Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2003
EAN : 9782842921460
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921460

Grammaires du vulgaire – Normes et variations de la langue française

N°45/2003

Cet ensemble tente  d’examiner comment la langue française a fait l’histoire et l’histoire la langue française, soit encore comment le français s’est fait dans l’histoire.

Ce numéro s’est donné comme objectifs de resituer la langue médiévale dans une évolution longue (du Moyen Âge au XVe siècle) et de mettre en avant les relations qu’elle a entretenues avec les langues qui lui ont préexisté et avec lesquelles elle a coexisté ( latin et allemand notamment). Il s’agit également d’apprécier l’enjeu qu’a pu représenter l’institution du français dans la formation des identités nationales.

 Christopher Lucken et Mireille Séguy
Introduction


Roger Wright
La période de transition du latin, de la Lingua romana et du français

Michel Banniard
Latinophones, romanophones, germanophones : interactions identitaires et constructions langagières (VIIIe – Xe siècle)

David. A. Trotter
L’anglo-normand : variété insulaire ou variété isolée ?

R. Anthony Lodge
L’insuffisance des théories internes du changement phonétique : le cas de l’ancien français

Claude Buridant
Le rôle des traductions médiévales dans l’évolution de la langue française et la constitution de sa grammaire

Jean Batany
Les clercs et la langue romane : une boutade renardienne au XIVe siècle

Yvonne Cazal, Gabriella Parussa, Cinzia Pignatelli, Richard Trachsler
De la pratique d’une orthographe au système grammatical. Observations sur les habitudes de quelques scribes médiévaux

Dominique Lagorgette
Quel ancien français pour quels étudiants ? Pour une didactique de la langue médiévale

 

  Essais et recherches

 

 

Claire Angotti
Lectures d’un manuscrit de droit canon à la fin du Moyen Âge


  Point de vue

 

 

Valérie Theis
Image de l’institution pontificale. Revue critique de la collection La corte dei papi (Viella)

 

– Notes de lecture
– Livres reçus

Roger Wright : « La période de transition du latin, de la lingua romana et du français »
La langue vivante encore appelée lingua latina au VIIIe siècle était alors conçue comme une seule langue malgré sa grande variation sociale et géographique. À la fin du XIIIe siècle, cependant, elle s’était divisée en plusieurs langues : le français, la langue d’oc, le catalan, le castillan, le portugais, l’italien, etc., de même que la langue ” morte ” connue aujourd’hui sous le nom de latin médiéval. La première étape de ce processus apparut au IXe siècle dans le royaume carolingien quand, pour la première fois, on établit une distinction systématique entre le latin (une grammatica standardisée que nous appelons latin médiéval) et le roman. Ce type de latin fut standardisé dans l’écrit selon les règles de Donat et de Priscien, et dans l’oral selon l’usage des clercs de langue germanique qui avaient l’habitude de prononcer toutes les lettres comme s’ils les lisaient à haute voix, avec un son spécifique pour chaque lettre. La moitié romane de cette dichotomie naissante combinait l’usage oral avec une nouvelle forme écrite, initialement établie (par exemple, dans la Cantilène de sainte Eulalie) en attribuant un symbole écrit à chaque son prononcé, en se fondant sur les correspondances entre lettres et sons instaurées par les réformateurs carolingiens pour le latin médiéval. Avant le XIe siècle, cette nouvelle écriture du roman était pour l’essentiel une forme d’écriture expérimentale ; par la suite, les différentes régions parlant une langue romane devaient épeler les mots de diverses façons, et l’idée qu’il y avait différentes langues romanes plutôt qu’une seule fut généralement acceptée. Une telle transition est donc une question aussi bien de changement linguistique que de changement de nom de la langue, ce dernier point étant une question de politique tout autant que de linguistique.

Cantilène de sainte Eulalie – langue romane – latin médiéval – Serments de Strasbourg – sociolinguistique

 

Michel Banniard : « Latinophones, romanophones, germanophones : interactions identitaires et construction langagière (VIIIe-Xe siècle) »
L’étude de la genèse des littératures romanes montre que la langue d’oïl a bénéficié d’une avance chronologique considérable sur les autres langues de l’Occident latin. La présente étude, menée dans la perspective de la sociolinguistique diachronique, insiste sur le rôle dynamisant qu’a joué l’espace austrasien dans cette différence. La promotion de la parole germanique au rang de langue littéraire grâce au travail d’intellectuels germanophones répondant à la demande des élites de l’Est a suscité, sous l’effet d’interactions diverses (imitation/rivalité), le désir d’une consécration identique pour la parole romane, exclue jusque-là, au bénéfice exclusif de la langue latine, de ce niveau créatif. Les premiers monuments littéraires (IXe-Xe siècle) répondent à cette demande en consacrant la parole naturelle, non pas en tant que langue du peuple, mais en tant que langage de l’élite.

Austrasie – latin tardif – ancien français – vieil haut allemand – sociolinguistique

 

David Trotter : « L’anglo-normand : variété insulaire, ou variété isolée ? »
La tradition veut que l’anglo-normand (surtout, tardif) soit une variété isolée du français médiéval, d’où certaines particularités. Après la ” perte ” de la Normandie en 1204, la noblesse anglo-normande aurait connu une existence à part. Il n’en est rien et tout tend à montrer que les contacts n’ont pas du tout cessé après 1204. C’est ainsi que le lexique de l’anglo-normand est en grande partie du français, même si (dans certains domaines) la variété anglo-normande semble mieux documentée.

Ancien français – Anglo-normand – langues en contact – Angleterre – lexique

 

R. Anthony Lodge : « L’insuffisance des théories internes du changement phonétique : le cas de l’ancien français »
On a trop longtemps situé le problème du changement phonétique en ancien français dans un vide sociolinguistique, où les facteurs sociaux étaient censés n’avoir qu’un impact minimal sur les structures linguistiques internes, et où une société médiévale, avant tout rurale et statique, inhibait les contacts entre les dialectes et les migrations de formes linguistiques. L’objet de cette étude n’est pas de remplacer les explications internes, structurales, par des explications purement externes et sociolinguistiques, mais d’illustrer la nécessité d’imbriquer le changement linguistique dans la communauté des locuteurs. En prenant deux cas de figure tirés de l’ancien français parisien (les évolutions [e] > [_j] > [w_] > [wa], et -ellos > [eaws] / [jaws] > [o]), nous chercherons à montrer que de tels changements ne peuvent pas être compris en invoquant uniquement des facteurs internes, et que des facteurs sociaux, tels les niveaux d’interaction sociale et le mélange de dialectes dans la grande ville, ont joué un rôle décisif.

Ancien français – changements linguistiques – dialectes – phonétique – sociolinguistique

 

Claude Buridant : « Le rôle des traductions médiévales dans l’évolution de la langue française et la constitution de sa grammaire »
L’évolution de la langue française, depuis ses premiers linéaments, s’est accompagnée progressivement d’un ensemble de plus en plus étoffé d’instruments didactiques qui ont tenté d’en circonscrire le fonctionnement, d’en décrire les structures, d’en élaborer les règles. Mais à côté de ces instruments, les traductions ont souvent joué un rôle non négligeable dans l’élaboration d’une grammaire implicite, en servant de révélateurs de phénomènes majeurs touchant en particulier la syntaxe, mais aussi le lexique, et témoignant de tendances évolutives profondes qui touchent son architectonique, la traduction étant au carrefour de résistances et d’émergences de la langue-cible (le français) entre dépliage explicatif et concentration synthétique.

Ancien français – grammaire – latin – linguistique – traduction

 

Jean Batany : « Les clercs et la langue romane : une boutade renardienne au XIVe siècle »
La première version de Renart le Contrefait (vers 1325) rapporte un conte où le loup ne peut déchiffrer sous le pied de la jument le nom du poulain qu’elle veut lui faire baptiser, et où Renart se récuse pour l’aider : il n’a fait que des études juridiques, dit-il, et un ” bon clerc ” ne sait pas lire ni écrire en ” roman “. La boutade n’envisage pas la langue vulgaire sous sa forme orale, mais sous un jour écrit, où elle peut paraître paradoxalement plus difficile que le latin, pourtant vanté ailleurs dans l’ouvrage. Mais le clerc a-t-il tort de restreindre la communication en s’enfermant dans le latin ? Le contexte de la maternité et du baptême éclaire ou complique ici le problème, et évoque le choc entre ” clergie ” et féminité. Mais ce texte est un jeu, comme tout le roman, et sa fantaisie peu cohérente ne cherche guère une dérision systématique de la ” clergie “.

Ancien français – clergie – fable animale – langue maternelle – Renart le Contrefait

 

Yvonne Cazal, Gabriella Parussa, Cinzia Pignatelli, Richard Trachsler : « L’orthographe : du manuscrit médiéval à la linguistique moderne »
L’exploitation directe des manuscrits du XVe siècle peut se révéler utile pour notre compréhension de la conception linguistique des scribes qui ont transcrit les documents. Il faut cependant prêter attention à des aspects que les éditeurs de textes et historiens de la langue ne peuvent en général pas prendre en considération et qui relèvent davantage de l'” orthographe ” que de la ” grammaire “. C’est ce que l’on voudrait montrer ici à l’aide de deux exemples étudiés à travers un vaste corpus de textes : les lettres dites étymologiques et certains aspects de la morphologie verbale. Le premier exemple permet de voir, par exemple, comment un scribe marque les mots d’une même ” famille “, le second illustre les hésitations, mais aussi les choix, à un moment où les paradigmes ” médiévaux ” évoluent progressivement vers le système ” moderne “.

Christine de Pizan – étymologie – manuscrit – orthographe – scribe

 

Dominique Lagorgette : « Quel ancien français pour quels étudiants ? Pour une didactique de la langue médiévale »
Après plus de cent ans de recherches en philologie et en sciences du langage, le temps semble venu de réévaluer les buts visés par les enseignements de langue médiévale dispensés dans les cursus de Lettres en France : au vu des épreuves du CAPES et de l’agrégation, et de la méthodologie illustrée par ces épreuves, le dialogue entre les deux disciplines paraît encore timide, voire inexistant. La phonétique historique et la morphosyntaxe, notamment, présentent une certaine vision de l’ancien français, qui n’a souvent d’existence que dans les manuels, mais qui conditionne l’ensemble des enseignements médiévistes littéraires. Une telle approche ne peut coexister sans peine avec les principes posés par d’autres disciplines telles que la sociolinguistique ou l’histoire de la langue. Une réflexion didactique de fond mérite visiblement d’être mise en place, si l’on veut éviter une confusion grandissante tant dans la discipline qu’auprès des étudiants et enseignants. À travers un état des lieux méthodologique, on examinera deux grands types de compétences actuellement exigées des apprentis médiévistes (phonétique historique et morphosyntaxe), en confrontant recherches récentes en histoire de la langue et démarches disciplinaires. Ces deux domaines seront illustrés par l’étude de l’évolution de *seior > sire et par la description des noms propres en fonction vocative.

Didactique du français – linguistique diachronique – noms propres – phonétique – termes d’adresse

 

Claire Angotti : « Lectures d’un manuscrit de droit canon à la fin du Moyen Âge »
Étude des annotations d’un manuscrit de droit canon (BM Grenoble ms. 37) contenant l’Apparat sur les Clémentines de Jean d’André. Ces annotations sont attribuables à deux personnages : Louis Roux (étudiant, XIVe siècle) et François Du Puy (docteur in utroque, official de l’évêque de Grenoble, fin XVe siècle). Tous deux ont des techniques de travail assez semblables, héritées de leur formation universitaire ; leurs lectures cependant divergent du point de vue des thèmes qu’ils retiennent et de l’usage qu’ils font d’un même manuscrit. Pour le premier, il s’agit d’assimiler un texte et sa glose et de comparer cette dernière avec celle d’autres canonistes. En plus de son effort d’appropriation intellectuelle, Louis Roux développe une réflexion sur les institutions de l’Église. Pour le second, dont on a conservé la bibliothèque grâce à son entrée en Chartreuse, dont on connaît aussi fort bien la carrière et l’engagement pastoral auprès de son évêque réformateur, il s’agit essentiellement d’une lecture qui correspond à sa charge d’official. Se dégagent en effet de ses notes sur les Clémentines un intérêt pour la charge d’évêque, une mise au point sur des questions financières. Des points particuliers laissent cependant deviner des interrogations personnelles : celles-ci consistent en un attrait pour la vie monastique dans ce qu’elle a de plus concret et en une curiosité intellectuelle proche de celle des représentants de l’humanisme chrétien.

Droit canon – Clémentines – Dauphiné – manuscrit – humanisme

Roger Wright : « The Period of Transition between Latin, Lingua romana and French »

The living language which was still called lingua latina in the eighth century A.D. was thought of then as being one single language despite wide social and geographical variation. But it had split into several languages by the end of the thirteenth century : French, Provenzal, Catalan, Castilian, Portuguese, Italian, etc., as well as the ” dead ” language we know of as Medieval Latin. The initial stage in this process came in the Carolingian realms during the ninth century, when for the first time some people made a systematic distinction between Latin (standardized grammatica, what we would call Medieval Latin) and Romance. This kind of Latin was standardized in writing according to the rules of Donatus and Priscian, and in speech according to the procedures of the Germanic-speaking scholars who were used to pronouncing all words as if reading them aloud, with a specified sound for each written letter. The Romance half of the incipient dichotomy combined the spoken register with a new written form, initially based (e.g. in the Cantilène de sainte Eulalie) on providing a written symbol for each spoken sound roughly according to the correspondences between letter and sound that had been established by the Carolingian reformers for Medieval Latin. This new written Romance form was essentially an experimental way of writing before the eleventh century ; after that, different Romance-speaking areas needed to spell words in different ways, and the idea that there were several Romance languages rather than one became generally accepted. Thus the transitions are a question both of language change and of change of the language’s name, and the latter is as much a question of politics as it is of linguistics.

Cantilène de sainte Eulalie – late Latin – Romance – Serments de Strasbourg &emdash; sociolinguistics

 

Michel Banniard : « Latinophones, Romanophones, Germanophones : Identity Interactions and Linguistical Constructions (8th-10th Century) »

The study of the genesis of Romance literature reveals that the langue d’oïl benefited from a considerable chronological advance compared to the other languages of the Latin Occident. The present study, carried out in the perspective of diachronic sociolinguistics, insists on the stimulating role played by the Austrasian region in bringing about this difference. The promotion of the Germanic speech to the rank of a literary language, thanks to the efforts of Germanophone intellectuals who, under the effect of various interactions such as rivalry or imitation, responded to the demands of the eastern elite, brought about the desire for an identical consecration for the Romance speech, hitherto excluded from this creative level to the advantage of Latin. The first literary monuments (9th-10th centuries) responded to this demand by consecrating everyday speech, not so much as being the language of the people but as the language of the elite.

Austrasia – Late Latin – Old French – Old German – sociolinguistics

 

David Trotter : « Anglo-Norman : Insular or Isolated ? »

Tradition would have it that Anglo-Norman (especially later Anglo-Norman) is an isolated variety of medieval French, which explains some of its peculiarities. With the ” loss ” of Normandy in 1204, the Anglo-Norman nobility is said to have had a detached existence, ” cut off ” from France. This is not an accurate picture and everything suggests that contact continued well after 1204. Thus, the lexis of Anglo-Norman is to a large extent simply French, even if (in certain registers in particular) the Anglo-Norman variety appears better documented.

Old French – Anglo-Norman – language contact – England – lexis

 

R. Anthony Lodge : « The Insufficiancy of Internal Theories of Phonetical Change : the Case of Old French »

For too long, sound change in Old French has been considered in a sociolinguistic vacuum, where social factors are deemed to have no impact on internal linguistic structure, and where medieval society is seen as overwhelmingly rural and static, inhibiting serious levels of dialect contact and the migration of linguistic forms. The purpose of this paper is not to replace internal, structural explanations of sound change with a purely external, sociolinguistic one, but to illustrate the need to embed language change permanently within the community of speakers. Taking as examples two cases of phonetic change in medieval Parisian French ([e] > [_j] > [w_] > [wa] and -ellos > [eaws] / [jaws] > [o]), the paper shows that sound-changes such as these cannot be understood on the basis of language-internal pressures alone, and that levels of social interaction and dialect-mixing have a decisive role to play.

Old French – linguistic change – Dialects – phonetics – sociolinguistics

 

Claude Buridant : « The Role of Mediaeval Translations in the Evolution of the French Language and the Establishment of its Grammar »

The evolution of the French language, right from its very first outlines, was progressively accompanied by a more and more ample ensemble of didactic instruments which attempted to circumscribe its function, to describe its structures and to elaborate its rules. Alongside these instruments, however, translations often played a non-negligible role in the elaboration of its implicit grammar, in revealing major phenomena that touched in particular on its syntax but also on its vocabulary. Translation, lying as it does at the crossroads of the resistance to and the emergence of the targeted language (French), between an explicative unfolding and a synthetic concentration, showed in this way evidence of the profound evolutionary tendencies that touched on its architectonics.

Old French – grammar – Latin – linguistics – translation

 

Jean Batany : « Clerics and Romance Languages : a 14th Century Jest from Reinart the Fox »

The first version of Renart le Contrefait (around 1325) tells the story of a wolf that cannot decipher the name of the foal that is written under the hoof of the mare that wants to have it baptised. Renart declines to help on the grounds that he had only studied law and that a ” good cleric ” is not able to read or write in ” roman “. The jest does not envisage the common language as speech but only in its written form where, paradoxically, it could appear to be more difficult than Latin although the latter is nevertheless praised elsewhere in the work. But is the cleric wrong to limit communication in enclosing himself in Latin ? The context of maternity and baptism both throws light on and complicates the problem, and evokes the shock of the encounter of clerkdom and femininity. This text is, however, a game, as is the whole book, and its somewhat incoherent fantasy does not really aim at a systematic derision of the clerkdom.

Animal fable – clerkdom – native language – old French – Renart le Contrefait

 

Yvonne Cazal, Gabriella Parussa, Cinzia Pignatelli, Richard Trachsler : « Orthography : from the Medieval Manuscript to Modern Linguistics »

A direct examination of Fifteenth Century manuscripts can help us understand the conception that the copyists involved had of their language. One must, however, turn to data that editors and historians of language do not usually deal with, data concerning more ” orthographical ” than ” grammatical ” features. That is what is attempted to be shown here with two examples examined in a big corpus of texts : ” etymological ” letters and some aspects of the morphological verb-system. The first example shows, for instance, in what manner a scribe will mark words belonging, according to him, to the same ” family “, the second example makes clear the hesitations, but also the choices, of a scribe writing in a period of transition between a ” medieval ” system and a more ” modern ” paradigm.

Christine de Pizan – etymology – manuscript – orthography – scribe

 

Dominique Lagorgette : « Which Old French for which Students ? Towards a Didactic of the Medieval French Language »

After over a century of research in philology and linguistics, a reassessment of the aims and objectives of medieval language teaching in the French university curriculum seems necessary. The dialogue between these two fields does not appear to be very strong where the CAPES and Agrégation are concerned ; indeed it seems rather timid, if it exists at all. Historical phonetics and morphosyntax, amongst others, present a certain view of Old French, which very often does not exist anywhere else than in the manuals, but which conditions most of the medieval literary teaching practice. Such an approach cannot easily coexist with the principles demonstrated by other disciplines (i.e. the sociolinguistics or history of the French language). A proper didactic reflexion is obviously needed, should one wish to avoid an ever-growing confusion amongst teachers and students. Based on a methodological survey, this article examines two of the principal competences currently expected from the students : historical phonetics and morphosyntax, recent studies in the history of the French language being the reference background for this evaluation. The study of the evolution of *seior > sire and the description of proper names in the vocative function illustrate these two points.

French didactics – Diachronic linguistics – proper names – phonetics – terms of address

 

Claire Angotti : « Lectures d’un manuscrit de droit canon à la fin du Moyen Âge »
Study of marginals annotations on a canon law manuscript (Grenoble, public Library, ms. 37), the Jean d’André’s Apparatus super Clementinas. These annotations can be attributed to Louis Roux (student of canon law during the 14th century) and to François Du Puy (doctor of civil and canon law, officialis of the bishop of Grenoble at the end of the 15th century). Their intellectual methods are rather similar because of their university formation. Nevertheless, their readings vary in two respects. First, they focus upon different themes. Second, they use the same manuscript in different ways. Louis Roux’s purpose is to assimilate the pontifical text (Clementines) and its gloss (the Apparatus). Then, he tries to compare the gloss of Jean d’André with those of other canonists. Louis Roux brings out the theme of the Church institutions. The purposes of François Du Puy are connected with his career and his pastoral engagement at the side of a reformer bishop. His professional point of view appears in the brief and synthetic form and nature of his marginal annotations. Two themes can be linked to his office : an interest in the bishop’s duties, and a clarification of financial questions. Other aspects of his notes are more personal and may be connected to the private library he bequeathed to the Grande Chartreuse monastery – in 1500 he leaves the secular life for the Carthusian Desert : his attraction for the monastic life (in its concrete aspects) and his intellectual sensibility which puts him close to the Christian humanists.

Canon law – Clementines – Dauphiné – manuscript – humanism

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2003
EAN : 9782842921460
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842921460

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