Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 258
Langue : français
Paru le : 13/06/2023
EAN : 9782379243356
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379243356

Fortunes, richesse, pouvoir

N°83/2022

À l’heure où les « super-profits » font l’objet de vives controverses, ce numéro de Médiévales se propose d’interroger les modalités par lesquelles richesse et fortune se sont établies, consolidées et parfois détruites au Moyen Âge en les liant aux questions du pouvoir et de la domination sociale.
Si l’attention des historiens s’est principalement portée sur les pauvres et la pauvreté, elle a souvent négligé ses antonymes, les riches et la richesse. Pourtant l’étude de la fortune, de son acquisition, de sa composition et de sa transmission permet tout autant, sinon davantage, de comprendre les dynamiques sociales et économiques du Moyen Âge. Alors qu’est-ce qu’être riche entre les VIe et XVIe siècles ? Comment le devient-on et quand on l’est comment le demeure-t-on ? C’est ce que les articles ici rassemblés se proposent d’esquisser. Numéro publié avec le soutien de l’équipe de recherche CeTHiS de l’université de Tours

01       Didier Boisseuil, Laurent Feller

Fortunes, richesse, pouvoir

Fortunes des champs

02       Laurent Feller

Évaluer les fortunes rurales du haut Moyen Âge

03       Philippe Lefeuvre

Fortunes serviles et dettes seigneuriales : la richesse des tenanciers dans le Mugello des années 1180-1250

04       Anne-Laure Alard-Bonhoure

Les richesses sans fortune : les moines de Saint-Martin de Pontoise dans la crise de la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècles)

Fortunes des villes

05       Skarbimir Prokopek

Banquières de famille ? Les femmes et la gestion des patrimoines familiaux à Gênes au XIIIᵉ siècle

06       Cédric Quertier

« La grenouille et le bœuf » ? Ascension frauduleuse, patrimoine et chute d’un facteur d’une super compagnie (Silimanni vs. Peruzzi, Florence, 1330)

07       Anne Kucab

Estimer les fortunes rouennaises à la fin du Moyen Âge : sources et méthodes

08       Didier Boisseuil, Pascal Chareille

Considérations sur la fortune des habitants de la cité de Massa Marittima (prov. Grosseto) à la fin du Moyen Âge

Le pouvoir de la richesse

09       Jesús garcía díaz

La richesse du pouvoir ou le pouvoir de la richesse : les procurateurs de la ville de Séville aux Cortes de Castille à la fin du Moyen Âge

10       Matthieu Scherman

Les Salviati à l’étranger : comment les marchands-banquiers italiens renforçaient leur pouvoir et leur richesse


Essais et recherches

11       Victor Barabino

Que savaient les Islandais du XIIe siècle au sujet de la Méditerranée ? Le voyage du jarl Rögnvaldr Kali Kolsson en Terre sainte

12       Julia Rodriguez

Christine de Pizan, l’Église et la construction du politique

 

Point de vue

13       Fabien Paquet

L’écriture de l’histoire dans le monde anglo-normand médiéval : autour de quelques publications récentes

 

14       Notes de lecture

15       Livres reçus

Laurent Feller – Université Paris-I Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Évaluer les fortunes foncières du haut Moyen Âge

Cette étude examine les fortunes foncières aristocratiques entre le viie et le xe siècle, en privilégiant quatre aspects. 1. La dispersion spatiale des très grands patrimoines fonciers ; 2. La mesure des terres possédées ; 3. Les êtres humains et le bétail permettant de les mettre en valeur ; 4. La valeur d’échange des terres, c’est-à-dire les critères entrant dans la formation des prix lors de transactions portant sur de grandes exploitations. Les détenteurs de ces grands patrimoines, qu’ils soient laïques ou ecclésiastiques, ont des moyens d’action réels quoique limités. Leurs possessions foncières servent de médiateur entre le souverain et la société au gouvernement de laquelle ils participent. Ils orientent la production agricole par les choix effectués en matière de prélèvement. Ils sont susceptibles aussi d’agir sur le marché de la terre.

aristocraties, monastères, patrimoine


Philippe Lefeuvre – LaMOP (UMR 8589)

Fortunes serviles et dettes seigneuriales : la richesse des tenanciers dans le Mugello des années 1180-1250

On s’intéresse ici à la nature des fortunes serviles que révèlent les affranchissements monnayés de coloni, les rachats de tenures et les conversions de redevances émanant de certains tenanciers, dans le Mugello (contado florentin) des années 1180-1250. Ces transactions, qui mettent en évidence la capacité des tenanciers à mobiliser d’importantes sommes d’argent, soulèvent la question de l’origine de ces fortunes serviles, mais aussi de leur nature exacte, dans le cadre de transactions qui obéissaient à de fortes contraintes sociales, politiques et religieuses.

crédit, Florence, fortunes, Italie, monachisme, seigneurie, servitude

 

Anne-Laure Alard-Bonhoure – Université Paris-I Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Richesses sans fortune : les moines de Saint-Martin de Pontoise dans la crise de la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècles)

À l’orée du xive siècle, l’abbaye de Saint-Martin administre une seigneurie, composée de nombreux droits sur des dîmes et d’importantes censives, qui génère une rente conséquente. Cette dernière est durement éprouvée durant les conflits de la fin du Moyen Âge, et concentre toute l’attention des administrateurs monastiques soucieux de maintenir puissance et richesse malgré les revers de la fortune.

guerre de Cent Ans, monastère, reconstruction, redevances foncières, seigneurie

 

Skarbimir Prokopek – Université Paris-I – Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Banquières de famille ? Les femmes et la gestion des patrimoines familiaux à Gênes au XIIIᵉ siècle

L’importance de l’activité économique des femmes à Gênes aux XIIᵉ-XIIIᵉ siècles est une particularité bien connue de cette cité. Pourtant, Gênes n’est pas épargnée par le mouvement global de réduction de l’autonomie des femmes. Ce dernier est lié à l’émergence des alberghi, groupements lignagers et topographiques qui réorganisent profondément la société génoise. L’analyse des réseaux sociaux, appliquée à ces problématiques, permet de mettre en évidence le rôle central des femmes dans le fonctionnement des réseaux familiaux aristocratiques. Alors même que leur autonomie et leur capacité à nouer des relations avec des partenaires extérieurs sont restreintes, de véritables banquières de famille apparaissent. Ces femmes, qui administrent des biens considérables, des biens personnels comme des héritages, contribuent à mobiliser et à diriger les moyens du groupe familial en consentant des prêts à ses membres. Leur action permet de tisser les réseaux familiaux ainsi que de pérenniser les groupes à travers l’administration des biens des défunts et la contribution active aux entrées des jeunes dans la carrière marchande.

alberghi, banque, femmes, Gênes, Italie, réseaux sociaux


Cédric Quertier CNRS / LaMOP (UMR 8589)

« La grenouille et le bœuf » ? Ascension frauduleuse, patrimoine et chute d’un facteur d’une super compagnie (Silimanni vs Peruzzi, Florence, 1330)

En novembre-décembre 1330, trois sentences pour faillite sont rendues contre les frères Silimanno et Giovanni di Lottieri Silimanni, à la demande de Tommaso Peruzzi. De manière singulière, l’une d’elles contient une longue liste d’objets saisis et une autre version mentionne le prix individuel des objets. Ces procès évoquent l’ascension fulgurante d’un facteur de la filiale anglaise de la compagnie des Peruzzi. Or, les interrogatoires révèlent qu’elle est fondée sur le détournement massif de métaux précieux et de monnaies, avec la complicité d’orfèvres et de sa famille dans une période de crise qui menace la sécurité de la compagnie.

Ces procès ouvrent ainsi une fenêtre sur la richesse matérielle des acteurs intermédiaires du commerce d’une des plus grandes métropoles économiques européennes. Elle interroge également sur les moyens qui auraient été nécessaires pour faire perdurer cette fortune car la chute des Silimanni est aussi rapide que leur ascension.

Après avoir présenté les protagonistes, nous détaillons la nature de la fraude, avant d’exposer la composition de la fortune mobilière de Silimanno et d’achever par l’examen du procès de son frère Giovanni, infâme parmi les grands marchands, capable de fréquenter les milieux carcéraux comme de fournir les plus grandes familles.

faillite, Florence, fraude, Italie, monnaies, patrimoine mobilier

 

Anne Kucab – Sorbonne Université, faculté de Lettres / centre Roland-Mousnier (UMR 8569)

Estimer les fortunes rouennaises à la fin du Moyen Âge : sources et méthodes

Les listes de biens conservés à Rouen pour la seconde moitié du xve siècle donnent peu de prix, elles détaillent toutefois précisément les biens meubles possédés. Elles sont de ce fait un support intéressant pour estimer les fortunes rouennaises en les croisant avec les sources comptables conservées de la ville. Il s’agit dans cet article de proposer une réflexion méthodologique sur l’estimation des fortunes d’après les listes de biens. Ces biens sont parfois négligés alors qu’ils délivrent des indications sur le niveau de vie de leur propriétaire. Cet article cherche à attirer l’attention sur ces éléments. Nous articulerons notre propos autour de deux exemples principaux : le couchage et le linge de maison.

inventaires de biens, linge, niveaux de vie, Rouen


Didier Boisseuil – Université de Tours / CeTHIS (EA 6298), Pascal Chareille – Université de Tours / CeTHIS (EA 6298)

Considérations sur la fortune des habitants de la cité de Massa Marittima (prov. Grosseto) à la fin du Moyen Âge

Fondée sur une analyse fouillée d’une ample documentation – notamment l’étude d’un registre d’estimes de 1485 – l’article vise à distinguer la richesse et le rôle des habitants les plus aisés de Massa Marittima – une cité épiscopale du Sud du territoire siennois – dans la vie politique locale. Il montre combien ils ont contribué, dans un contexte social tendu, à définir la fortune des habitants, en tenant compte d’exigences politiques complexes.

analyse quantitative, élites, estimes, Italie, Massa Marittima, procédures électorales


Jesús García Díaz – Université de Séville, faculté de géographie et d’histoire, département d’histoire médiévale et de sciences et techniques historiographiques

La richesse du pouvoir ou le pouvoir de la richesse : les procurateurs de la ville de Séville aux Cortes de Castille à la fin du Moyen Âge

Parmi les réalités historiques qui peuvent encore éclairer de manière intéressante l’étude des institutions parlementaires à la fin du Moyen Âge, cet article analyse la charge de procurateur aux Cortes de Castille comme instrument de richesse, de fortune et de pouvoir. Depuis l’angle de vue qu’offre la représentation de la ville de Séville au sein de ces assemblées, nous avons l’intention de vérifier si l’exercice de la procuration citoyenne aux Cortes de la Castille bas-médiévale se transforme en un mécanisme de consolidation de pouvoir et d’enrichissement personnel et familial.

Castille, cortes, pouvoir, procurateurs, richesse, Séville


Matthieu Scherman – Université Gustave-Eiffel / ACP

Les Salviati à l’étranger : comment les marchands-banquiers italiens renforçaient leur pouvoir et leur richesse

Cette étude se propose d’établir et d’évaluer le pouvoir économique des grandes familles de la péninsule Italienne tel qu’on le perçoit de l’extérieur, à travers leur capacité d’expansion territoriale. Elle se donne aussi comme but de comprendre comment les familles de marchands parviennent à conserver simultanément des positions dominantes dans leur région d’origine et dans le monde des affaires internationales. Outre les investissements à l’étranger, les grandes familles actives dans les échanges à l’échelle internationale utilisent leurs ressources dans tous les domaines et font donc sentir à plusieurs échelles leur puissance, sur des espaces étendus. L’utilisation de l’argent par les familles de riches entrepreneurs et marchands doit être étudiée au-delà de l’achat de terres dans les territoires alentour. Par leur présence et leurs investissements, les grandes familles s’assurent des possibilités de domination politique. Ainsi, elles réussissent à se maintenir pendant plusieurs siècles et confortent leur position dominante. Il sera question du cheminement conduisant du contrôle des échanges et des productions économiques à la domination politique.

Bruges, Londres, marchands-banquiers, Salviati, stratégies d’implantation et de domination


Victor Barabino – Université de Caen Normandie / Craham (UMR 6273)

Que savaient les Islandais du XIIe siècle au sujet de la Méditerranée ? Le voyage du jarl Rögnvaldr Kali Kolsson en Terre sainte

Cet article se propose d’étudier à nouveaux frais le voyage en Terre sainte accompli entre 1151 et 1153 par le jarl des Orcades Rögnvaldr Kali Kolsson, à partir du récit qui en est fait dans la Saga des Orcadiens (chap. 86-89). Son objectif est de nuancer la thèse selon laquelle ce récit reposerait sur une mauvaise connaissance des pays européens (J. Renaud, 1986), en réinterprétant les passages du texte donnant des indications sur les savoirs géographiques des Islandais médiévaux. En nous appuyant sur la toponymie et une approche comparative avec d’autres sources islandaises et occidentales, nous pouvons conclure que, malgré les imprécisions factuelles, le récit présente une bonne connaissance globale des espaces méditerranéens traversés lors du voyage, témoignant alors des circulations culturelles qui ont pu exister au xiie siècle entre l’Islande, les Orcades et la chrétienté occidentale.

croisade, géographie, Islande, Orcades, pèlerinage


Juliana Eva Rodriguez – IMHICIHU-CONICET (Buenos Aires, Argentine)

Christine de Pizan, l’Église et la construction du politique

Dans la pensée politique de Christine de Pizan, on se trouve face à une absence notoire : l’Ecclesia en tant qu’institution du pouvoir. Ce qui étonne, lorsqu’on observe les traités politiques de l’époque médiévale, dans lesquels la question du rapport entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel est un lieu commun, principalement avec la réforme grégorienne et la querelle entre Boniface VIII et Philippe Le Bel. Mais au-delà de ces clivages historiques, cette tension entre la monarchie et l’Église demeure un problème latent tout au long du Moyen Âge. Et il ne faut pas oublier que si les temps de Christine sont ceux de la guerre de Cent Ans et de la guerre civile, ce sont aussi ceux du Grand Schisme, où l’on voit ressurgir les anciens rêves de monarchie universelle, y compris une redéfinition des pouvoirs en concurrence. Ceux du pape, de l’empereur, du roi, des évêques, des cardinaux et du concile sont tous reformulés à la lumière des anciennes comme des nouvelles théories. Pourtant, cette tension entre Église et monarchie ne semble en aucun cas faire partie de la réflexion de Christine sur le pouvoir royal. Cet article se propose de montrer quelques traces de cette « absence » de l’Église dans les écrits politiques de l’écrivaine et d’avancer quelques hypothèses à ce sujet.

Charles V, Christine de Pizan, Église, France, monarchie, sacré


Fabien Paquet – Université de Caen Normandie / Craham (UMR 6273)

L’écriture de l’histoire dans le monde anglo-normand médiéval : autour de quelques publications récentes

Depuis quelques années, les mondes anglo-normands médiévaux sont un terrain fertile pour les recherches sur les écritures médiévales de l’histoire, que ce soit à travers les pratiques de quelques auteurs phares (Dudon de Saint-Quentin, Orderic Vital, Guillaume de Malmesbury, Robert de Torigni, Gervais de Cantorbéry…) ou de celles d’auteurs anonymes, qui permettent aussi d’interroger les frontières entre les genres historiques. À partir de quelques publications récentes, ce « point de vue » propose de tirer quelques grandes dynamiques actuelles, de faire dialoguer des travaux menés des deux côtés de la Manche et de les replacer dans un contexte plus large, au croisement des études historiques et littéraires.

écriture de l’histoire, histoire, historiographie, monde anglo-normand


 

Laurent Feller – Université Paris-I Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Estimating the Land Fortunes of the Early Middle Ages

This paper examines aristocratic land fortunes between the seventh and tenth centuries, focusing on four aspects. 1. The spatial dispersion of very large land holdings; 2. The measurement of land owned; 3. Human beings and livestock allowing them to be developed; 4. The exchange value of land, i.e. the criteria entering into the formation of prices in transactions relating to large farms. The holders of these great patrimonies, whether lay or ecclesiastical, have real, albeit limited, means of action. Their land holdings serve as a mediator between the sovereign and the society in whose government they participate. They guide agricultural production through the choices made in terms of harvesting. They are also likely to act on the land market.

aristocracies, monasteries, patrimonies


Philippe Lefeuvre – LaMOP (UMR 8589)

Servile Fortune and Signorial Indebtedness: the Wealth of Mugello Rural Tenants (c. 1180-c. 1250)

This paper focuses on the nature of servile fortunes, as revealed by certain transactions between rural lords and tenants. It explores some documents dealing with high-priced emancipations, sales of rural tenures and rent conversions that took place in the medieval Mugello valley (North of Florence) during the years 1180-1250. Focusing on the social and political constraints that strongly conditioned these transactions, this paper investigates the origin and nature of servile fortunes.

credit, Florence, fortunes, Italy, lordship, monasticism, servitude

 

Anne-Laure Alard-Bonhoure – Université Paris-I Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Wealth Without Fortune : the Monks of Saint-Martin de Pontoise During the Crisis at the End of the Middle Ages (Fourteenth-Fifteenth century)

In the early fourteenth century, the abbey of Saint-Martin’s is at the head of a seigneury, including a number of rights and many censives providing a substantial income. However, this income will badly diminish during the Hundred Years’War, requiring all the attention of the monastic administrators, anxious to maintain power and wealth despite their misfortune.

Hundred Years’War, lordship, monastery, quitrents, reconstruction

 

Skarbimir Prokopek – Université Paris-I – Panthéon-Sorbonne / LaMOP (UMR 8589)

Family Bankers? Women and the Management of Family Properties in Genoa during the Thirteenth Century

Strong implication of women in Genoese economy of the late twelfth and early thirteenth centuries has long been observed. However, the reduction of women’s margin of autonomy is well perceptible in Genoa during the thirteenth century and strongly correlated to the emergence of the alberghi, associations based on kinship and residential proximity. This article applies social network analysis to explore the role of women within the extended kinship networks. While their ability to act freely is restricted by the evolution of kinship and of the heritage transmission mechanisms, their role as family bankers appears even more crucial. Women manage important goods, both their own and those of deceased family members and play a key role in mobilizing those resources through loans to family members. Thus, women contribute to organize and extend kinship networks and to stabilize them over time.

alberghi, banking, Genoa, Italy, social networks, women


Cédric Quertier CNRS / LaMOP (UMR 8589)

« The Frog and the Ox » ? Fraudulous Rise, Wealth and Fall of a Super Company Emissary (Silimanni vs. Peruzzi, Florence, 1330)

In November-December 1330, three bankruptcy sentences were issued against Silimanno and Giovanni di Lottieri Silimanni, at the request of Tommaso Peruzzi. Unusually, one of them contains a long list of seized objects and another version mentions the individual price of the objects. These trials evoke the meteoric rise of an emissary in the English branch of the Peruzzi company. However, the interrogations reveal that it was based on the massive misappropriation of precious metals and coins, with the complicity of goldsmiths and his family in a period of crisis that threatened the company’s security.

These trials thus open a window on the material wealth of the intermediary players in the trade of one of Europe’s largest economic center. It also questions the means or the methods that would have been necessary to maintain this fortune, as the Silimanni’s fall was as rapid as their rise.

After presenting the protagonists, we describe the fraud, before explaining the composition of Silimanno’s movable fortune and ending with an examination of the trial of his brother Giovanni, an infamous merchant, capable of frequenting prison circles as well as supplying the most important families.

bankruptcy, coins, Florence, fraud, heritage, Italy, movable

 

Anne Kucab – Sorbonne Université, faculté de Lettres / centre Roland-Mousnier (UMR 8569)

Appraising the Fortunes of Rouen at the End of the Middle Ages: Sources and Methods

The inventory of goods preserved in Rouen for the second half of the fifteenth century gives few prices, but they are very precise about the movable properties described. As such, they are an important basis to try and assess the wealth of the inhabitants, when compared with the accounting documents of the city. This article offers a methodological reflexion on how to use inventories of goods to assess the wealth. Indeed, this type of source is sometimes neglected, but is actually full of information concerning the living standards of their owners. To better make our point, two main examples are summoned here: bedding material, and home textiles.

inventory of goods, Rouen, standards of living, textile


Didier Boisseuil – Université de Tours / CeTHIS (EA 6298), Pascal Chareille – Université de Tours / CeTHIS (EA 6298)

Considerations on the Inhabitants of the City of Massa Marittima (Prov. Grosseto) at the End of the Middle Ages

Based on a thorough analysis of extensive literature – including a study of a register of “estimes” of 1485 – the article aims to distinguish the wealth and role of the wealthiest inhabitants of Massa Marittima – an episcopal city in the south of the Sienese territory – in local political life. It shows how they have contributed, in a tense social context, to defining the wealth of the inhabitants, taking into account complex political requirements.

electoral procedures, elites, estimes, Italy, Massa Marittima, quantitative analysis


Jesús García Díaz – Université de Séville, faculté de géographie et d’histoire, département d’histoire médiévale et de sciences et techniques historiographiques

The Wealth of Power or the Power of Wealth: the procurators of the City of Seville at the Cortes of Castile at the End of the Middle Ages

Within the interesting historical realities that the study of parliamentary institutions at the end of the Middle Ages can still report, this article analyses the position of procurator in the Cortes of Castile as an instrument of wealth and power. From the point of view offered by the representation of the city of Seville in these assemblies, the intention is to verify if the exercise of citizen procurator in the Cortes of Late Medieval Castile becomes a mechanism for the consolidation of power and individual and family enrichment.

Castile, Cortes, power, procurator, Seville, wealth


Matthieu Scherman – Université Gustave-Eiffel / ACP

The Salviati in Foreign Countries: How Italian Merchant-Bankers Consolidated their Power and Wealth

This study aims to establish and evaluate the economic power of the great families of the Italian peninsula as seen from the outside, through their capacity for territorial expansion. It also aims to understand how merchant families managed to maintain dominant positions in their home region and in the international business world at the same time. In addition to investments abroad, the large families active in international trade used their resources in all areas and thus made their power felt over large areas on several scales. The use of money by wealthy entrepreneurial and merchant families must be studied beyond the purchase of land in the surrounding territories. Through their presence and investments, the large families secured opportunities for political domination. In this way, they succeeded in maintaining their position of dominance for several centuries. The path from control of trade and economic production to political domination will be discussed.

Bruges, London, merchant-bankers, Salviati, strategies of establishment and domination


Victor Barabino – Université de Caen Normandie / Craham (UMR 6273)

What did the Islanders from the Twelfth Century Knew about the Mediterranean? The Jarl Rögnvaldr Kali Kolsson’s Expedition to the Holy Land

This article studies anew the expedition to the Holy Land made between 1151 and 1153 by Rögnvaldr Kali Kolsson, jarl of Orkney, based on the account of the trip in the The Orkneyingers’ Saga (chap. 86-89). Its goal is to review the opinion that this account relies on poor knowledge of European countries (J. Renaud, 1986) by reinterpreting the passages in the text that betray the geographical knowledge of medieval Icelanders. Relying on toponymical study and a comparative approach with other Icelandic and Western sources, we can conclude that, in spite of factual inaccuracies, the narrative presents overall a good knowledge of the Mediterranean areas crossed during the journey, testifying therefore that cultural transfers existed between Iceland, Orkney and Western Christianity in the twelfth century.

crusades, geography, Iceland, Orkney, pilgrimage


Juliana Eva Rodriguez – IMHICIHU-CONICET (Buenos Aires, Argentine)

Christine de Pizan, the Church and Construction of Politics

In the political thought of Christine de Pizan there is a notorious absence: the Ecclesia as an institution of power. This is surprising, when we observe the political treaties of the time, where the question of the relationship between spiritual power and temporal power is a common place; conflict of first order in the context of the Gregorian Reform or in the quarrel between Boniface VIII and Philippe Le Bel. Beyond these historical moments, this tension between the monarchy and the Church remains a latent problem throughout the Middle Ages. And we must not forget, that if the times of Christine are those of the Hundred Years War and the civil war, they are also those of the Great Schism, where we see resurface the old dreams of universal monarchy, including a redefinition of all the powers. Those of the pope, emperor, king, bishops, cardinals and council are all reformulated in the light of the old as new theories. Yet, this tension between Church and monarchy does not seem to be part of Christine’s reflection on royal power. This article proposes to show some traces of this “absence” of the Church in the political writings of the author and to put forward some hypotheses on the subject.

Charles V, Christine de Pizan, Church, French monarchy, sacre


Fabien Paquet – Université de Caen Normandie / Craham (UMR 6273)

The Writing of History in the Medieval Anglo-Norman World: about Some Recent Publications

Over the last years, the Anglo-Norman medieval worlds have been a fertile ground for research into medieval historical writing, whether through the practices of leading authors (Dudon of Saint-Quentin, Orderic Vital, William of Malmesbury, Robert of Torigni, Gervais of Canterbury, etc.) or through those of anonymous authors, which also enable us to question the boundaries between historical genres. Based on some recent publications, this “point of view” aims to draw out some of the major current dynamics, to bring together work carried out on both sides of the Channel and to place it in a wider context, at the crossroads of historical and literary studies.

Anglo-Norman world, historiography, history

Introduction

Laurent Feller, Didier Boisseuil

 

Fortunes, richesse, pouvoir

 

Le succès continu des travaux de Thomas Piketty nous montre l’intérêt actuel porté à la question des fortunes, de leur formation, de leur reproduction et de leur transmission[1]. C’est un sujet d’économie qui concerne évidemment aussi l’histoire du moyen Âge, mais dont l’étude marque actuellement le pas dans l’historiographie française[2]. Alors que les chercheurs anglo-saxons abordent cette question en mobilisant sans complexe et, parfois sans grand recul méthodologique, les outils et les catégories de la science économique, le monde académique français manifeste à son égard une très grande retenue. Les thématiques liées à la production, à l’échange, à l’accumulation et à la transmission des patrimoines sont pourtant centrales pour parvenir à une juste appréhension de la vie médiévale dans sa globalité, la matérialité des choses ne pouvant passer pour secondaire ou subalterne dans l’organisation de la société, mais étant bel et bien structurante. Acquérir, posséder et transmettre des biens de propriété abondants, avoir accès aux moyens d’accroître ou de reproduire la richesse détermine en grande partie l’activité humaine, que l’on considère celle des élites ou celle de ceux qui, artisans ou paysans, sont placés au bas de l’échelle sociale.

L’accumulation et l’inégalité de la répartition des biens se trouvent au cœur du processus de développement du Moyen Age central, ainsi que des mécanismes sociaux et économiques qui amènent à sa crise finale[3]. Elles fondent le débat entre théologiens de la fin du Moyen Âge et nourrissent la réflexion actuelle sur la nature de l’économie médiévale. Or, si la pauvreté fait depuis longtemps l’objet d’études approfondies, la richesse en tant que telle a bien souvent été ignorée, conçue comme une évidence sans doute un peu méprisable, alors qu’elle est au cœur de la pensée économique, et ce depuis ses origines[4], qu’elle interroge sur le nécessaire et le superflu, et qu’elle entretient des liens particulièrement étroits avec les pratiques de domination. L’étude de la richesse s’est en grande partie effectuée par antonomase, en quelque manière, en s’attachant essentiellement à la pauvreté, et en posant immédiatement la question de l’équivalence entre richesse et pouvoir, le pauvre étant d’abord celui qui est dépourvu de la capacité de se défendre, soit parce qu’il est désarmé, soit parce qu’il ne détient pas les moyens matériels de le faire, soit enfin parce qu’il est dépourvu de soutiens politiques et, notamment, qu’il n’a pas accès ou dispose d’un accès limité aux institutions judiciaires[5].

Dans les sociétés occidentales médiévales, il est convenu que richesse et pouvoir sont étroitement associés l’une à l’autre au point d’être presque confondus[6]. Durant le haut Moyen Âge, cette richesse est essentiellement foncière. Il n’est pas possible d’exercer une forme d’autorité sans détenir ou disposer en même temps une base matérielle substantielle. Il existe une équivalence entre terre et pouvoir : le capital économique se transformant en capital symbolique selon des procédures et des mécanismes qui ont longuement arrêté les spécialistes de la période[7]. La possession d’un patrimoine foncier important procure du prestige et autorise l’exercice d’une domination directe, en permettant l’institution d’un pouvoir de commandement, ou indirecte, les paysans travaillant la terre devenant des dépendants auxquels corvées et redevances en nature ou en monnaie sont imposées. Celles-ci, à la fois lourdes matériellement et symboliquement humiliantes, constituent le nœud de la domination sociale ainsi que la source principale des revenus de l’aristocratie. L’extraction de la rente est liée à la fois à la possession de la terre et à la détention des pouvoirs de fait que celle-ci confère, et notamment celui d’exiger des versements en contrepartie du droit à exploiter des biens fonciers.

Mais être puissant, c’est aussi paraître tel en s’entourant d’objets précieux, en dépensant ou en donnant, c’est-à-dire en manifestant une richesse ostentatoire. La générosité, qu’elle s’exerce par le biais de donations caritatives ou par des formes particulières d’évergétisme, manifeste la fortune et confortent les positions de pouvoir. En distribuant des céréales – quitte à les acheter –, en période de disette, les puissants propriétaires témoignent non seulement leur souci des plus démunis, mais exécutent aussi des gestes ou des attitudes qui participent d’une intention politique. La richesse permet alors de justifier la domination, donnant d’une certaine manière encore raison au rédacteur de la vie de saint Éloi, qui affirmait que les riches existaient pour avoir l’occasion ou la possibilité d’aider les pauvres et, de ce fait, de faire leur salut[8].

Ceux qui exercent une forme de pouvoir, parce qu’ils appartiennent au groupe des dominants, se doivent de disposer, outre de denrées ou de liquidités, de biens matériels nombreux, façonnés avec art avec éventuellement des matières prisées (comme l’or ou l’argent), parfois rares ou importés de loin. Soieries, armes de prix, chevaux, bijoux, vêtements, mais aussi résidences et, au bas Moyen Âge, jardins de plaisance, font partie de l’attirail d’un pouvoir qui se montre et ont une efficacité liée aux symboles qu’ils portent. Ils constituent parfois des trésors, jalousement préservés, exhibés et convoités. Ils confèrent à ceux qui s’en entourent un éclat qui les distingue du reste de leurs contemporains et relèvent du luxe. Ils soulignent ou renforcent les moyens liés à la détention de biens productifs, essentiellement des terres et progressivement de l’argent. C’est notamment le cas des vêtements qui apparurent, très tôt, comme un marqueur essentiel de la richesse. Ils firent l’objet d’un contrôle étroit au travers de lois somptuaires attestées en particulier dans les villes italiennes dès le xiiie siècle. L’étalage d’habits luxueux – en particulier sur le corps des femmes – est critiqué par les clercs, non seulement pour des raisons moralisantes ou moralisatrices, mais aussi parce qu’il contrevient à l’usage que la foi chrétienne entend faire de la richesse[9]. Celle-ci ne doit pas être immobile, ce qui serait un signe d’avarice, mais doit au contraire circuler. Le reproche fait aux dépenses somptuaires est d’être stériles, comme l’argent en lui-même l’est, et de ne pas contribuer à l’accroissement des fortunes. Bref, les objets de luxe et les vêtements constituent une forme d’immobilisation d’un capital qui serait mieux employé s’il était investi dans des dépenses productives.

Ces considérations se déploient alors que la monnaie joue un rôle croissant dans les sociétés de la fin du Moyen Âge, en devenant l’élément essentiel des échanges (moyen de paiement) et en s’imposant comme un moyen de mesurer la valeur des choses[10]. La fonction de réserve de valeur est dans ces conditions secondaire. Son importante circulation au sein des sociétés urbaines comme rurales[11] – facilita la circulation et la distribution des biens matériels. La disponibilité ou l’accumulation monétaire offrait les moyens d’acquérir des objets, parfois plus nombreux ou plus luxueux, et d’engager des investissements productifs ; elle n’était plus considérée comme un élément de thésaurisation, mais comme le révélateur ou l’instrument de la prospérité. En sorte qu’au côté du capital foncier symbolique et productif, l’argent s’impose comme un capital économique qui donne à ses possesseurs des moyens nouveaux, notamment de paraître riche ou puissant. Désormais élément de la richesse, il participe des profondes transformations sociales du Moyen Âge central et contribue à asseoir, consolider la fortune[12]. Il est un des facteurs de la mobilité sociale que nombre d’études – notamment en Italie – perçoivent à partir des siècles centraux du Moyen Âge[13]. Comme l’a montré Gérard Rippe pour Padoue, l’argent, par le biais de la dette et celui de l’usure, contribue, au xiiie siècle, à la dissolution des solidarités et des liens sociaux anciens préparant l’ébranlement du cadre institutionnel communal dans la mesure où il reposait en grande partie sur eux[14]. Une lecture antagoniste est proposée par Skarbimir Prokopek, qui voit dans le maniement de l’argent par les Génois et par sa rapide circulation entre les citoyens le tissage d’un lien d’un genre nouveau. L’argent unit les individus parce qu’il passe de l’un à l’autre et permet, par là-même, la circulation de la richesse[15].

Toutefois, loin de toujours découler de situations héritées et d’être définitivement acquise, la fortune s’obtient et se conserve au travers de pratiques qui n’ont rien de durables ni d’évidentes et que les articles ici rassemblés se proposent d’observer et d’interroger. Elle reste en partie subjective, conditionnée à des usages, à des évaluations contextualisées, fondée tout autant sur la propriété des biens matériels (fonciers, luxueux…) que sur l’appréciation de leur valeur monétaire. Surtout, elle ne confère pas, au cours des derniers siècles du Moyen Âge, nécessairement une forme d’autorité. Si, comme nous le disions en commençant, pour être puissant, il faut être riche, la fortune ne garantit pas une position de pouvoir. Nombre de cas ici présentés posent ainsi des limites à ce que la richesse autorise et explorent les conditions dans lesquelles elle a été établie ou mobilisée, en accordant une grande attention :

 

–         aux moyens par lesquels la fortune s’apprécie. La valeur monétaire que l’on attribue aux biens n’a rien de figée. Elle relève de processus complexes qu’il n’est pas facile de mettre en lumière, mais qui s’inscrivent dans des contextes particuliers, que ce soit l’estimation des biens meubles comme les vêtements dans les comptabilités, les inventaires après décès (Anne Kucab) ou les propriétés foncières dans des registres fiscaux (Didier Boisseuil – Pascal Chareille) ;

–         aux processus qui ont permis à quelques-uns, à la fin du Moyen Âge, d’accumuler de l’argent et de se constituer une fortune : que ce soit, au xiiie siècle, des paysans au sein des seigneuries de Toscane (Philippe Lefeuvre), au xive-xve siècle, des élites urbaines au service du fisc des rois de Castille (Jesús García Díaz) ou des marchands italiens lors d’activités commerciales déployées en Angleterre, qu’elles soient licites (Matthieu Scherman) ou non (Cédric Quertier).

–         aux pratiques, contraintes ou délibérées, des acteurs, dans l’utilisation de leur fortune comme les moines du Haut Moyen Âge (Laurent Feller) ou comme les femmes dans la société génoise du xiiie-xive siècle (Skarbimir Prokopek).

–         aux difficultés que rencontraient de riches propriétaires – essentiellement ecclésiastiques – pour valoriser leur fortune et consolider leur richesse ou leur pouvoir (Anne-Laure Alard-Bonhoure, Philippe Lefeuvre).

 

Les contributions ici rassemblées explorent donc quelques traits de la richesse au Moyen Âge, en mobilisant un vaste éventail des sources documentaires disponibles (diplomatiques, notariées, comptables, fiscales, commerciales, juridiques…), conformément aux principes de la revue Médiévales et en proposant des modes d’analyses variés déployés en histoire économique (analyse quantitative, analyse de réseaux…).


[1] T. Piketty, Le Capital au xxie siècle, Paris, 2013. 

[2] L. Bourgeois, D. Alexandre-Bidon, L. Feller, P. Mane, C. Verna, M. Wilmart éd., La Culture matérielle : un objet en question. Anthropologie, archéologie et histoire, Caen, 2018 ; Y. Henigfeld, P. Husi, F. Ravoire éd., L’Objet au Moyen Âge et à l’époque moderne : fabriquer, échanger, consommer et recycler, Actes du XIe congrès international de la Société d’Archéologie médiévale, moderne et contemporaine (Bayeux, 28-30 mai 2015), Caen, 2020.

[3] Voir J.-P. Devroey, La Nature et le roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne (740-820), Paris, 2019, en particulier p. 11-25 ; Id. « Catastrophe, crise et changement social : à propos des paradigmes d’interprétation du développement médiéval (500-1100) », dans M. Buchet, C. Rigeade, I. Séguy, M. Signou éd., Vers une anthropologie des catastrophes. Actes des 9e journées anthropologiques de Valbonne, Antibes, Apoca, 2009, p. 139-161. Voir G. Bois, La Grande dépression médiévale : xive et xve siècles. Le précédent d’une crise systémique, Paris, 2000. Sur la période qui précède immédiatement la période critique de la fin du Moyen Âge, voir M. Bourin, F. Menant, L. To Figueras éd., Dynamiques du monde rural dans la conjoncture de 1300, Rome, 2014.

[4] Voir notamment, outre les travaux de T. Piketty, A. Caillé, L’Idée même de richesse, Paris, 2012. La question de la pauvreté telle qu’elle est posée par les théologiens, en particulier franciscains, rend possible la naissance d’une pensée économique : G. Todeschini, Richesse franciscaine. De la pauvreté volontaire à la société de marché, Paris, 2008 ; Id., « Au ciel de la richesse. Au cœur théologique du rationnel économique occidental », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 74/1 (2019), p. 1-24 ; S. Piron, Généalogie de la morale économique. L’occupation du monde, 2, Le Kremlin-Bicêtre, 2020.

[5] Sur ce point, la réflexion a longtemps été nourrie par la lecture de l’article fondamental de Karl Bosl : K. Bosl, « Potens und Pauper. Begriffsegeschichtliche Studien zur gesellchaftlichen Differenzierung im frühen Mitellalter und zum Pauperismus des Hochmittelalters » dans Alteuropa und die moderne Gesellchaft. Festchrift für Otto Brunne, Göttingen, 1963, p. 60-87 (trad. ital. « Potens e Pauper. Studi di Storia dei concetti a proposito della differenziazione sociale nel primo Medioevo e del “pauperismo” nell’alto Medioevo », dans O. Capitani éd. La concezione della povertà nel Medioevo, Bologne, 1981, p. 95-151).

[6] Étymologiquement d’ailleurs, le sens primitif du mot germanique (goth. Riiks) est puissant, vaillant, sens qu’il conserva en français dans les premiers temps, avant que le sens de prospère ne finisse par l’emporter au cours du xiiie siècle (https://www.littre.org/definition/riche).

[7] Voir, par exemple, W. Davies, P. Fouracre éd., Property and Power in Early Middle Ages, Cambridge, 1995.

[8] « Potuit nempe Deus omnes homines divites facere, sed pauperes ideo in hoc mundo esse voluit, ut divites haberent quomodo peccata sua redimerent », B. Krusch éd., MGH, SS Rerum Merovingicarum, 4, Hanovre,1902, p. 754.

[9] M. G. Muzzarelli, A. Campanini éd., Disciplinare il lusso. La legislazione suntuaria in Italia e in Europa tra Medievo ed Età moderna, Rome, 2003.

[10] C’est une donnée essentielle dans maintes tractations opérées par des experts, cf. C. Denjean, L. Feller éd., Expertise et valeur des choses au Moyen Âge. I. Le besoin d’expertise, Madrid, 2013 ; L. Feller, A. Rodríguez éd., Expertise et valeur des choses au Moyen Âge. II. Savoirs, écritures, pratiques, Madrid, 2016.

[11] Voir, par ex. le très classique M. Postan, « The Rise of a Money Economy », Economic History Review, 14 (1944), p. 123-134. (rééd. Medieval Agriculture and General Problems of the Medieval Economy, Cambridge, 1973, p. 23-40) ; et L. Feller, Richesse, terre et valeur dans l’Occident médiéval. Économie politique et économie chrétienne, Turnhout, 2022, p. 231-248.

[12] J. Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent : essai d’anthropologie historique, Paris, 2010.

[13] S. Carocci éd., La mobilità sociale nel medioevo: rappresentazioni, canali, protagonisti, metodi d’indagine (Actes du colloque, Rome, 28-31 mai 2008), Rome, 2010.

[14] G. Rippe, Padoue et son contado, Rome, 2003, p. 638-642.

[15] S. Prokopek, Ubi morantur campsores. Le maniement de l’argent à Gênes (xiie-xiiie siècle), thèse de doctorat, dir. L. Feller, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2021.

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 258
Langue : français
Paru le : 13/06/2023
EAN : 9782379243356
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 240×160 mm
Version papier
EAN : 9782379243356

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