Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Partager

ajouter au panier

Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/2011
EAN : 9782842923303
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842923303

Version numérique
EAN : 9782842923174

Langage(s) de l’œuvre de l’art

N°13/2011

Points de vue théoriques sur le fondement de l’art comme discours, et du discours de l’art. Il s’agit ici de mettre en avant plus spécifiquement le point de vue d’historiens de l’art et d’ésthéticiens sur cette question.

Quel est le rôle des différents agents (artistes, curateur, conservateur, galeriste, critique, théoricien, spectateur, etc.) dans le fonctionnement discursif de l’art ? Il s’agit ici d’envisager les effets réciproques, les coopérations, les conflits entre les modalités du discours de l’œuvre et du discours sur l’art.

Éditorial

Sophie Schvalberg
Paroles d’artistes et discours savants : trois procès en légitimité aux 18e et 19e siècles

Giovanni Parenzan
Le discours captieux. Expériences de la sculpture et querelles de la critique dans l’art des années 1960

Laurence Corbel
Jeux de langage dans l’art des années 1960 : les paradoxes de la description

Pauline Chevalier
Script et performance dans l’art américain de la fin des années 60 et des années 70

Ophélie Naessens
Le don de la parole : exemples d’usage du langage verbal dans les arts plastiques

Claire Fagnart
Discours critiques et conception de l’art

Yaël Kreplak
Façons de parler : l’anecdote comme approche de l’œuvre

 PORTFOLIO

Charlotte Cardonne : 30, rue Quetigny

 

Comptes rendus de lecture et d’expositions
Abstracts français et anglais

Sophie Schvalberg : « Paroles d’artistes et discours savants: trois procès en légitimité aux 18e et 19e siècles »
Trois « affaires » exemplaires opposent des artistes à des critiques ou théoriciens de l’art à l’aube de la modernité : celles qui opposent Falconet à Diderot (1765-1766), Giraud à Éméric-David (1805), Whistler à Ruskin (1878). La comparaison des trois corpus épistolaires et judiciaires de ces affaires fait apparaître des constantes discursives et affectives, très éclairantes sur les revendications des artistes : démystification des autorités antiques, assimilation de l’expertise artistique à un savoir scientifique, légitimité exclusive du discours adossé à une praxis.

Giovanni Parenzan : « Le discours captieux. Expérience de la sculpture et querelles de la critique dans l’art des années 1960 »
Paradoxalement, la polémique qui a opposé moderniste et minimalisme s’est déroulée, dans toute sa virulence, à l’intérieur d’un champ unique, celui de la phénoménologie : en effet, les écrits de Merleau-Ponty exercèrent une influence décisive aussi bien sur Michael Fried que sur Robert Morris et Rosalind Krauss. On essayera de « déconstruire » la divergence qui sépare les protagonistes de cette querelle pour montrer que leurs lectures phénoménologiques respectives ne font que proposer des articulations différentes d’un même compromis entre formalisme et corporalité. On comprendra ainsi qu’une tension structurelle entre gestualité corporelle et syntaxe abstraite, entre « perception » du poids et « connaissance » de la forme, sous-tend le domaine sculptural des années 1960 et que seul le discours « captieux » de la phénoménologie – dans son ambition « contradictoire » (Fried) d’unir corps et syntaxe – se révèle à mesure de la comprendre.

Laurence Corbel  : «Jeux de langage dans l’art des années 1960: les paradoxes de la description »
Parmi les textes que les artistes publient à partir des années 1960, on compte de nombreuses descriptions qui prennent des formes inédites : destinées à accompagner la réception des œuvres, elles sont portées par la conception que se font les artistes des rapports entre l’art et le langage et la réflexion qu’ils mènent sur les pouvoirs et les limites de celui-ci. Elles soulèvent aussi des problèmes théoriques et épistémologiques et engagent une nouvelle pragmatique du discours.

Pauline Chevalier : « Script et performance dans l’art américain de la fin des années 1960 et des années 1970 »
Si certains artistes comme Vito Acconci ont affirmé la relation du mot au geste, du texte à la performance, comme essence de leur pratique à partir de la fin des années 1960, d’autres ont joué du script et du récit comme lieux d’expérimentation marginaux et pourtant fondamentaux dans le renouvellement de la partition et de l’écriture en tant que représentations du mouvement et de ses potentialités. La page, le verbe, la grammaire et la syntaxe, tantôt déformés, tantôt heurtés ou remodelés grâce à certaines influences littéraires et musicales, rassemblent les expériences radicales de nombreux artistes, danseurs et performers, qui exercent alors une influence majeure sur le discours et le vocabulaire critiques, tels qu’on peut notamment les observer dans le magazine Avalanche.

Ophélie Naessens « Le don de la parole: exemple d’usage du langage verbal dans les arts plastiques »
Cet article prend pour objet des œuvres de vidéastes contemporains dans lesquelles l’artiste a donné la parole à un autre, a filmé cette parole et en a donné une représentation. Nous nous intéresserons à ce qui se passe dans la création, du don d’une parole supposée « authentique » à la construction d’une représentation. L’analyse de ces pratiques nous conduira à nous interroger sur la manière dont la mise œuvre artistique questionne les modalités de restitution d’une « parole donnée », remettant en cause la conception d’une transmission directe.

Claire Fagnart : « Discours critique et conceptions de l’art »
Cet article vise à préciser les liens entre catégories de discours critiques et conceptions de l’art, entre formes de discours et doxa. Cette entreprise repose sur l’idée que les façons de concevoir et de construire les commentaires sur les œuvres sont surdéterminées par les conceptions plus ou moins conscientes qu’ont, de l’art, ceux qui écrivent. Elle requiert donc une typologie des discours : les productions métatextuelles sont ici classées en deux groupes et quatre sous-groupes : les commentaires restreints (endogènes ou exogènes) et les commentaires étendus (historico-contextuels ou pragmatico-contextuels).

Yaël Kreplak : « Façons de parler: l’anecdote comme approche de l’œuvre »
Conformément au double héritage de la linguistique interactionnelle et de l’esthétique pragmatiste, et en prenant appui sur des extraits vidéo, on définira l’anecdote comme pratique socialisée, faisant émerger une version contextuelle de l’œuvre, adaptée à la situation d’interaction. Ces réflexions linguistiques nous permettront de mettre en perspective un projet d’exposition consacré à ces récits ordinaires, qui en questionne spécifiquement les modalités de recueil, d’exposition et de circulation.

Sophie Schvalberg : « The Artist’s Account Versus the Scholar’s Speech: Three Controversies about Legitimacy (18th and 20th Century) »
This paper deals with three remarkable controversies opposing distinguished artists and art critics or theoricians, and preparing modern times: the ones confronting Falconet and Diderot (1765-1766), Giraud and Éméric-David (1805), Whistler and Ruskin (1878). By comparing series of litterary or judicial documents that were involved, one is struck by some repetitive themes in the artists’ claims: denunciation of ancient authors, parallel between artistic appraisal and scientific knowledge, defence of the sole legitimacy of comments based on practical experience.

Giovanni Parenzan  : « A Captious Speech. The Experience of Sculpture and Critics’ Arguments in 1960’s Art »
Paradoxically, in spite of its virulence, the polemics between modernism and minimalism took place within the same field, the field of phenomenology: indeed, Merleau-Ponty’s writings decisively influenced Robert Morris and Rosalind Krauss as well as Michael Fried. This essay will try to deconstruct the divergence between the protagonists of this querelle in order to show that their phenomenological interpretations are but different articulations of the same compromise between modernist formalism and minimalist corporality. It will then be possible to say that a tension between bodily gesture and abstract syntax, “perception” of weight and “knowledge” of form, structured the expanded field of ’60 sculpture and that only the discourse of phenomenology, in its “contradictory” (Fried) ambition to join body and syntax, was able to capture it

Laurence Corbel : « Language Games in the Art of the Sixties: The Paradoxes of Description »
Amongst the texts artists have written since the sixties, they are numerous descriptions: meant for art’s reception, they are underlay by reflection artists have about relation between art and language and about language’s power and limits. They raise also theoretical and epistemological problems and outline a new discourse pragmatic.

Pauline Chevalier : « Script and Performance in American Art of the End of the Sixties and Seventies  »
Whereas some artists at the end of the Sixties, like Vito Acconci, focused their practice on the relationship between word and gesture, between text and performance, others played on the script and the narrative as marginal and yet fundamental sites for experimentation, in the renewal of the score and writing, as representations of movement. The page, verb, grammar and syntax, sometimes distorted, sometimes jostled or remodeled through literary or musical influences are common features of radical experiences from many artists, dancers and performers who had then a major influence over critical discourse and vocabulary, as one can observe in a magazine such as Avalanche.

Ophélie Naessens : « The Word as a Gift: An Example of the Use of Verbal Language in Fine Arts »
This article is about the works of contemporary video makers in which the artist allows another to express himself or herself, films this expression then gives a representation of it. We will examine what is happening in this creation, from the transfer of a supposedly authentic expression to the construction of a representation. The analysis of these practices will lead us to ask ourselves about the way in which the artwork questions the modalities of the restitution of a “given word”, challenging the conception of a direct transmission.

Claire Fagnart : « Critical Discourse and Art Conceptions »
This article aims to clarify the links between different categories of critical commentaries and conceptions of art, or between forms of critical language and artistic ideology. This undertaking is based on the idea that the ways of conceiving and constructing commentaries on works of art are predetermined by the writers’ more or less conscious conceptions of art. It is thus necessary to establish a typology of critical language: critical commentary is classified here into two groups and four sub-groups: restricted commentaries (endogenous and exogenous) and expanded commentaries (historically-contextualized and pragmatically-contextualized).

Yaël Kreplak  : « Ways of Talking: the Anecdote as a Way of Approaching the Artwork »
Drawing on interactional linguistics and pragmatist aesthetics, and using video data, we’ll define anecdote as a social practice, through which emerges a contextual version of an artwork responding to the interactional needs of the situation. These linguistic considerations will allow us to introduce the theoretical context of an ongoing exhibition project, devoted to these ordinary stories, and specifically addressing the issue of their collection, exhibition and circulation.

ajouter au panier

Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/2011
EAN : 9782842923303
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842923303

Version numérique
EAN : 9782842923174

Sur le même thème