Paris 8 - Université des créations

Partager

ajouter au panier

Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 240
Langue : français
Paru le : 05/10/1995
EAN : 9782910381172
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381172

Grammaire universelle et acquisition du langage

N°24/1995

Croisement entre la grammaire universelle et l’acquisition du langage chez l’enfant.

Au carrefour de la linguistique générative, de la psychologie et de la biologie humaine : le point sur les progrès  qui permettent de croiser les modèles chomskyens concernant la structure des langues naturelles et l’étude des capacités linguistiques précoces se manifestant dans le processus d’acquisition de la langue par l’enfant.

 Celia Jakubowicz Grammaire universelle et acquisition du langage 

Aafke Hulk L’acquisition du sujet en français

Reiko Mazuka, Barbara Lust, Tatsuko Wakayama et Wendy Snyder « Null Subject Grammar » and Phrase Structure in early Syntax Acquisition : A Cross-linguistic Study of Japanese and English

Cornelia Hamann, Luigi Rizzi et Uli Frauenfelder On the Acquisition of the Pronominal System in French

Charlotte Koster Le destin de la Théorie du Liage reformulée

Jürgen Weissenborn, Thomas Roeper et Jill de Villiers Wh-features in French and German : Connections between Case, Wh-features, and Unique Triggers

Helen Goodluck Trois hypothèses à propos des errreurs de contrôle des phrases adjointes chez les enfants

Viviane Deprez Sous-spécifications, projections fonctionnelles et fixation des paramètres

 Rubrique ‘patalinguistique’


Anna Faure, Minnie Malista, Sinomie My et Robert Rastreins Un tango en sango

 Celia Jakubowicz : « Grammaire universelle et acquisition du langage » Cet article tente de montrer que c’est en s’appuyant sur une théorie linguistique que les recherches sur l’acquisition permettront de mieux comprendre à la fois la struc-ture des langues et les mécanismes de leur acquisition. Après avoir résumé dans leurs grandes lignes les relations entre la linguistique théorique et les recherches sur l’acquisition, nous nous attachons plus particulièrement à décrire l’influence sur ces dernières de la théorie des Principes et Paramètres proposée par N. Chomsky.Nous montrons que l’interaction de ces deux approches a été diverse et fructueuse quant aux sujets traités et aux problèmes théoriques soulevés.Trois points de vue différents sur l’acquisition du langage sont discutés : l’Hypothèse de la Continuité Stricte Forte, l’hypothèse de la Continuité Stricte Faible, et l’hypothèse de la Discontinuité.

Aafke Hulk : « L’acquisition du sujet en français » Nous soutenons que l’acquisition des sujets lexicaux, en français, présente diverses caractéristiques qui ne s’observent pas dans d’autres langues. Ceci est dû au fait que les pronoms sujets du français moderne n’ont pas le même statut que les NP sujets parce que ce sont des clitiques syntaxiques qui font partie du système d’accord AGRs. Reprenant l’idée de Ferdinand 1994, nous montrons que les clitiques sujets du français sont acquis de la même façon que les autres marques d’accord verbal. Qui plus est, ces clitiques font souvent l’objet d’une réduction phonologique chez les enfants, du fait qu’ils constituent la première syllabe inaccentuée de leur mot (clitique + verbe). La réduction phonologique complète du clitique sujet crée ainsi l’impression d’un sujet nul. En adoptant cette hypothèse, nous mettons implicitement en question l’idée, proposée dans la littérature, suivant laquelle l’acquisition des sujets lexicaux est, en français, directement reliée à celle de la projection CP

Reiko Mazuka, Barbara Lust, Tatsuko wakayama, Wendy Shyder : « Null subject grammar’ and phrase structure in early syntax acquisition : A cross-linguistic study of Japenese and English » Deux questions sont au centre du problème débattu dans cet article : (i) l’omission du sujet – que nous renommons “omission préférentielle du sujet” (OPS) – est-elle universellement observée ? (ii) Relève-t-elle d’une contrainte grammaticale? Le résultat d’une étude comparative des productions spontanées de jeunes enfants anglophones et japonophones permet de répondre négativement à ces questions. Nous suggérons que l’OPS (observée en anglais mais pas en japonais) résulte de l’interaction des facteurs grammaticaux (orientation de la récursitivé dans chaque langue) avec des facteurs de performance.

Cornelia Hamann, Luigi Rizzi, Uli Frauenfelder : « On the acquisition of the pronominal system in French » Cet article étudie l’acquisition du système des pronoms en français, par une analy-se quantitative d’un corpus de productions spontanées. Les trois principaux résultats sont les suivants : (i) dès l’âge de deux ans, l’enfant maîtrise les contraintes distributionnelles qui distinguent les formes clitiques des non-clitiques ; (ii) la classe des clitiques objets se manifeste plus tardivement que la série des clitiques sujets ; (iii) la classe des clitiques sujets tend à ne pas apparaître dans les infinitives indépendantes, tandis que la classe des clitiques objets n’est pas sensible à l’opposition entre proposition finie et proposition infinitive. Ces résultats sont interprétés dans l’optique des hypothèses récentes de la grammaire générative comparative.

Charlotte Koster : « Le destin de la Théorie du Liage Reformulée » En général, les enfants maîtrisent la grammaire des pronoms réfléchis avant celle des pronoms non réfléchis, ce qui est difficile à expliquer dans le cadre de la théorie standard du liage. Une reformulation de cette théorie a été proposée, prenant pour critère l’interprétation variable des deux types de pronoms. Cet article montre que les bons résultats expérimentaux obtenus initialement avec la théorie reformulée du liage ne se sont pas confirmés : dans divers types de phrases, les enfants interprètent incorrectement les pronoms non réfléchis comme des réfléchis liés, montrant ainsi que leur connaissance du liage n’est pas mieux décrite par la théorie reformulée. La question reste ouverte de savoir pourquoi les enfants comprennent les réfléchis plus tôt que les non-réfléchis.

Helen Goodluck : « Trois hypoyhèses à propos des erreurs de Contrôle des phrases adjointes chez les enfants » Plusieurs études ont montré que les enfants anglophones n’appliquent pas la règle adulte d’interprétation du sujet nul (PRO) dans les circonstancielles de temps et les autres propositions adjointes à IP. Par exemple, en s’appuyant sur une expérimentation fondée sur le jeu (‘act-out), Goodluck (1981), et Hsu, Cairns et Fiengo (1985) ont trouvé que les enfants de six ans et plus, confrontés aux phrases comme (1), interprètent souvent le sujet de l’enchâssée comme l’objet de la principale (Jane), tandis que pour l’étude PRO doit référer au sujet (Sue). (1) Sue hugged Jane before [PRO leaving the party]. ” Sue a embrassé Jane avant de quitter la soirée. ” Dans cet article je discute trois hypothèses concernant la difficulté qu’ont les enfants pour interpréter PRO dans ce type de phrase.

Jürgen Weissenborn, Thomas Koeger, Jill de Villiers : « Wh-features in French and German : Connections between Case, Wh-features, Unique Triggers » Cet article présente les résultats d’une étude comparative de l’acquisition du déplacement-WH long, conduite avec des enfants germanophones et francophones agés de 3 à 6 ans. On montre que, dès le plus jeune âge considéré, les contraintes des ” barrières-WH ” sont partiellement observées dans les deux langues. Le fait qu’initialement, les enfants français et allemands acceptent l’extraction-WH hors de domaines qui l’excluent dans la langue adulte, est expliqué dans les termes suivants : (i) relation par défaut (ii) nature des correspondances entre la s-structure et la forme logique (iii) nature des chaînes dans la grammaire de l’enfant. Les résultats obtenus fournissent des arguments en faveur de la modularité des processus d’acquisition.

Viviane Déprez : « Sous-spécification, projections fonctionnelles et fixation des paramètres » Dans la grammaire en développement de l’enfant, on relève un parallèle surprenant entre certains déplacements de têtes et certains déplacements de projections maximales. D’une part, le déplacement de V à I et le mouvement-WR surviennent précocement dans l’acquisition et semblent obligatoires dès qu’ils se mettent en place. D’autre part, le déplacement de V à C et le déplacement de NP semblent ‘retardés’ et facultatifs. Après avoir passé en revue quelques hypothèses courantes, cet article esquisse une analyse qui relie le parallélisme observé à l’acquisition des projections fonctionnelles.

 Celia JAKUBOWICZ : « Grammaire universelle et acquisition du langage» We argue that linguistic theory and language acquisition research can be connected in a fruitful way, one which contributes to a better understanding of what the prin-ciples of language and the possibilities of variation are, on the one hand, and what the mechanisms of language acquisition are, on the other hand. An overview of the relations between these two approaches over the last fifty years is presented, with particular emphasis on the impact of the Principles and Parameters theory on acqui-sition research. We show that the interaction between this theory and acquisition stu-dies has been diverse and productive, both with respect to the topics that have been investigated and to the theoretic questions that have been raised. Three different accounts of language acquisition are discussed : the Strong Continuity Hypothesis, the Weak Continuity Hypothesis, and the Discontinuity Hypothesis.

Aafke HULK : « L’acquisition du sujet en français » We argue that the acquisition of lexical subjects in French presents a number of peculiarities which are not found in other languages. This is related to the fact that in today French, pronominal subjects do not have the same status as NP sujects, since they are syntactic clitics; more specifically, they are part of the agreement system AGRs. Following Ferdinand 1994, we show that French subject clitics are acquired in the same way as other verbal agreement markers. Moreover, children often reduce these clitics phonologically, since they constitute the first, unaccented syllable of the word (clitic + verb). Complete phonological reduction of the subject clitic thus creates the impression of a nulI subject. By adopting this hypothesis we implicitly question the idea that the acquisition of lexical subjects in French is directly related to the acquisition of the CP projection, as has been proposed in the li terature.

Reiko MAZUKA, Barbara LUST, Tatsuko WAKAYAMA, Wendy SHYDER : « Null subject grammar’ and phrase structure in early syntax acquisition : A cross-linguistic study of Japenese and English » This paper addresses two main questions : (i) is the Preferential Subject Omission (PSO) phenomenon universally observed by young children? (ii) Does it involve a grammatical constraint ? Results from a comparative study of young English and Japanese-speaking children’s spontaneous productions lead us to argue that neither (i) nor (ii) hold We suggest that the PSO (observed in English but not in Japanese) follows from the interaction between grammatical factors (e.g. the Principal Branching Direction Parameter) and performance factors.

Cornelia HAMANN, Luigi RIZZI, Uli FRAUENFELDER : « On the acquisition of the pronominal system in French » In this paper, based on a quantitative analysis of a spontaneous-speech corpus, we study the acquisition of pronouns by one monolingual French-speaking child. The following three results are reported : (i) at age 2, the child masters the distributional constraints distinguishing clitics from nonclitics ; (ii) the acquisition of objet clitics is considerably delayed with respect to subject clitics ; (iii) subject clitics do not occur in root infinitivals, while object clitics occur in both finite and nonfinite clauses. These results are consistent with recent hypotheses regarding pronouns proposed within the generative framework.

Charlotte KOSTER : « Le destin de la Théorie du Liage Reformulée » In general chiIdren acquire the proper use of reflexives before pronominals, and this is difficult to explain within the framework of the traditional Binding Theory. A reformulation of this theory, based on bound variable interpretation of both anaphors and pronominals, has been proposed. This paper wilI demonstrate that the initial experimental success with this reformulated Binding Theory has not been upheld : in different sentence types, children do give incorrect reflexive bound variable interpretations to pronominals, showing that their knowledge of binding is not better described by the reformulated Binding Theory. The question as to why children understand reflexives earlier than pronominals is still open.

Jürgen WEISSENBORN, Thomas KOEGER, Jill DE VILLIERS : « Wh-features in French and German : Connections between Case, Wh-features, and Unique Triggers » This paper reports results from a comparative study on the acquisition of long WH-movement by German and French speaking children aged 3 to 6 years. We show that in both languages WH barrierhood constraints are partially observed from the earliest age considered. The fact that French and German speaking children first allow WH extraction out of domains from which it is blocked in adult language is explained in the following terms : (i) default relations (ii) types of s-structure/LF matchings (iii) the nature of chains in early grammar. We argue that our results support a modular view of the acquisition process.

Helen GOODLUCK : « Trois hypothèses à propos des erreurs de Contrôle des phrases adjointes chez les enfants » Several studies have shown that English speaking children do not apply the adult rule for interpreting the null subject (PRO) in temporal adjuncts and in other clauses adjoined to IP. For instance, using an act-out task, Goodluck (1981), and Hsu, Cairns & Fiengo (1995) foud that six-year olds and even older children, when presented with sentences such as (1), often interpret the subject of the embedded clause as the object of the matrix (Jane), whereas for the adult,PRO must refer to the subject (Sue). (1) Sue hugged Jane before (PRO leaving the party). In this paper, i discuss three accounts of why children find it difficult to interpret PRO in this type of sentences.

Viviane DÉPREZ : «Sous-spécification, projections fonctionnelles et fixation des paramètres» An intriguing parallel is observed in the child’s developing grammar between the realization of certain instances of X°-movement and of certain instances of XP-movement. On the one hand, both V-to-I and WH-movement appear early and seem obligatory as soon as they become relevant. On the other hand, both V-to-C and NP-movement seem to be ‘delayed’ and optional. After having reviewed some current proposaIs, this paper sketches an approach which relates the observed parallelism to the acquisition of functional projections.

Mots clefs :

ajouter au panier

Revue Recherches Linguistiques de Vincennes
Nombre de pages : 240
Langue : français
Paru le : 05/10/1995
EAN : 9782910381172
Première édition
CLIL : 3147 Linguistique, Sciences du langage
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381172

Sur le même thème