Benoît DELAUNE
À la source de l’extra-disciplinarité : fixation par enregistrement et externalité de la musique au 20e siècle
A travers quelques exemple empruntés à la musique contemporaine, l’auteur montre la mise en cause de certaines pratiques instituées. Certains musiciens choisissent en effet d’emprunter le collage (aux arts plastiques) ou le montage (au cinéma) afin de réaliser des pièces faisant réfléchir “de l’extérieur” sur le matériau musical même. La carte postale sonore, le Hörspiel, et la musique d’ascenseur correspondent de fait à autant de mises en doute de la musique au sens traditionnel. De même, les variations sur les techniques d’enregistrement ou encore l’usage “ready-made” de reportages en direct permettent de questionner le lien jugé indestructible entre l’interprète et sa partition.
Laure FERNANDEZ
Théâtralité et arts visuels : le paradoxe du spectateur. Autour « The World as a Stage » et « Un teatre sense teatre »
La notion de théâtralité, d’apparition tardive, exprime dès le début un déplacement du théâtre par rapport à lui-même. Reprise et controversée dans l’art contemporain, elle montre non seulement un déplacement théorique et esthétique, mais aussi une dialectique particulière du regard. L’analyse de deux expositions “The World as a Stage” et “Un teatre sense teatre” permet de voir comment la théâtralité transforme notre perception de l’oeuvre d’art dans des propositions artistiques non-théâtrales.
Sophie NECKER
Monde de l’école et monde de l’art… Quelles pratiques, interactions et problématiques induites par la présence des danseurs dans les classes ?
Les ateliers de danse mis en place par des artistes chorégraphes à l’école engagent des processus de médiation et de traduction. Ces situations sont analysées à la fois comme des temps de confrontation entre deux mondes distincts et comme des situations de valorisation des compétences pédagogique de l’artiste. La parole de danseurs chorégraphes intervenant auprès de groupes scolaires met en avant le point de vue des acteurs sur leur propre pratique, révélant les enjeux identitaires de ces ateliers.
Stéphane REBOUL
Pratiques paysagères : introduction à une écologie culturelle humaniste
L’extra-disciplinarité entre les sciences de la nature et les arts plastiques est envisagée pour des pratiques paysagères qui articulent des environnements naturels et culturels. Avec la notion de site paysager, une écologie culturelle humaniste est présentée. Elle associe naturalisation et artialisation, par une contextualisation pragmatique des rapports entre l’in situ et l’in visu et par une singularisation comme pratique innovante de recomposition des subjectivités individuelles et collectives.
Sophie ORLANDO
« L’artiste agent du changement social » ou comment les politiques culturelles britanniques ont annexé la production artistique au profit du programme du New Labour
Les politiques culturelles du New Labour de Tony Blair s’est construite autour de l’idée de “Cool Britannia”. A l’heure du Bilan des ses deux mandats, il est saisissant d’observer la manière dont cette politique a emprunté le vocabulaire, les fonctions et les “valeurs” de l’art pour répondre des maux et des enjeux économiques et sociaux de la société contemporaine britannique. Le déplacement du vocabulaire (de “culturel” à “créatif” ou de “créatif” à “innovation”) illustre cette tentative de regroupement de problématiques généralement cloisonnées autour des thématiques traditionnelles comme la rénovation urbaine (et de sa gentrification), l’intégration sociale ou l’apport économique de la classe créative.