Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 170
Langue : français
Paru le : 10/11/2014
EAN : 9782842924157
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842924157

Version numérique
EAN : 9782842924812

Les temps de l’art

N°19/2014

Marges aborde la question des différentes temporalités à l’œuvre au sein des pratiques artistiques contemporaines.

L’enjeu est d’interroger les modalités singulières de la temporalité artistique et plus particulièrement celle contemporaine. Il s’agira de questionner les rapports temporels – de synchronie ou de diachronie – entre  la conception, la production et la réception des différentes pratiques de ces dernières décennies. Cette temporalité plurielle d’une œuvre d’art permet-elle d’envisager de nouvelles coopérations entre les arts dits du temps et ceux dits de l’espace ?

Éditorial

                                                         Dossier : « Les temps de l’art »

Stéphane Reboul et Umut Ungan
« Pour introduire les temps de l’art »
« Temps comme modèle : Deux questions à Hans Belting »

Justin S. Wadlow
« Run, Run, Run  : Les temps suspendus du cinéma de la Factory ».

Francis Gauvin
« Quand l’image condense le temps ; le cas de L’arche russe d’Alexandre Sokourov »

Guillaume Baychelier
« Le parcours à l’œuvre. Temps, espace et déplacement dans l’œuvre de – Matthew Barney »

Déborah Laks
« La Vittoria racontée par Tinguely  : histoire de la cohabitation d’une œuvre et de sa recréation imaginaire »

Violeta Nigro Giunta
« Vexations x8, musique et politique à Buenos Aires »

Noémi Joly
« Le silence-après d’Yves Klein »

Marie Rebecchi,
« Le temps du remontage : entre cinéma et installation, The Clock de Christian Marclay »

Claire Labastie

« Horloges au présent  : présences de l’horloge dans l’art contemporain »

 

                                                                          Varia

Marie Boivent
« Accélérations, rétrospections, anticipations : le temps en jeu dans les revues d’artistes ».

Portfolio : Johan Gustavsson 

Comptes rendus d’ouvrages et d’expositions
Abstracts français et anglais

« Le parcours à l’œuvre. Temps, espace et déplacement dans l’œuvre de Matthew Barney »
Guillaume Baychelier
On examinera en quoi la pratique de M. Barney est ouverte à des temporalités multiples. Nous analyserons comment ses œuvres reposent sur une approche temporelle processuelle inspirée du biologique. Nous verrons comment processus de développement corporel et processus poïétiques viennent à se confondre, impliquant dans l’œuvre de Barney une création par la contrainte, dans la résistance. Enfin, nous verrons comment la création, la performance et même la présentation de ces œuvres ont à voir avec le parcours, véritable exercice de création dans le temps et l’espace.

« Accélérations, rétrospections, anticipations : le temps en jeu dans les revues d’artistes ».
Marie Boivent,
Cet article propose, par l’analyse d’une série d’exemples de revues d’artistes depuis les années 1960, de saisir les tensions à l’œuvre dans l’appréhension du facteur temps par les artistes. Il s’agit de repérer de quelles manières la contrainte temporelle peut devenir un paramètre déterminant pour leurs publications –  même lorsque les artistes tentent de faire signe vers une autre temporalité, indépendante des contraintes du calendrier  – et d’examiner les enjeux qui accompagnent les différentes stratégies mises en œuvre.

Mots clés  : revue d’artiste, magazine, périodique, périodicité, ponctualité, anticipation, lecture, contrainte, quotidien, presse, numérotation.

« La Vittoria racontée par Tinguely : histoire de la cohabitation d’une œuvre et de sa recréation imaginaire »
Déborah Laks
Lors d’un entretien de 1971 avec  Alfred Pacquement et Éric Michaud, Jean Tinguely est revenu sur l’histoire de la Vittoria, son œuvre éphémère créée pour le festival du Nouveau Réalisme à Milan en 1970. Le récit et les dessins qu’il fait rétrospectivement de la Vittoria deviennent des extensions de l’œuvre et des repères pour son historicisation. Nous proposons de considérer que ces deux sources produisent une œuvre supplémentaire, imaginaire ou conceptuelle, dont le fonctionnement diégétique repose sur une multiplicité de temporalités imbriquées.

Mots clés  : archives orales, récit, imagination, analyse linguistique, style épique, dessin, Tinguely, Nouveau Réalisme, éphémère.

« Quand l’image condense le temps ; le cas de L’arche russe d’Alexandre Sokourov »
Francis Gauvin
L’analyse des différentes temporalités dans le film L’Arche russe (Sokourov, 2002) montre que le dédoublement entre le présent et le passé, propre à l’image cinématographique, permet au plan‑ séquence de simuler le regard vécu d’un être qui, en explorant le musée de l’Ermitage, rencontre par le fait même l’histoire dans laquelle il s’enracine; et que ce dédoublement serait au cœur des processus sémiotiques par lesquels on entre en relation avec le monde.

Mots-clés  : Sémiotique, temporalité, Sokourov, historicité, être-au-monde, regard vécu, Deleuze, contemporanéité.

« Vexations x8, musique et politique à Buenos Aires »
Violeta Nigro Giunta
Vexations est un motif pour piano composé par Erik Satie en 1893. Sa singularité réside dans le fait que le compositeur français ait indiqué de le répéter 840 fois. La première édition de Vexations (en 1949) et sa première interprétation intégrale (1963) viennent de la main de John Cage et font figure de véritable manifeste esthétique. En 2001, le IUNA (Institut Universitaire National des Arts) de Buenos Aires donnera Vexations durant une semaine afin de réagir contre des réformes politiques du système éducatif. Cet article analyse plusieurs interprétations de l’œuvre et s’interroge sur les différentes temporalités de la musique.

« Le silence-après d’Yves Klein »
Noémi Joly
Le corpus sonore et musical de l’œuvre d’Yves Klein se résume à sa célèbre Symphonie Monoton et à son paratexte. Cette œuvre convoque différentes temporalités, dans les strates de son élaboration, dans son immanence même, mais aussi et surtout dans le jeu d’échanges, immédiats ou temporisés, qui se tissent avec la pensée de ses contemporains. L’article se propose d’examiner le déploiement de ce projet dans le temps, de son invention conceptuelle, à ses prémices autour de la création d’un son unique et électronique avec Pierre Henry et à la réflexion autour d’un continuum spatial et sonore avec Karlheinz Stockhausen. Tardivement renommée Symphonie monoton-silence, la pièce accuse la réception différée du silence de John Cage par son ultime caractérisation, celle du «  silence-après  ».
Summary:

Mots-clés  : Yves Klein, Pierre Henry, Karlheinz Stockhausen, John Cage, Symphonie Monoton, musique concrète, silence.

« Horloges au présent  : présences de l’horloge dans l’art contemporain »
Claire Labastie
Pourquoi l’horloge, désertant les intérieurs bourgeois à la fin des années 60, a fait son entrée dans les œuvres d’art ? Après avoir été un motif peint tendu entre fixité et mouvement dans la modernité, elle devient un matériau banal dans la sculpture contemporaine. Résistance au temps de travail aliénant ou volonté de le promouvoir, temps collectif ou individuel, mesure et démesure  : les œuvres à horloge offrent aux artistes un champ d’expression démultiplié pour inventer de nouvelles approches et des perceptions inédites du Temps.


« Le temps du remontage : entre cinéma et installation, The Clock de Christian Marclay »
Marie Rebecchi
Si on s’interroge sur la dimension hybride de l’œuvre d’art cinématographique à l’époque de la vidéo installation, et sur les rapports entre le temps vécu par le spectateur et celui de l’œuvre, il semble intéressant d’interroger aussi la question de la temporalité par rapport à l’acte du remontage. Quel est donc le modèle de temps d’une œuvre de remploi des images-temps différentes, projetée dans un musée d’art contemporaine, comme The Clock de Christian Marclay, où le temps virtuel de l’œuvre est à la fois remonté et greffé sur le temps réel vécu par les visiteurs-spectateurs ?

Mots clés  : Montage, remontage, The Clock, Christian Marclay, cinéma, installation, cinéma d’exposition images-temps, temps exposé, Nachleben.

« Run, Run, Run  : Les temps suspendus du cinéma de la Factory ».
Justin S. Wadlow
D’une manière extrêmement radicale, Andy Warhol cherche à démembrer le cinéma en le vidant de toute  substance  narrative et pose la question de l’expérience du temps en tant que tel. Un temps en quelque sorte premier, immobilisé et pris au piège de la pellicule. En refusant toute forme d’action Andy Warhol accueille et matérialise la présence envahissante du plan, que celui-ci soit un homme qui dort ou un gratte-ciel. Le temps est ainsi l’unique sujet des films de la Factory, et leur absence de montage nous plonge au cœur de l’écoulement lui-même,  développant une temporalité, très différente de celle de ses œuvres visuelles,  abordant ainsi une zone floue entre image animée et image fixe, se situant dans un espace incertain entre le temps du cinéma et celui de la peinture. Là où Andy Warhol travaille  les images de façon totalement immobile et comme hors du temps, Jonas Mekas travaille à l’inverse sur la prolifération incessante des évènements et des temporalités  ; là où Andy Warhol dénude le cinéma et la narration jusqu’à l’abstraction, Jonas Mekas cherche la profusion des images, des formes et des histoires. Toute la temporalité du cinéma de Jonas Mekas tient donc dans la circularité et le retour des souvenirs. Que ce soit a New-York ou lors de ses nombreux voyages, Jonas Mekas est donc confronté à l’extrême fragmentation du temps et des images qui l’entourent, ainsi qu’à leur incessante mobilité. D’où finalement la seule forme  cinématographique adoptée par Jonas Mekas à travers toute son œuvre du film-journal. Ainsi, un questionnement commun relie profondément la démarche d’Andy Warhol et de Jonas Mekas : la notion de flux temporel, mais les réponses sont diamétralement opposées. Et chaque tentative prolonge ainsi, à sa manière, l’un des aspects des films de la Factory  : l’immobilisme ou la fragmentation.



“The itinerary at work : time, space and displacement in the work of Matthew Barney”
Guillaume Baychelier
We will see how M. Barney’s art is opened to multiple temporalities. We will analyse how his artworks are grounded on a biologically inspired processual time approach. We will see how growing processes and poietic processes tend to merge, involving in Barney’s artworks the idea of creating under restraint, through resistance. Finally, we will see how the creation, performance and even the exhibition of these artworks are connected to the concept of path/travel as a genuine exercice of creation through time and space.

“The ‘Vittoria’ narrated by Tinguely : a history of the copresence of an artwork and its imaginary recreation”
Déborah Laks
During an interview held in 1971 by Alfred Pacquement and Éric Michaud, Jean Tinguely told the story of la Vittoria, his ephemeral artwork created for the Nouveau Réalisme festival of Milan in 1970. The story and the drawings that he did afterwards of la Vittoria become extensions of the artwork itself as well as points of reference for its historicization. We suggest that these primary sources produce and additionnal artwork, of  imaginary or conceptual nature, whose diegetic working is based on a multiplicity of interlinked temporalities.  

“When an image condenses time : the case of the Russian ark by Alexander Sokurov”
Francis Gauvin
The analysis of the different temporalities which can be found in the film Russian Ark (Sokurov, 2002) shows that the division of the cinematic image into past and present allows the long shot to represent the experience of a being who, while exploring the Hermitage museum, faces the history he inherited; and that this division actually originates in the semiotic processes by which one enters into the world.

Vexations x8 : Music and politics in Buenos Aires”
Violeta Nigro Giunta
Vexations is a motive for piano written by Erik Satie in 1893. Its singularity resides on the fact that the French composer instructed for it to be repeated 840 times. Both the first editions of Vexations (in 1949) and its first complete interpretation (1963) were the initiative of John Cage and have become an esthetic manifesto. In 2001, the IUNA (Instituto Universitario Nacional de Artes) of Buenos Aires will organize a performance of Vexations that will last an entire week as a form of manifestation against political changes in the educational system. This article will analyze diverse interpretations of the work to question the different notions of time in music.

“The silence-after of Yves Klein”
Noémi Joly
Yves Klein’s sound and musical corpus amounts to his famous Symphonie Monoton and to its paratext. The work convenes different temporalities, either considered in its elaboration, in its immanence and, above all, in the exchanges, whether immediate or delayed, between Klein and few of his contemporaries. The article sets out the deployment over time of Klein’s sound project, from its conceptual inception to its beginnings, around the creation of a sole electronic sound with Pierre Henry, and to the reflection on a sound and space continuum with Karlheinz Stockhausen. The belatedly renamed Symphonie monoton-silence ultimately acknowledges John Cage’s silence through its latest characterization: its “after-silence”.

“Clocks in the present: about the use of clocks in contemporary art”
Claire Labastie
Why did the clock,  leaving the middle-class homes at the end of the sixties, have entered in the works of art  at this moment ? After having been a painted pattern stretched out between fixedness and motion in the modernity, it becomes a commonplace artistic material in the contemporary sculpture. Resistance against the alienating working time or desire of promote it, collective or individual time, measure and immoderation  : works of art with clocks give the artists a miscellaneous ground of expression to invent new aproaches and original perceptions of the Time.

“The time of editing anew: between cinema and installation: the Clock by Christian Marclay”
Marie Rebecchi
This essay analyzes both the hybrid dimension of the cinematographic work of art in the age of video installation and the relationship between the time experienced by the spectator and that one of the work of art. It focuses especially on “temporality” in its relationship to the act of re-montage. Considering The Clock  by Christian Marclay, the essay investigates on the role of a work of montage projected  in a  museum of contemporary art, where the virtual time of the work is geared to the real time experienced by visitors-spectators.

Run, Run, Run: the suspended times of the Factory’s cinema”
Justin S. Wadlow
Using very radical techniques, Andy Warhol looks to tear apart cinema as such, and especially by getting rid of the narrative form questions our experience of time as such. By refusing any form of storytelling, Andy Warhol manages to leave wide open a space which only time can occupy: whether this takes the form of a man sleeping for six hours or night endlessly falling on a sky-scrapper. Time therefore becomes the only issue of the various films produced at The Factory, and their total lack of editing forces us to experiment time as it goes by both on the screen and in our lives, in a very different way from the other pictorial developments of Andy Warhol’s work, inventing in the process form which is neither quite a movie nor a painting as such. Where Andy Warhol tends towards both a motionless and timeless form of art, Jonas Mekas on the opposite is always looking to capture the many changing aspects of our daily life, concentrating on light and the role of nature. Whereas Andy Warhol aims towards abstraction Jonas Mekas finds innovative ways to embody the profusion of stories which surrounds him at any moment, often using the shape of a circle to develop the many possibilities of memory. In NYC or during his many travels, Jonas Mekas is thus always aware of the inherent instability of the world around him, hence the only form adopted by him: the diary-film. The concept of time therefore appears to be the theme linking profoundly these two works,  although the answers given maybe very different: from stillness to fragmentation.


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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 170
Langue : français
Paru le : 10/11/2014
EAN : 9782842924157
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842924157

Version numérique
EAN : 9782842924812

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