Paris 8 - Université des créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 208
Langue : français
Paru le : 08/07/2021
EAN : 9782379241826
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379241826

Version numérique
EAN : 9782379241840

Animaux marins. Savoirs arabes et transmission dans le monde latin

N°80/2021

La zoologie arabe médiévale est encore trop peu étudiée. Transmettant les savoirs grecs (notamment ceux d’Aristote), elle a aussi développé une approche originale de l’étude de la faune.
La littérature arabe classique, notamment celle de l’adab, contient de nombreuses références au monde animal, dans des traités géographiques, « zoologiques » ou dans des compilations encyclopédiques. Alors que la science arabo-musulmane est bien connue pour les mathématiques, l’astronomie, la philosophie ou la médecine, la zoologie arabe médiévale a été encore peu étudiée et cette rareté de travaux scientifiques est encore plus flagrante pour la faune aquatique. Aux époques abbasside et mamelouke, le savoir sur les animaux balance entre deux pôles : un plus rationnel, dans une lecture critique des autorités grecques, l’autre plus « merveilleux » où les auteurs cherchent à divertir leur lectorat ou à le faire méditer sur la puissance de la Création divine. Le monde marin est propice à l’évocation du monstrueux ou du légendaire, notamment autour de la baleine, animal évoqué dans plusieurs articles de ce dossier, issu d’une journée d’étude organisée à l’université de Caen en mars 2019. Ce volume réunit à la fois des spécialistes des textes arabes et latins, et vise à offrir un aperçu des connaissances des lettrés arabes sur la faune aquatique (notamment la question de la classification zoologique) et à étudier certains aspects de la transmission de ces savoirs dans littérature scientifique latine médiévale, notamment médicale.

Thierry Buquet, Brigitte Gauvin, Catherine Jacquemard Animaux marins d’Orient et d’Occident. Savoirs arabes et transmission dans le monde latin


Meyssa Ben Saad « Ce qui nage » : les animaux aquatiques dans le Kitāb al-Ḥayawān d’al-Ǧāḥiẓ 


Faisal Kenanah La faune marine chez Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī : classification et transmission des savoirs

Jean-Charles Ducène La chasse à la baleine dans les mers septentrionales selon les sources arabes médiévales


Grégory Clesse Animaux aquatiques dans les sources médicales arabo-latines : continuités et discontinuités d’un discours

Thierry Buquet De l’écume au sperme. Hypothèses médiévales sur l’ambre de baleine

Essais et recherches

Gaelle Bosseman Femmes et memoria liturgique dans la péninsule Ibérique (Xe-XIIIe siècle). Une approche à partir des Beatus

Amélie Marineau-Pelletier Usages des langues et traduction des lettres missives à Metz. Entre politique linguistique et légitimité du pouvoir (XIVe-XVIe siècle)

Point de vue

Nathalie Bouloux La vue et la carte. Recherches récentes en histoire de la cartographie

Notes de lecture

Bertrand Boysset, Chronique (Nathalie Bouloux) ; Sébastien Bully, Alain Dubreucq, Aurélia Bully (dir.), Colomban et son influence. Moines et monastères du haut Moyen Âge en Europe  (Stéphane Gioanni) ; Paul Hardwick, Kate Lister (dir.), Vikings and the Vikings. Essays on Television’s History Channel Series (Alban Gautier) ; Ceridwen Lloyd-Morgan, Erich Poppe (dir.), Arthur in the Celtic Languages. The Arthurian Legend in Celtic Literatures and Traditions (Alban Gautier) ; Beatrice Borghi, Il Mediterraneo di Anselmo Adorno. Una testimonianza di pellegrinaggio del tardo medioevo (Térence Le Deschault de Monredon)

Livres reçus

Meyssa Ben Saad  Ce qui nage : les animaux aquatiques dans le Kitāb al-Ḥayawān d’al-Ǧāḥiẓ Le savant arabe al-Ǧāḥiẓ (776-868), prosateur, théologien et naturaliste, a dans son ouvrage monumental, le Kitāb al-Ḥayawān (Livre des animaux), tenté d’établir une classification des animaux en se basant sur des critères allant de l’observation directe (mode de locomotion) à des caractéristiques plus complexes (alimentation, anatomie, éco-éthologie). En prenant comme point de départ une classification ancienne envisageant le règne animal en quatre classes (ce qui marche, ce qui vole, ce qui rampe et ce qui nage), il discute des caractéristiques des grands groupes zoologiques, énumère leurs ressemblances et repère les critères distinctifs, constituant une réflexion sur la diversité du monde vivant. Dans « ce qui nage » se trouvent les poissons et d’autres animaux aquatiques. L’auteur reconnaît un manque d’informations fiables concernant ces espèces, ce qui apparaît dans sa tentative de classement qui semble en cet endroit lacunaire. Par ailleurs, le lecteur fait face à un certain nombre de difficultés quant à l’identification et la détermination des espèces décrites – sont convoquées ici la philologie, la biologie, l’histoire de l’évolution de la langue avec l’intégration des diverses influences (grecque, persane, indienne, langues locales, etc.) dans la lexicologie zoologique. Dans une perspective globale et comparatiste, il est intéressant d’explorer d’autres textes naturalistes arabes, afin d’apporter quelques éléments d’informations complémentaires. Faisal Kenanah La faune marine chez Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī : classification et transmission des savoirs Ouvrage à caractère encyclopédique, le Kitāb al-Imtāʿ wa-l-muʾānasa (Livre du plaisir [intellectuel] et de l’art de tenir compagnie) évoque de nombreux sujets qui préoccupaient les esprits de l’époque classique du Xe siècle. Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī est considéré comme l’un des prosateurs arabes les plus érudits, qui s’est intéressé à plusieurs domaines. La « 10e nuit » renferme un entretien nocturne avec un vizir féru de connaissances sur la zoologie, plus particulièrement sur les caractères des animaux, dont les animaux marins. L’auteur ne fait que lire devant son interlocuteur, le vizir, « les merveilles et étrangetés qu’il a trouvées dans les livres et qu’il a entendues » sur le sujet de l’animal. Observations, démarches critiques, superstitions, légendes et pratiques médicales s’entremêlent ; transmettre des connaissances ou les traduire d’une langue à l’autre peut parfois être à l’origine de sens contradictoires dans les textes sémitiques. Jean-Charles Ducène La chasse à la baleine dans les mers septentrionales selon les sources arabes médiévales Trois textes arabes datant des Xe et XIe siècles décrivent la chasse à la baleine dans l’Atlantique et, plus au nord, dans la mer Blanche. Le texte se rapportant à l’Atlantique est dû au voyageur judéo-arabe Ibrāhīm ibn Yaʿqūb et décrit une chasse avec harponnage ; il peut être comparé aux textes latins médiévaux, issus de l’hagiographie et des encyclopédistes, qui décrivent ces pratiques. Quant aux textes relatifs aux us et coutumes des populations finno-ougriennes, ce sont deux descriptions indirectes de voyageurs arabes ayant circulé sur la Volga et qui ont rapporté des témoignages de leurs hôtes bulgares à propos de la manière de vivre de populations plus septentrionales. Les animaux étaient là-bas non expressément chassés, mais plutôt dépecés après échouage ; sans ces détails, des sources anglo-saxonnes et scandinaves confirment ces pratiques. Grégory Clesse Animaux aquatiques dans les sources médicales arabo-latines : continuités et discontinuités d’un discours Cet article propose un tour d’horizon des animaux aquatiques repris dans les principaux catalogues pharmacologiques de l’époque médiévale. Sont abordés en particulier les ouvrages médicaux parvenus en latin à la suite de l’important mouvement de traductions réalisées à partir de l’arabe, aux XIIe et XIIIe siècles. Notre étude se concentre sur le Liber ad Almansorem de Rāzī, le De dietis d’Isaac Israeli, le livre II du Canon d’Avicenne, ou encore le Colliget d’Averroès et l’énigmatique Liber de sexaginta animalibus du pseudo-Rāzī. Une liste d’une quinzaine d’espèces aquatiques peut être relevée, comprenant notamment le crocodile, la grenouille, le crabe ou encore l’éponge, ainsi que des animaux moins souvent cités, comme l’épinoche, la torpille ou le poisson-flèche. En plus de ces chapitres spécifiques, les ouvrages étudiés offrent une section plus généraliste sur les poissons, décrits sans distinction d’espèces (ou presque) et dont les propriétés nutritives, plus ou moins bénéfiques, sont mises en correspondance avec le milieu de vie. En comparant l’information présente dans ces divers ouvrages, les continuités et les discontinuités du discours sont ainsi déterminées, avec mise en évidence de ce qui tient davantage du lieu commun dans la tradition médicale et de ce qui est propre à l’un ou l’autre auteur. Thierry Buquet De l’écume au sperme. Hypothèses médiévales sur l’ambre de baleine L’origine de l’ambre de baleine (ambre gris) a longtemps été débattue, du Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne. Le propos de cet article est d’étudier l’influence des savoirs arabes sur la connaissance de l’ambre dans l’Occident médiéval, notamment à travers les traductions des XIIe et XIIIe siècles de l’arabe vers le latin – des savoirs principalement transmis par la littérature médicale issue de l’école de Salerne. Dans les textes arabo-persans, depuis le IXe siècle de notre ère, plusieurs hypothèses sur l’origine de cette matière se concurrencent : elle est présentée comme un bitume, un végétal, de l’écume de mer solidifiée ou l’excrément d’un animal marin, mais sans que le processus réel de sa transformation ne soit réellement compris (il ne le sera qu’au XVIIIe siècle). En Occident, ces explications circulent via les traductions de la littérature médicale (l’ambre est utilisé en parfumerie et comme composant médicinal). Mais, aux XIIe et XIIIe siècles, une autre hypothèse circule en Europe, qui semble ne rien devoir aux sources arabes : l’ambre gris serait du sperme de baleine. Nous essaierons de comprendre l’origine de cette légende, en liaison avec la connaissance du temps sur les produits extraits des baleines (huile, spermaceti) et les relations possibles avec les autres explications proposées par les auteurs arabes. Gaëlle Bosseman Femmes et memoria liturgique dans la péninsule Ibérique (Xe-XIIIe siècles) : une approche à partir des Beatus Les manuscrits enluminés du Commentaire sur l’Apocalypse de Beatus de Liébana (fin du VIIIe siècle) constituent un incontournable des bibliothèques monastiques de la péninsule Ibérique au Moyen Âge central. À l’origine destinés à la méditation des moines, les Beatus se sont vraisemblablement enrichis à partir du XIe siècle d’une fonction funéraire et liturgique (Otto Werckmeister). Majoritairement anonymes et sans indices certains sur les monastères dans lesquels ils ont été utilisés, ils ont été inconsciemment rattachés à des milieux masculins. Therese Martin et John Williams ont néanmoins récemment rappelé que les indices du rôle et de la place des femmes dans la commande et l’usage des Beatus existent. Le rôle particulier des femmes dans la préservation de la memoria liturgique au Moyen Âge étant bien connu, cet article s’efforce de préciser les liens entre les fonctions liturgiques et funéraires de certains Beatus et le rôle des femmes dans la préservation de la memoriaAmélie Marineau-Pelletier Usages des langues et traduction des lettres missives à Metz : entre politique linguistique et légitimité du pouvoir (XIVe-XVIe siècle) En s’appuyant sur les apports récents de la sociolinguistique historique qui s’efforce de comprendre les usages sociaux de la langue dans une société donnée, l’objectif de cet article consiste à examiner les pratiques linguistiques observées dans les échanges épistolaires de Metz, ville francophone du Saint-Empire romain germanique, avec ses destinataires germanophones à la fin du Moyen Âge. Comment les élites dirigeantes à Metz justifiaient-elles l’usage de la langue française dans leurs échanges écrits ? À quoi servait la pratique de traduction français-allemand de ces lettres effectuées par les officiers au service de la ville ? Constituait-elle un outil de la gestion administrative ou bien traduisait-elle l’existence d’une politique linguistique qui était le reflet d’une attitude consciente des élites messines visant à affirmer et renforcer leur légitimité dans un contexte d’altérité linguistique ? Par l’étude des usages linguistiques à Metz, il s’agira de mettre en exergue combien il est nécessaire de prendre en compte les diverses fonctions sociales de l’usage des langues non seulement entre les langues vernaculaires et le latin, mais également entre les langues vernaculaires elles-mêmes, lesquelles s’avèrent tout autant significatives. Nathalie Bouloux La vue et la carte. Recherches récentes en histoire de la cartographie cartographie, Hereford, historiographie, optique

Meyssa Ben Saad What swims : Aquatic Animals in al-Ǧāḥiẓ’s Kitāb al-Hayawān The Arab scholar al-Ǧāḥiẓ (776-868), prose writer, theologian and naturalist, attempted in his great work, the Kitāb al-Hayawān (Book of Animals), to establish an animal classification based on criteria ranging from direct observation (mode of locomotion) to more complex characteristics (nutrition, anatomy, eco-ethology). Starting from an ancient classification which divided the animal kingdom in four classes (what walks, what flies, what crawls and what swims), he discussed the characteristics of the great zoological groups, enumerated their similarities and identified the distinctive criteria, reflecting therefore on the diversity of the living world. Indeed, among « what swims », we find fish and other aquatic animals. He recognized a lack of reliable information concerning these species, which reflects in his attempt to classify such species. In addition, the reader faces a certain amount of difficulties or obstacles when dealing with the identification of some fish species – which imply philology, biology, the history of the evolution of the language with the integration of various influences (Greek, Persian, Indian, local languages, etc.) in zoological lexicology. It is useful to explore other Arabic naturalist texts on this subject, in order to provide some additional information. Faisal Kenanah Aquatic fauna in the Work of Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī : Classification and Transmission of Knowledge A work of an encyclopedic nature, the Kitāb al-Imtāʿ wa-l-muʾānasa (Book of [intellectual] Pleasure and the Art of Society) evokes many subjects which preoccupied the minds of the classical period of the tenth century. Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī is considered as one of the most learned Arab prose writers, interested in several fields. His « tenth night » contains a nightly interview with a vizier keen on knowledge about zoology, more particularly about the characters of animals, including marine animals. The author merely reads in front of his interlocutor, the vizier, « the wonders and oddities that he has found in books and that he has heard » on the subject of animals. Observations, critical approaches, superstitions, legends and medical practices are intertwined ; transmitting knowledge or translating from one language to another can sometimes be a source of contradictory meanings in Semitic texts. Jean-Charles Ducène Whaling in the Northern Seas According to Medieval Arabic Sources Three Arabic texts from the ninth and tenth centuries describe whaling in the Atlantic and the White Sea. The author of the text on the Atlantic is the Judaeo-Arabic traveller Ibrāhīm ibn Yaʿqūb, who describes spear-fishing in detail ; his report may be compared to Latin texts belonging to hagiography and encyclopaedism. As to whaling as carried out by Finno-Ugrian populations, it is indirectly described by two Arab travellers who journeyed on the Volga river and transmitted information given to them by the Bulgars about the way of life of more northern populations. The whales were not really hunted but skinned after stranding. Anglo-Saxon and Scandinavian sources confirm such practices, albeit without those details. Grégory Clesse Aquatic Animals in Arabic and Latin Medical Sources : Continuities and Discontinuities This article provides an overview of the aquatic animals included in the main pharmacological catalogues of the medieval period. In particular, the medical works that arrived in Latin as a result of the important movement of translations from Arabic in the twelfth and thirteenth centuries are discussed. This study focuses on the Liber ad Almansorem of Rāzī, on the De dietis of Isaac Israeli, on the second book of the Canon of Avicenna, on the Colliget of Averroes and on the enigmatic Liber de sexaginta animalibus of pseudo-Rāzī. A list of about fifteen aquatic species can be established, including the crocodile, the frog, the crab or the spongefish, as well as less often cited animals such as the stickleback, the torpedo or the arrowfish. In addition to these specific chapters, the works that are examined offer a more general section on fish, which are described without distinction of species (or almost) and whose nutritional properties, more or less beneficial, are matched with their living environment. By comparing the contents of these various books, continuities and discontinuities in the discourse are thus determined, highlighting what is commonplace in the medical tradition and what is specific to one or other author. Thierry Buquet From Foam to Sperm. Medieval Hypotheses on the Origins of Ambergris The origin of ambergris has been debated for a long time, from the Middle Ages to modern times. The purpose of this paper is to study the influence of Arabic scholarship on knowledge about ambergris in the medieval West, particularly as transmitted by the medical literature produced in the Salerno school of the twelfth and thirteenth centuries. Persian and Arabic texts written from the ninth century CE included many hypotheses on the origin of this substance: it was seen as a bitumen, a plant, some kind of solidified sea foam or the excrement of a sea animal ; in fact, in each of these cases, the actual process of its transformation was not fully understood (it was not before the eighteenth century). In the Latin world, these explanations were spread by various translations of medical literature, as ambergris was used in perfumes and in medication. Beginning in the twelfth and thirteenth centuries, a new conjecture spread in Europe, without any reference to Arabic sources, describing ambergris as the sperm of the whale. Here we try to understand the origin of this legend, in relation to medieval knowledge on organic matters extracted from whales (spermaceti, oil), and possibly linked to other hypotheses mentioned by Arabic authors. Gaëlle Bosseman Women and Liturgical Memoria in Medieval Iberia (10th-13th c) : An approach from the Beatus The illuminated manuscripts of the Commentary on the Apocalypse by Beatus of Liébana (late eighth century) are one of the essential books of the monastic libraries of the Iberian Peninsula in the central Middle Ages. Originally intended for monastic meditation, the Beatus were probably enriched from the eleventh century with a funeral and liturgical function (Otto Werckmeister). Mostly anonymous, without certain clues as to the monasteries in which they were used, they were nonetheless unconsciously attached to male circles. Therese Martin and John Williams, however, recently recalled that there are evidences of the role and place of women in the commissioning and use of the Beatus. The particular role of women in the preservation of the liturgical memoria in the Middle Ages is well known ; this article therefore intends to precise the links between the funeral and liturgical function of some Beatus and the role of women in the preservation of the memoriaAmélie Marineau-Pelletier Uses of Languages and Letters’ Translation in Metz : Between Language Policy and Legitimacy of Power (xivth-xvith century) Building on recent historical sociolinguistic studies, which seeks to understand the social uses of language in a given society, the objective of this article is to examine the linguistic practices observed in letter exchanges between Metz, a French-speaking city within the Holy Roman Empire, and its German-speaking recipients at the end of the Middle Ages. How did the ruling elites in Metz justify the use of the French language in their written exchanges? What was the purpose of the practice of French-German translation of these letters by officers in the service of the city? Was it a tool of administrative management or was it an indication of the existence of a language policy that reflected a conscious attitude of the elites of Metz to affirm and strengthen their legitimacy in a context of linguistic alterity? By studying linguistic practices in Metz, the aim will be to highlight the importance to take into account the various social functions of language uses, not only between vernacular languages and Latin, but also between the vernacular languages themselves, which are just as significant. Nathalie Bouloux La vue et la carte. Recherches récentes en histoire de la cartographie cartography, Hereford, historiography, optic

Thierry Buquet Brigitte Gauvin Catherine Jacquemard

Animaux marins d’Orient et d’Occident Savoirs arabes et transmission dans le monde latin


 

Le programme de recherche Ichtya, à l’origine de la journée d’étude dont sont issus les articles de ce dossier 1, a pour objectif la mise en ligne d’un corpus de traités latins d’ichtyologie permettant de rendre accessible le contenu du savoir zoologique sur les poissons et autres animaux aquatiques véhiculé pendant l’Antiquité et le Moyen Âge, avant la publication des grands traités d’ichtyologie du xvie siècle 2. Ichtya s’intéresse en particulier à la question de la transmission textuelle et à l’usage des « autorités ». Les livres traitant de l’histoire naturelle dans les encyclopédies médiévales latines ont été influencés par la littérature arabe, qu’elle soit médicale ou zoologique, et par la traduction latine du corpus zoologique d’Aristote, faite à partir de la version arabe par Michel Scot à Tolède vers 1215 3. Par exemple, le livre des poissons de l’Hortu sanitatis (fin xve siècle), édité par les membres d’Ichtya en 2013, contient, d’une part, de nombreuses références à la médecine arabe et, d’autre part, des ichtyonymes latins formés sur l’arabe, fruits de la traduction de différentes sources 4. Le traité sur les poissons, livre IV de l’Hortus sanitatis, est une compilation se fondant de façon massive sur le livre XVII du Speculum naturale de Vincent de Beauvais, ainsi que sur le livre XXIV du De animalibus d’Albert le Grand. Ces deux encyclopédies du xiiie siècle avaient compilé les œuvres médicales des auteurs arabes et beaucoup emprunté au Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré, l’un des premiers à utiliser la traduction de Michel Scot 5. L’apport d’Aristote enrichit ainsi de façon significative le corpus zoologique médiéval, à la fois en qualité et en quantité, en informations et descriptions inédites, mais aussi en zoonymes nouveaux.

Transfert de la zoologie d’Aristote et difficultés de traduction des zoonymes

La transmission du texte d’Aristote génère de nombreuses difficultés : les informations passent successivement par trois langues (grec, arabe et latin) et donc par trois alphabets différents. Cela n’est pas sans entraîner des problèmes de dénomination et des contresens qui déforment des informations pourtant justes à l’origine, et qui les rendent parfois fantaisistes. À la lecture, le problème le plus immédiat concerne les noms d’animaux. Les quadrupèdes et les oiseaux, mieux identifiés et connus, n’ont subi que peu d’outrages. Leur nom a été compris par le traducteur arabe et Michel Scot. Par exemple, κύων (kuôn, le chien) a été traduit par le mot al-kalb, puis par canis dans le texte de ce dernier.

Mais le problème est bien différent pour les noms de poissons. D’abord, parce que les animaux aquatiques sont beaucoup moins bien connus des savants que les quadrupèdes et les oiseaux ; ensuite, parce que les mêmes espèces ne se trouvent pas partout, qu’elles sont présentes par exemple sur les côtes de Grèce mais absentes ailleurs en Méditerranée et, à plus forte raison, dans les autres mers ; enfin parce que les appellations sont parfois flottantes ou multiples pour une même espèce à l’intérieur d’une même langue. Le traducteur arabe d’Aristote éprouve souvent des difficultés à traduire les noms d’animaux aquatiques, comme par exemple dans le passage 598a 1315, où il doit traiter une longue liste d’ichtyonymes grecs, qu’il ne parvient visiblement pas à identifier, dont il se contente de donner des équivalents phonétiques en alphabet arabe (par exemple le κόκυγες – kokuges, le grondin –, dont il donne un équivalent phonétique, « qūqīġās ») 6. S’appuyant sur cette version arabe, Michel Scot ne peut alors que translittérer en caractères latins ces noms d’animaux sous lesquels il ne peut mettre aucune réalité zoologique : « qūqīġās » devient alors « kokohaz » sous sa plume. De plus, il a pu le cas échéant être incapable de traduire certains noms d’animaux bien identifiés par le traducteur arabe 7. En conséquence, Michel Scot insère nombre de dénominations comportant des consonances orientales : plusieurs animaux ont un nom qui commence par al-, trace de l’article arabe, ou se terminent par la lettre z (alphoraz, albirez, albuz, astaroz, etc.). Mais c’est la déformation des noms qui est la plus dommageable, les passages d’une langue à l’autre étant souvent difficiles à cause des différences d’alphabet, ou de confusions de lecture sur un texte arabe non vocalisé ou non ponctué. En langue arabe, la lettre qāf (ق) ressemble à la lettre fā (ف), surtout quand les points diacritiques sont omis, ce qui n’est pas rare dans les manuscrits arabes médiévaux : les deux lettres ont alors la même forme. Ainsi, le κεστρεύς d’Aristote (kestreus, le mulet) devient le fastaroz chez Michel Scot et Thomas de Cantimpré, le q initial (kappa grec κ alors écrit avec un qāf plutôt qu’un kāf (ك) d’une sonorité proche) ayant été lu comme un f. S’il est déjà difficile de reconnaître dans le karkora de Michel Scot le πορφύρα (porphyra, le murex) d’Aristote (mais dans lequel on peut repérer les confusions k-q, f-phi), l’identification devient impossible lorsqu’il faut deviner le κέφαλος (kephalos, le muge) d’Aristote dans le kalaos de Michel Scot, ou l’ακαλήφη (akalephé, l’actinie) dans le kilok. Les encyclopédistes reprenant à leur tour les noms de Michel Scot, et ceux-ci se déformant au fur et à mesure de la transmission manuscrite, les graphies se multiplient, le kilok devenant ainsi, par exemple, kiloch ou kyloz.

Le passage par l’arabe est aussi perceptible dans l’apparition de termes qui ne sont pas des déformations du grec, mais qui sont véritablement des mots arabes, translittérés tels quels dans la traduction latine car non identifiés. Ainsi, dans un passage de l’Histoire des animaux 8, Aristote écrit à propos de l’éléphant que ses chevilles sont courtes par rapport à sa taille, et il précise : « Il existe à chaque pied un astragale semblable à celle de la vache ». Le traducteur arabe a rendu le mot ἀστράγαλος (astragalos) par kaʿb (de kaʿb unsī, littéralement « astragale de l’homme 9 »). Lorsque Michel Scot a transcrit le passage en latin, il n’a pas su traduire le terme, sans doute trop technique, et l’a donc simplement translittéré, écrivant que l’animal a à chaque pied un « cahab ». Thomas de Cantimpré, ne comprenant pas que le terme désigne un os, en fait un animal, le « caab ». Et s’appuyant sur un autre passage où Aristote décrit la capacité de l’éléphant à nager longtemps sous l’eau 10, il le transforme en animal marin 11. Vincent de Beauvais, Albert le Grand et l’Hortus sanitatis intègrent tous, à la suite de Thomas, le « caab » dans leur catalogue d’animaux vivant dans l’eau.

Quelle transmission des savoirs zoologiques arabes en Occident ?

Au Moyen Âge, l’histoire naturelle doit relativement peu de choses aux savoirs zoologiques spécifiquement arabes. Les nombreuses descriptions d’animaux données par les géographes, encyclopédistes et naturalistes persans et arabes ont très peu, sinon pas du tout, circulé en Occident avant l’époque moderne. Il faudra attendre les travaux des savants arabisants du xviie siècle pour que soit lue, traduite et étudiée cette très riche littérature : mentionnons, pour mémoire, la figure du protestant Samuel Bochart (Rouen, 1599-Caen, 1667) qui, dans sa vaste et érudite somme sur les animaux dans la Bible (Hierozoicon, Londres, 1663), a notamment utilisé le traité zoologique d’al-Damīrī (1342-1405), une compilation de très nombreux auteurs arabes. Ainsi, à travers ce dernier, Bochart a eu accès à des auteurs aussi importants qu’al-Ǧāḥiẓ (767-876). Bochart a également possédé une copie manuscrite des ʿAǧāʾib al-maḫlūqāt (Merveilles des créatures) du cosmographe al-Qazwīnī, offerte par la reine Christine de Suède 12. Le Livre du divertissement de celui qui désire découvrir le monde (Kitāb nuzhat al-muštāq fī iḫtirāq al-āfāq), traité du géographe arabe al-Idrisī, n’a été mis en latin qu’en 1619, bien qu’il ait été écrit à la cour de Roger II de Sicile au xiie siècle.

Si la version de Michel Scot permet d’avoir accès aux savoirs grecs sur les animaux, c’est à travers la littérature médicale, dont de nombreux traités ont été traduits à partir du xie siècle en Italie et en Espagne, que le monde latin peut glaner quelques informations zoologiques venant directement du monde arabe. Les encyclopédistes, tels Thomas de Cantimpré 13 ou Barthélemy l’Anglais 14, utilisent certains passages d’ouvrages de médecine, notamment le Canon d’Avicenne. Vincent de Beauvais, qui souhaite intégrer dans ses Specula la totalité des connaissances disponibles à son époque, sort du domaine des arts libéraux et étend le champ des savoirs répertoriés aux sciences et aux techniques. Dans le Speculum naturale, cette extension se traduit en premier lieu par l’intégration de citations d’œuvres médicales mettant en lien un certain nombre de remèdes et les animaux dont ils sont issus. Plusieurs traductions font ainsi leurs entrées dans les encyclopédies médiévales : le Liber ad Almansorem de Rhazès (Rāzī) par Gérard de Crémone 15, le Liber Regalis d’Haly Abbas (al-Majūsī) par Étienne d’Antioche 16, le Liber dietarum particularium et universalium d’Isaac Israeli 17 par Constantin l’Africain et, bien sûr, le Canon d’Avicenne par Gérard de Crémone 18. L’article de G. Clesse est dédié spécifiquement à l’inventaire des animaux aquatiques dans ces œuvres, qui ont eu une importante diffusion et ont donc eux-mêmes contribué à la circulation de connaissances arabes sur les poissons.

Science et zoologie arabes

Outre les formes de transmission des savoirs entre Orient et Occident, ce dossier permet d’évoquer un aspect peu abordé jusqu’à présent, l’étude des poissons et des animaux aquatiques, et, plus généralement, le statut de la zoologie arabe médiévale. Dès 1984, Robert Delort avait souligné, à propos de l’histoire des animaux, l’importance des auteurs arabes médiévaux, avançant même que « c’est finalement le monde arabe qui a le plus apporté à la zoologie 19 ». Aujourd’hui, tout historien travaillant sur les animaux au Moyen Âge ou sur l’histoire des savoirs zoologiques est amené à se frotter, autant que faire se peut, à ces très riches sources orientales. Si le rôle joué par les savants arabes dans le domaine des mathématiques, de l’astronomie, de la médecine, de la pharmacopée, de la botanique ou encore dans ceux de l’instrumentation et de la technologie est bien reconnu et fait depuis longtemps l’objet de nombreuses études, publications et programmes de recherche, il faut bien avouer que la part qu’ils ont prise dans l’histoire de l’ichtyologie, et plus généralement de la zoologie, a été beaucoup plus négligée.

Jusqu’à une époque relativement récente, les recherches sur l’histoire de la zoologie arabe ont été peu nombreuses, et il n’y a guère plus d’une vingtaine d’années qu’on a vu émerger des travaux pionniers, comme ceux d’Ahmed Aarab, qui en ont souligné l’originalité. Il n’est donc pas vraiment surprenant qu’on puisse lire dans l’Histoire générale des sciences de René Taton, parue en 1957 20, une appréciation sévère de la zoologie arabe médiévale qui n’aurait produit que des recueils de merveilles de la nature, comme le Livre des animaux (Kitāb al-Ḥayawān) d’al-Ǧāḥiẓ ou des récits de voyageurs ou de cosmographes, entachés d’affabulation, qui ne représenteraient pas des travaux de naturalistes. Il est plus étonnant que, près de quarante ans plus tard, l’Histoire des sciences arabes, publiée sous la direction de Roshdi Rashed en 1997, ne comporte pas la moindre allusion à la zoologie : elle ne figure pas au nombre des sciences de la vie, géographie, médecine, botanique et alchimie, et elle n’est même pas mentionnée dans la présentation et l’analyse des productions qui relèvent de l’adāb, la culture générale de l’honnête homme 21. Comme si aucun discours savant sur les animaux n’avait jamais été tenu… En 1962, l’Histoire de la zoologie de Jean Théodoridès et Georges Petit ne fait pratiquement pas mention de l’intérêt des Arabes pour l’étude des animaux 22. Mais outre-Rhin, les chercheurs arabisants ont publié, depuis les années 1970, plusieurs études d’envergure donnant une place de choix à la zoologie arabe. Citons Fuat Sezgin et sa monumentale Histoire de la littérature arabe, qui comprend, dans son troisième volume, un long chapitre sur la zoologie et l’art vétérinaire 23 ; Manfred Ullmann consacre la première partie de son ouvrage de 1972 sur « Les sciences naturelles et occultes en Islam » à la Tierkunde (« science des animaux ») 24 ; enfin, Herbert Eisenstein publie en 1992 une « Introduction à la zoographie arabe. Connaissance des sciences animales dans la littérature arabo-islamique 25 ». Depuis le début des années 2000, plusieurs ouvrages de synthèse ont été publiés sur le monde animal en terre d’Islam 26, ainsi que de nombreuses études plus spécifiques, renouvelant par là-même le paysage historiographique de l’histoire des animaux dans cette aire culturelle 27. En France, ce n’est qu’en 2006 que la richesse de la science arabe est portée à la connaissance du grand public à travers l’exposition consacrée par l’Institut du monde arabe à l’« Âge d’or des sciences arabes », qui inclut dans la section dédiée au monde du vivant et à l’homme dans son environnement une présentation des savoirs liés à l’être humain (médecine, pharmacopée, anatomie, chirurgie), mais aussi à son milieu (botanique, zoologie, minéralogie), avec des exemplaires de traités d’hippiatrie, du Livre sur l’utilité des animaux d’Ibn Baḫtišū (m. 1058), des Merveilles de la Création et les curiosités des choses d’al-Qazwīnī (1203-1283) 28.

La zoologie médiévale arabe a combiné une double approche, rationnelle et spirituelle, de l’animal, exprimée à travers une typologie de textes variés, qui relève d’une conception large et ouverte des sciences de la nature, comme en témoigne le monument littéraire que constitue le Livre des animaux d’al-Ǧāḥiẓ. L’étude du règne animal s’enracine dans les grands textes de la zoologie grecque, en particulier l’œuvre d’Aristote, qui a circulé sous différentes traductions, mais aussi sous forme de compilations pseudo-aristotéliciennes, tel que le Nuʿūt al-Ḥayawān (Caractéristiques des animaux) 29. Ces traités utilisent notamment le livre Sur les animaux de Timothée de Gaza (Peri Zoôn, fin ve-début vie siècle), œuvre disparue mais conservée en partie sous forme d’extraits (excerpta) et d’un résumé (épitomé) byzantins, ainsi que de citations dans les textes arabes. Timothée de Gaza a joué un rôle important dans la transmission des légendes et savoirs grecs en Orient 30. Mais la zoologie arabe ne s’est pas cantonnée à un rôle de passeur neutre : elle a parfois critiqué ou enrichi ses modèles dans la confrontation à des sources diverses (orales, poétiques, témoignages de voyageurs, chasseurs, pêcheurs, marins, etc.) et exploré de nouveaux aspects de l’étude des animaux. Au contraire du monde latin médiéval 31, elle semble de plus avoir constitué une catégorie de textes répertoriée en tant que telle par les bibliographes arabes médiévaux. L’article de M. Ben Saad évoque en effet la mention des « savants spécialistes des caractères des animaux » (al-ʿulama bi-tabāʾiʿ al-ḥayawān) dans le Iḥṣāʾ al-ʿulūm (Recensement des sciences) du philosophe al-Fārābi (m. 950) 32. F. Kenanah cite un passage d’al-Tawhīdī qui évoque cette catégorie de compétences avec la même expression.

Les poissons et animaux aquatiques peuvent apparaître comme des parents pauvres de l’histoire naturelle arabe, comme nous le verrons dans plusieurs articles du dossier. Par exemple, dans le Kitāb al-Ḥayawān d’al-Ǧāḥiẓ, les « animaux qui nagent » n’ont pas été étudiés de la même façon que les autres classes, et l’auteur nous dit qu’il lui a manqué à la fois des sources textuelles (notamment poétiques) et des témoignages sérieux, al-Ǧāḥiẓ ne faisant pas véritablement confiance aux récits parfois pleins d’exagération des marins et des pêcheurs. Les articles de M. Ben Saad et F. Kenanah étudient en détail ces aspects de la création de nouvelles connaissances, en regard de l’usage d’Aristote, qu’al-Ǧāḥiẓ cite souvent avec une approche critique.

Curiosités, merveilles, monstres et baleines

Aux époques abbasside et mamelouk, le savoir sur les animaux balance entre deux pôles : l’un plus rationnel, dans une lecture parfois critique de l’héritage grec, notamment Aristote (par exemple chez al-Ǧāḥiẓ, dans l’article de M. Ben Saad, avec un accent mis sur la problématique de la classification zoologique), et un autre moins « zoologique », où les auteurs cherchent à divertir le lecteur par une liste de merveilles (chez al-Qazwīnī au xiiie siècle) ou à le faire méditer sur la puissance de la création divine (comme chez Abū Hayyān al-Tawhīdī, dans l’article de F. Kenanah). La lecture parfois mal comprise d’Aristote, ou la reprise d’informations d’un auteur comme Timothée de Gaza, compilateur de faits plus ou moins fantastiques et d’hybridations fantaisistes bien connues dans les textes gréco-latins d’époque impériale, a pu amener à intégrer dans la littérature arabe des animaux et des propriétés légendaires étrangers à la tradition orientale. En guise d’exemple, F. Kenanah montre comment, chez al-Tawhīdī, les légendes sur le castor et le phoque ont un substrat antique et ont été vraisemblablement empruntées à Timothée de Gaza. Pour al-Tawhīdī, le fait que le dauphin aime ses excréments vient d’une mauvaise lecture du traducteur arabe d’Aristote, ou d’une confusion d’un copiste entre les mots « excréments » et « enfants », dont les graphies sont relativement proches en l

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 208
Langue : français
Paru le : 08/07/2021
EAN : 9782379241826
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379241826

Version numérique
EAN : 9782379241840

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