Paris 8 - Université des créations

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2009
EAN : 9782842922535
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922535

Irresponsabilité de l’art ?

N°09/2009

Lieux communs que l’artiste créant dans la solitude de son atelier, ou engagé sur le terrain social et politique, garantie de l’authenticité de sa démarche. Qu’en est-il vraiment aujourd’hui ?

Simultanément, l’opinion considère les artistes comme des acteurs s’adaptant en permanence à la demande fluctuante du marché et des institutions ; cette motivation se faisant au détriment de tout engagement véritable. Le discours sur la responsabilité de l’artiste, autrefois attaché à des prises de position politiques ou esthétiques affirmées, ne semble ainsi plus à l’ordre du jour. Quel peut-il être alors ?

Editorial

Irresponsabilité de l’art ?

 

La déconstruction du discours politique de l’image : l’art irlandais post-nationaliste
Valérie Morisson

 

Pour une responsabilité esthétique
Aline Caillet

 

Dépolitisation de l’art et pratiques de responsabilisation. Quand le désengagement artistique appelle la tactique de l’usage
Sébastien Biset

 

L’irresponsabilité, pour une liberté transgressive
Céline Cadaureille

 

Art, liberté, responsabilité. Exposé juridique d’une affaire de concessions
Armelle Fourlon et Boris Khalvadjian

 

Pour une nouvelle communautée de l’art
Pierre Taminiaux

 

Responsabilité de l’écrivain au présent et engagement “présentiste”
Sylvie Servoise-Vicherat

 

Une nécessité intérieure apprise
Kalliopi Papadopoulos

 

Varia

 

Remarques sur L’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée
Géraldine Miquelot

 

De la “valeur-absolue” historique d’une image : Les Parisiens sous l’Occupation
Audrey Leblanc

 

Notes de lectures, comptes rendus d’expositions
Résumés francais/anglais
Qualité des auteurs
Générique




Valérie MORISSON
La déconstruction du discours politique de l’image : l’art irlandais post-nationaliste
Les périodes de troubles politiques sont propres à bouleverser le statut d’artistes qui sont amenés à s’interroger sur la portée politique de leur oeuvre. La scène artistique irlandaise, en prise avec le nationalisme culturel et les Troubles des années 1970-1990, constitue un terrain propice à l’étude de la responsabilité de l’artiste. Longtemps pris en tenaille entre un engagement empruntant la figuration traditionnelle et le formalisme international, beaucoup d’artistes irlandais font désormais le choix de dépasser la question de la prise de position politique afin de construire un art « postnationaliste » qui reconsidère le lien entre l’image et le discours politique et nationaliste. 

 

 

Aline CAILLET
Pour une responsabilité esthétique
Comprendre ce que peut recouvrir un art engagé ou politique passe par un examen critique de la modernité et de ce qui se joue dans le passage à l’âge contemporain. La vitalité d’une fonction critique de l’art contemporain ne concerne plus le contenu des oeuvres mais leur axe relationnel : une « Adresse » que Sartre a définie comme un pacte d’égalité entre l’artiste et le récepteur. La responsabilité ou l’éthique – artistique est esthétique : elle consiste à construire une place égalitaire pour le spectateur dans l’oeuvre. 

 

 

Sébastien BISET
Dépolitisation de l’art et pratiques de responsabilisation. Quand le désengagement artistique appelle la tactique de l’usage
Certaines pratiques artistiques actuelles ont déplacé l’utopie moderniste – « comment fait-on pour tout reconstruire ? » – vers des micro-utopies de proximité : « comment habiter autrement ces lieux ? ». Il s’agit d’une portée politique indirecte de l’oeuvre dont l’usage introduit des enjeux individuels et sociaux : améliorer le réel et le vécu quotidien. à l’ère de l’industrie culturelle, l’engagement des artistes passe par un positionnement vis-à-vis de ce paysage culturel. Comme ouvrier « qualifié » de la post-production du « tout culturel », l’artiste ne cherche pas tant à réveiller des consciences aliénées qu’à proposer des dispositifs « apte à faire bifurquer la subjectivité ». 

 

 

Céline CADAUREILLE
L’irresponsabilité, pour une liberté transgressive
Dans les figures d’idiot, de fou ou d’« enfants terribles » comme chez Maurizio Cattelan, les Frères Chapman ou David Nebreda, l’artiste semble parfois irresponsable. Ces postures transgressives parfois abjectes ou morbides doivent-elles être associées à une forme d’irresponsabilité innocente ou sont-elles finalement une nouvelle façon de poser la question de l’obscénité du monde ? 

 

 

Armelle FOURLON et Boris KHALVADJIAN
Art, liberté, responsabilité. Exposé juridique d’une affaire de concessions
L’art est un espace de liberté unique permettant parfois à l’artiste de repousser les limites du « juridiquement correct ». Dans ces cas limites, le dilemme consiste, pour la justice, à dire le Droit tout en ménageant la liberté de création. Ainsi, de récents « cas d’école » – les clichés de Kevin Carter ou de Gary Gross, le roman de Philippe Besson inspiré de l’affaire Grégory, les plagiats présumés, les détournements iconographiques ou les suites contemporaines d’illustres romans – n’ont pas manqué de mettre le Droit à l’épreuve. 

 

 

Pierre TAMINIAUX
Pour une nouvelle communauté de l’art

La responsabilité politique de l’artiste contemporain passe nécessairement par une nouvelle politique de la radicalité formelle ; la politique de l’art devant se concevoir à partir de sa dimension esthétique. La définition de la responsabilité politique de l’artiste doit par ailleurs inclure une réflexion sur la notion de communauté en art. L’artiste contemporain ne peut retrouver le sens politique perdu de l’art que par l’intégration de sa pratique dans une communauté à la fois existentielle et esthétique susceptible de contredire la détermination économique de l’art par les lois du marché, renouant ainsi avec la leçon des avant-gardes. 

 

 

Sylvie SERVOISE-VICHERAT
Responsabilité de l’écrivain au présent et engagement « présentiste »
La « littérature engagée » aura été le nom donné tout au long du vingtième siècle à une certaine forme d’exercice de responsabilité de la part de l’écrivain. Comment les textes de la fin du vingtième siècle renouvellent-ils le paradigme de l’engagement littéraire élaboré en 1945 et devenu caduque ou, pour le dire autrement, quelles sont les possibilités et modalités d’intervention et d’action du littéraire dans le champ de l’histoire humaine dans un contexte modifié ? En se basant sur l’analyse de trois romans (d’Olivier Rolin et d’Antoine Volodine), qui s’affirment comme des récits de l’après, l’auteur propose de les envisager comme l’expression d’un type d’engagement inédit, en accord avec une conception du temps et de l’Histoire telle qu’elle a été renouvellée par les historiens François Hartog et Pierre Nora. 

 

 

Kalliopi PAPADOPULOS
Une nécessité intérieure apprise
La doxa considère qu’une démarche artistique engagée n’est plus à l’ordre du jour lorsque l’artiste, contraint par une nécessité matérielle, est assujetti au marché et aux institutions. C’est pourtant oublier les conditions particulières, familiales, qui président à l’émergence de l’acte créateur. Cette « nécessité apprise », habitus généré au sein de la famille, peut ainsi relever d’un engagement particulier. 

 

 

Sophie LE COQ
S’investir dans les trajectoires artistiques : l’expression d’engagements différenciés
À partir du développement des pratiques artistiques associatives, l’auteur interroge les motivations de l’engagement dans de telles activités. Quelques exemples permettent de faire l’hypothèse que l’investissement dans ces pratiques ne se comprend plus uniquement par un régime vocationnel mais aussi comme des façons de faire l’épreuve de soi selon les axes de la mise en commun et de la maîtrise de soi. Si la prétention à une reconnaissance sociale d’artiste attire, c’est que l’image de l’artiste apparaîtrait comme une « figure sociale éthique ». 

Valérie MORISSON
Deconstructing the Political Discourse of the Image: Irish Post-Nationalist Art 
Times of political disturbances are likely of radically transforming the status artists who are led to question the political value of their work. The Irish artistic scene, confronted with cultural nationalism and the 1970’s-1990’s Troubles, forms a favourable field for studies of the artist’s responsibility. A number of Irish artists who were for a long time crushed between an involvement using traditional figuration and international formalism, choose now to set aside the question of political stance, in order to build a “postnationalist” art; an art able to re-evaluate the link between image and political and nationalist discourse.

 

 

Aline CAILLET
In Praise of an Artistic Responsibility 
In order to understand what is encompassed by the idea of an involved art or political art, one has to go through a critical examination of modernity and of what is at stake with the appearance of contemporary art. The vitality of a critical function of contemporary art concerns no longer the artworks’ content but their relational axis: an “addressing” that Sartre once defined as an equality truce between the artist and the one who receives. Artistic responsibility (or ethic) is esthetic: it consists in the construction of an equalitarian position for the spectator within the artwork.

 


Sébastien BISET
De-politicisation of Art and Practices of Gaining Responsibility: When Artistic De-involvement Calls for Usage Tactics 
Some recent artistic practices have displaced modernist utopia –“how do we build everything anew?”– towards micro-utopias of proximity: “how does one live differently in these places?”. It is about indirect political consequences of artworks whose use leads to individual and social goals: improving real and everyday experience. In an era of cultural industry, the artists’ involvement implies taking a stance against this cultural landscape. As a “specialised” post-production worker of the “all encompassing cultural world”, the artist doesn’t seek so much to waken alienated consciousnesses as to propose devices “that could bifurcate subjectivity”.

 


Céline CADAUREILLE
Irresponsibility. In Praise of a Transgressive Liberty
Within such idiot, fool, or “enfants terribles” figures, like those of Maurizio Cattelan, the Chapman brothers, or David Nebreda, the artist seems sometimes to be irresponsible. Do these transgressive postures, sometimes abject or morbid, have to be related to forms of innocent irresponsibility or are they eventually a new way of questioning the world’s obscenity?

 


Armelle FOURLON et Boris KHALVADJIAN
Art, Liberty, Responsibility. A Juridical Point on a Case of Concessions 
Art is a unique area of liberty, allowing the artist at times the ability to push the limits of “juridical correctness”. In some border cases, the dilemma consists, for the legal system, to state the Law, while taking into account the liberty of creation. Here, some recent “emblematic cases” – such as pictures by Kevin Carter or Gary Gross, a novel by Philippe Besson inspired by the Gregory Affair, some suspected plagiarism, image transformations or sequels of notorious contemporary novels– are discussed inasmuch they have been putting pressure on the Law.

 


Pierre TAMINIAUX
In Praise of a New Art Community
Contemporary artist’s political responsibility involves necessarily a new politics of formal radicalism; art’s politics having to be conceived on the basis of its aesthetic dimension. The definition of the political responsibility of the artist should as well include a reflection upon the very notion of community in art. The contemporary artist cannot find back the lost political sense of art, else than by the integration of his practice in a community both existential and aesthetic; a community likely to contradict art’s economic determination through market laws, taking up again with the lesson of the avant-gardes.

 


Sylvie SERVOISE-VICHERAT
The Writer’s Responsibility in the Present and “Presentist” Involvement
“(Politically) involved literature” has been the name given all along twentieth century to a certain way of exercising responsibility on the part of the writer. How can texts written at the end of last century renew a paradigm of literary involvement conceived in 1945 and long gone? Or, to put it differently, what are the possibilities and ways the literary might intervene and act within the field of human history in a context that has been modified? Basing his analysis on three novels (by Olivier Rolin and Antoine Volodine) – posed as narrations from after the fact– the author suggests seeing them as an expression of unseen forms of involvement, matching a reconception of time and History, such as the ones of historians François Hartog and Pierre Nora.

 


Kalliopi PAPADOPULOS
A Learned Interior Necessity 
A common saying has it that an “involved” artistic practice is no longer imaginable in a time where the artist is constrained by material problems and dependent on the market and institutions. One forgets however the specific conditions, family ones notably, that lead to the emergence of a creative act. This “learned necessity” –a habitus generated inside the family circle– can also be understood as a specific involvement form.

 


Sophie LE COQ
To Invest Oneself in Artistic Trajectories: the Expression of Differentiated Involvements
While referring to the emergence of associations-related artistic practices, the author questions the driving force behind the involvement in such activities. A few examples lead to a hypothesis according to which investment in these practices cannot anymore solely be understood through a vocational register, but as ways of testing oneself according to the axis of putting things in common and mastering oneself. If a hope for social recognition is attractive, it is because the image of the artist appears to be an “ethical social figure”.


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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/12/2009
EAN : 9782842922535
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922535

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