manuscrits qui ont appartenu au collège de Maître Gervais et à certains de ses membres, cet établissement était voué bien davantage à l’étude de la théologie qu’à la médecine et au quadrivium.

Charles V – collège de Gervais Chrétien – astrologie – médecine – manuscrits scientifiques

 

Antoine CALVET : « La tradition alchimique latine (XIIIe siècle-XVe siècle)

et le corpus alchimique du pseudo-Arnaud de Villeneuve »

Un corpus alchimique médiéval, comme celui du pseudo-Arnaud de Villeneuve, est le plus souvent un ensemble de textes apocryphes. À la différence de l’œuvre authentique d’un auteur, sa formation n’obéit pas aux règles classiques de formation de textes livrant la pensée de ce dernier et mettant en évidence la logique d’un projet intellectuel. Ici, le corpus réunit des textes placés sous le patronage d’Arnaud de Villeneuve autour de doctrines et d’intentions divergentes, de textes composés à des époques différentes par des anonymes, rarement datés, des textes enfin dont le contenu peut considérablement varier d’une copie à l’autre. Notre propos est donc de fournir dans cet article une vision panoramique de ce corpus alchimique attribué au célèbre médecin en repérant les points communs (ou divergents) de tous ces textes et marquant leur évolution dans un contexte historique marqué par un christianisme prophétique de plus en plus accentué.

Alchimie – Arnaud de Villeneuve – Raymond Lulle – textes apocryphes

 

Mireille AUSÉCACHE : « Manuscrits d’antidotaires médiévaux : quelques exemples du fonds latin de la Bibliothèque nationale de France »

Les antidotaires, recueils de médicaments composés, sont de précieux témoins de l’évolution de la médecine médiévale, évolution marquée par le tournant des XIe-XIIe siècles, sous l’influence de Salerne. Généralement inédits, leur étude passe par l’examen des témoins manuscrits qui les conservent, tâche souvent rendue difficile par l’imprécision de la plupart des catalogues de bibliothèques et le faible nombre de répertoires spécialisés. Le fonds de la Bibliothèque nationale de France est riche en manuscrits médicaux contenant des antidotaires. Le type de recueil dans lequel ils figurent, les éventuelles traces d’utilisateurs ou de possesseurs sont autant d’indications sur la place occupée par ces textes dans la pratique médicale au Moyen Âge. L’étude porte principalement sur quatre antidotaires, trois ouvrages portant la marque de Salerne : l’Antidotarius magnus, le Liber iste attribué à Platearius, l’Antidotarius Nicolai et un recueil très différent des précédents, le Pomum ambre.

Antidotaires médiévaux – Salerne – Manuscrits médicaux – Antidotarius magnus – Liber iste – Antidotarium Nicolai – Pomum ambre


Sebastià GIRALT : « La tradition médicale d’Arnaud de Villeneuve du manuscrit à l’imprimé »

Les éditions générales d’Arnaud de Villeneuve publiées au XVIe siècle donnent l’occasion d’une réflexion autour de ses relations avec la tradition manuscrite. Apparemment, le travail de son éditeur scientifique, Tommaso Murchi, visa à compiler, essentiellement à partir de quelques manuscrits, toute l’œuvre ayant trait à la médecine qu’il pensait être écrite par Arnaud, mais avec un biais vers les arts occultes qui le conduisit à inclure quelques rares écrits alchimiques. De toute façon, les textes rassemblés ne proviennent pas tous de manuscrits, et au moins trois parmi les plus longs proviennent d’incunables. D’autre part, l’intervention éditoriale dans les textes se révèle inégale et peu systématique, ce qui rend nécessaire une évaluation particulière de leur utilité lorsque l’on entreprend l’édition critique de chacune des œuvres arnaldiennes. En définitive, les éditions arnaldiennes permettent de voir que le passage du manuscrit à l’imprimé n’a pas signifié une rupture immédiate, mais plutôt une évolution qui a affecté le travail autour du texte et les intérêts intellectuels qui lui étaient liés.

Manuscrit – débuts de l’imprimerie – Arnaud de Villeneuve – critique textuelle – écrits médicaux

 

Lluís CIFUENTES : « Textes scientifiques en catalan (XIIIe-XVIe siècles) dans les bibliothèques de France »

Le passage en langue vernaculaire ou vernacularisation de la science et de la technique est un champ d’étude pratiquement délaissé jusqu’à une date récente et peu pris en compte par la philologie. Des recherches récentes, essentiellement dans le monde anglo-saxon, germanique et ibérique permettent d’affirmer que son étude est susceptible de fournir de grandes sources d’information pour l’histoire sociale de la science, la transmission du savoir, l’histoire des métiers, l’histoire du langage scientifique ou la divulgation des connaissances scientifiques et techniques. Seule une étude d’ensemble, qui embrasse tous les champs de la connaissance diffusés dans chacune des langues vernaculaires, peut apporter cette richesse de données. Depuis 1993, mon champ d’investigation prioritaire est la vernacularisation de la science en langue catalane pendant le bas Moyen Âge et les débuts de la Renaissance. Ma recherche repose sur un travail étendu, l’élaboration d’un catalogue de manuscrits et imprimés, qui a commencé précisément en France et dans les bibliothèques de Paris. Ce travail-ci résume cette expérience, sa gestation, son développement présent et futur, et les origines des fonds scientifiques et techniques en catalan conservés en France, ainsi que leurs caractéristiques générales, avec un inventaire de leurs sources.

science – technique – vernacularisation – Catalan – Moyen Âge – Renaissance – manuscrits – imprimés – catalogue – base de données

 


Jon ARRIZABALAGA : « De la copie à l’édition : Francesc Argilagues et les manuscrits médicaux aux premiers temps de l’imprimerie (fin XVe-début XVIe siècle) »

La biographie de Francesc Argilagues (fl. Sienne, ca 1470-Venise, 1508), médecin espagnol établi en Italie après des études universitaires à Sienne et Pise, illustre dans le domaine de la médecine universitaire la période de transition entre la copie de manuscrits et les premières éditions imprimées ; et elle reflète les débuts de la fonction d’éditeur scientifique, avec une attention particulière aux questions de nature technique ou idéologique auxquelles furent confrontés ceux qui s’adonnèrent à cette nouvelle occupation surgie de l’invention de Gutenberg.

 

Bruno DUMÉZIL : « L’affaire Agrestius de Luxeuil : hérésie et régionalisme dans la Burgondie du VIIe siècle »

Dans sa Vie de saint Colomban, Jonas de Bobbio rapporte comment un moine de Luxeuil, Agrestius, se révolta contre son abbé, puis contre la Règle et comment il déclencha l’ouverture d’un concile contre les usages colombaniens. Cette destinée individuelle peut servir de miroir aux tensions sociopolitiques décelables en Burgondie. Peu après l’unification du regnum par Clotaire II en 613, les membres des élites locales, laïques comme ecclésiastiques, s’opposèrent en effet au monachisme irlandais, dans lequel elles voyaient un instrument du centralisme voulu par la dynastie neustrienne. La révolte d’Agrestius met également en lumière le travail accompli à Luxeuil pour transformer le personnage historique de Colomban, dont l’orthodoxie restait incertaine, en une figure apaisée et acceptable pour tous. Le récit de la Vie de saint Colomban montre ainsi les ressources et les limites de l’écriture hagiographique : pour accomplir sa fonction de justification, elle doit parfois consciemment évoquer des sujets dérangeants.

Haut Moyen Âge – Monachisme – Hérésie – Identité régionale – Burgondie

 

Olivier LINDER : Aspects du discours normatif dans le Roman de Tristan en prose (coutumes, codes sociaux, conversation)

Le lecteur moderne du Tristan en prose est frappé par la fréquence des prescriptions relatives au code de conduite chevaleresque et courtois : le chevalier existe en tant que tel à la seule condition de “faire ce qu’il doit faire” et de ne pas déchoir. Le phénomène concerne essentiellement la sociabilité aristocratique, c’est-à-dire les normes qui régissent les rapports entre personnes de distinction. Ces normes, le plus souvent fictives, sont l’équivalent littéraire de normes sociales avérées (l’éthique chevaleresque, la politesse, les usages distingués…). Leur omniprésence les mue en principes narratifs, le récit se concentrant sur l’analyse des interactions entre les diverses normes mises en jeu par une situation donnée. On peut mesurer ainsi à quel point la vision aristocratique du monde, fondée sur l’idée de contrainte valorisante (“Noblesse oblige”), conditionne profondément l’écriture même du roman de chevalerie.

Aristocratie – Normes sociales – Distinction – Coutumes – Conversation

 

Jean-Patrice BOUDET : « Charles V, Gervais Chrétien and the Scientific Manuscripts of Maître Gervais’ College »

Considered as an institution mainly devoted to astrology and medicine by Simon de Phares and some historians who believed that he was reliable, the college founded in 1371 by Charles V’s first physician, Gervais Chrétien, was actually primarily dedicated to theological students. It was not before 1377 that were created there two bursaries for scholares regis, specialised in « licit mathematical sciences », and two medical fellowships. Yet the influence of the activity of these fellows seems to ave been rather moderate and – as far as we can learn from the material still extant, notably from manuscripts that belonged to Maître Gervais’ College and to some of his members – this institution was devoted much more to theological studies than to medicine and quadrivium.

Charles V – Gervais Chrétien’s College – astrology – medicine – scientifical manuscripts

 

Antoine CALVET : « Latin Alchemical Tradition (13th-15th centuries) and the Alchemical Corpus Attributed to Arnau de Vilanova »

Most often, medieval alchemical corpuses, such as the one attributed to Arnau de Vilanova, are just collections of apocryphs. Unlike the authentical works of an author, their formation does not obey the usual rules for the composition of texts, which aim at revealing the mind of their author and at conveying the logic of a single intellectual project. The corpus which is studied here combines several texts placed under the patronage of Arnaud de Villeneuve, but their doctrines and intentions diverge, the texts themselves were written by anonymous authors at very different times, they are not often dated, and their content can vary considerably from one copy to another. Our purpose here is to give a panoramic vision of the alchemical corpus attributed to this famous physician, while noticing the common (or diverging) elements between those texts and showing their evolution within a historical context marked by the growth of a prophetic strand of Christianity.

Alchemy – Arnau de Vilanova – Ramon Llull – apocryphal texts

 

Mireille AUSÉCACHE : « Medieval Antidotaries Manuscripts : Some Examples from the “Bibliothèque nationale de France” Latin Fund »

Antidotaries, collections of compound medicines, are precious witnesses of medieval medicine evolution which is marked by the 11-12th turning-point which takes place under the influence of Salerno. Mostly unpublished, they must be studied by the way of their manuscripts, the difficulty coming from the imprecision of libraries catalogues and the small number of specialized indexes. The « Bibliothèque nationale de France » fund is rich in medical manuscripts inclosing antidotaries. The kind of collection where we find them, the possible readers or owners’marks are indications about their place in medical practice during the Middle Ages. Four antidotaries will be studied, three marked by Salerno : the Antidotarius magnus, the Liber iste ascribed to Platearius, the Antidotarius Nicolai and a very different one, the Pomum ambre.

Medieval antidotaries – Salerno – Medical manuscripts – Antidotarius magnus – Liber iste – Antidotarium Nicolai – Pomum ambre


Sebastià GIRALT : « The Medical Tradition of Arnau de Vilanova from Manuscript to Printed Book »

The general editions of Arnau de Vilanova published in the 16th century give us the opportunity to reflect about their relationship with the manuscript tradition. Apparently the work of their editor, Tommaso Murchi, was oriented to compiling, basically from some codices, the whole work of medical subject that he presumed to be written by Arnau, but with a bias towards the occult arts that led him to include a few alchemical writings. Anyway not all the texts collected in the general editions come from manuscripts but at least three of the longest stem from incunabula. On the other hand the editorial intervention in the texts was unequal and little systematic. Therefore a particular appraisal about their utility is needed as the critical edition of each Arnaldian work is undertaken. At last in the Arnaldian editions it is possible to see that the passage from the manuscript to the print did not mean an immediate breach but rather an evolution that affected the work about the text and the intellectual interests related to it.


Manuscript – early press – Arnau de Vilanova – textual criticism – medical writings


Lluís CIFUENTES : « Catalan Scientific Texts (13th-16th century) in French libraries »

Until recently the vernacularization of science and technology was a field almost totally abandoned by the history of science, and little studied by philology. Recent research, particularly in the English-speaking, Germanic, and Iberian worlds, makes clear that its study can result in important contributions to our understanding of the social history of science, the transmission of knowledge, the history of crafts and trades, the history of scientific language, and the spread of scientific and technical knowledge. This wealth of information can only be conveyed, however, through projects that collect data across all the areas of knowledge within each vernacular language. Since 1993 my principal line of research has been the vernacularization of science in the Catalan language during the late Middle Ages and early Renaissance. The cornerstone of that project is a catalogue of manuscripts and early prints which I have produced on the basis of an extensive research that began precisely in France, in the libraries of Paris. This article summarizes that research, its precedents and its current and future development, as well as summarizing the origins and general characteristics of the collections of Catalan scientific and technical sources preserved in France, and providing an inventory of these sources.

science – technology – vernacularization – Catalan – Middle Ages – Renaissance – manuscripts – imprints – catalogue – database

 

Jon ARRIZABALAGA : « From Copying to Editing : Francesc Argilagues and the Medical Manuscripts in the Times of the Early Printing Press, late 15th-early 16th century »

The activities of Francesc Argilagues (fl. Siena, ca 1470-Venice, 1508), a Spanish medical practitioner who settled in Italy after having studied at the universities of Siena and Pisa, illustrate in the area of university medicine, the transitional period between copying medical manuscripts and editing them for the early printing press ; and reflect the beginnings of the scientific editor’s job with particular attention to the technical and ideological questions faced by those scholars who were involved in this new occupation emerged as a result of Gutenberg’s invention.

 

Bruno DUMÉZIL : « The Agrestius of Luxeuil’s Case : Heresy and Regionalism in Seventh Century Burgundy »

In his Life of Saint Columbanus, Jonas of Bobbio tells the story of Agrestius, a monk of Luxeuil who rebelled first against his abbot, then against the Rule, and who initiated a council in order to condemn the columbanian uses. This individual adventure sheds a new light on the known factionalism of the Burgundian. Soon after the unification of the regnum by Clothar II in 613, members of the local lay and ecclesiastical elites struggled against the Irish monasticism, in which they saw an agent of the neustrian dynasty and of its centralism. Agrestius’revolt also throws light on the efforts of Luxeuil to transform the historical, and hardly orthodox, character of Columbanus into a peaceful and acceptable saint. The story of the Life of Saint Columbanus shows the possibilities and the limits of hagiography : if it wants to justify people and institutions, it sometimes had to allude consciously to disturbing subjects.

High Middle Ages– Monachism – Heresy – Regional Identity – Burgundy

 

Olivier LINDER : « Some Aspects of the Normative Discourse in the Prose Tristan (customs, social codes, conversation) »

To the modern reader of the Prose Tristan, the frequence of instructions derived from the courtly and chivalric code is striking : the knight only exists as a knight as long as he “does what he must do” and does not fall from rank. This observation particularly applies to aristocratic sociability, that is the norms applied to relashionships between people of rank and distinction. These norms, often conveyed through fiction, are the literary equivalent of otherwise known social norms (chivalric ethics, courtliness, distinguished manners…). By being present everywhere, they become actual narrative elements – the narrative itself being narrowed to an analysis of the possible interactions between the various norms which may bear on a given situation. It can then be shown how much the aristocratic world vision, based on the idea of constraint as a self-enhancing value (“Noblesse oblige !”), deeply informs the very writing of the chivalric novel.

Aristocracy – Social Norm – Distinction – Manners – Conversation

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/06/2007
EAN : 9782842922023
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
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EAN : 9782842922023

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EAN : 9782842922894

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