Paris 8 - Université des créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 180
Langue : français
Paru le : 10/12/2009
EAN : 9782842922412
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842922412

Version numérique
EAN : 9782842922917

Langages politiques (XIIe-XVe siècles)

N°57/2009

Parler de langage politique au Moyen-Âge peut être considéré comme un anachronisme. Pourtant, le pouvoir et le gouvernement existent bel et bien.

Les participants de ce numéro ont souhaité montrer comment (et pourquoi) ont pu se développer des langages politiques dans des milieux situés en périphérie des centres de pouvoir, par exemple dans la littérature, composée en dehors des lieux curiaux (cure – presbytère), afin de mieux saisir la diversité des expressions du politique, de mieux percevoir les tensions et les dynamiques à l’œuvre en la matière, mais aussi de tenter d’appréhender les voix de ceux qui ne participent pas forcément aux décisions, mais qui sont néanmoins des acteurs de la société politique au sens large du terme.

Introduction


Aude Mairey
Les langages politiques au Moyen Âge (XIIe-XVe siècles)

 

Xavier Storelli
Les harangues de la bataille de l’Étendard (1138)

 

Catherine Daniel
L’audience des prophéties de Merlin : entre rumeurs populaires et textes savants

 

Aude Mairey
Qu’est-ce que le peuple ? Quelques réflexions sur la littérature politique anglaise de la fin du Moyen Âge

 

François Foronda
Le conseil de Jéthro à Moïse : le rebond d’un fragment de théologie politique dans la rhétorique parlementaire castillane

 

Massimo Della Misericordia
Principat, communauté et individu au bas Moyen Âge. Cultures politiques dans l’État de Milan

 

 

Essais et recherches


Séverine Lepape
L’Arbre de Jessé : une image de l’Immaculée Conception ?

 

Lidia Amor
Droit canon et littérature chevaleresque: l’image du rex inutilis dans le roman de Cleriadus et Meliadice »

 

 

Point de vue


Etienne Anheim
Le nom Machiavel

 


Notes de lecture
Livres reçus



  Xavier STORELLI
Les harangues de la bataille de l’Étendard (1138)
Deux Harangues ont été composées pour la bataille de l’Etendard (2 août 1138). Elles sont attribuées par Henri de Huntingdon, à Raoul Novel évêque des Orcades et, AEled de Rievaulx, à Gautier Espec,, seigneur de Helmsley. Il faut absolument y ajouter les propos de Toustain, archevêque d’York, que rapporte Richard d’Hexham. Même s’il serait absurde d’y recherche les retranscriptions exactes de paroles qui auraient été, effectivement, prononcées telles quelles, la voix des orateurs de chair paraît, pour une fois dans ce sous-genre historiographique des oraisons guerrières, imprégner celle des orateurs de papier. Mis en parallèle et associés au témoignage d’autres chroniques, ces discours nous autorisent à appréhender la mise en œuvre d’une prédication politico-militaire d’assez vaste ampleuret à large destination, puisqu’elle permit la mobilisation des nobles et des contingents plus populaires des paroisses.C’est tout une campagne de propagande qui se révèle, si l’on considère l’ensemble des mentions de prises de paroles. Elle joua un rôle déterminant dans la victoire anglo-normande finale, en masquant les tensions internes au groupe aristocratique anglo-normand et en présentant le camp écossais comme celui de la sauvagerie face au camp anglais de l’ordre et de l’Église. 
Bataille de L’Étendard – harangue – propagande -historiographie – chevalerie

 

Catherine DANIEL
L’audience des prophéties de Merlin : entre rumeurs populaires et textes savants
L’article étudie la réception des prophéties de Merlin en dehors des cercles de pouvoir et d’érudition pour comprendre comment une audience populaire pouvait appréhender des prédiction de nature complexe, volontairement obscures. La communication politique entre puissants et anonymes est assurée par la circulation de rumeurs prophétiques appuyées sur des versions écrites savantes qui fondent leur autorité.
Merlin – prophéties – propagande – rumeurs

 

Aude MAIREY
Qu’est-ce que le peuple ? Quelques réflexions sur la littérature politique anglaise de la fin du Moyen Âge
La société politique anglaise de la fin du Moyen Age a connu de profondes transformations. La constitution d’un langage politique en anglais, présent notamment dans la littérature contemporaine, en est à la fois un reflet et un moteur. Les incertitudes sur l’expression de catégories-clés, le peuple et la communauté, en témoignent. Leur analyse suggère une séparation accrue entre les sujets du royaume et ceux qui les représentaient, une hiérarchisation croissante, mais avec des hésitations et des tensions.
Littérature politique anglaise – langage politique – peuple – communauté

 

François FORONDA
Le conseil de Jéthro à Moïse : le rebond d’un fragment de théologie politique dans la rhétorique parlementaire castillane
L’analyse du rebond du conseil de Jéthro  à Moïse (Ex. 18, 13-27) dans la rhétorique parlementaire castillane entre 1385 et 1469 est l’occasion d’étudier un moment de la communication politique entre le roi et les villes. Leur maniement d’un même langage signale un processus d’alphabétisation politique et d’intégration gouvernementale. Ainsi, ce fragment de théologie politique se transforme-t-il en récit fondateur d’un gouvernement en partage.
Castille – communication politique – rhétorique parlementaire – récit fondateur – gouvernement partagé

 


Massimo DELLA  MISERICORDIA
Principat, communauté et individu au bas Moyen Âge. Cultures politiques dans l’État de Milan
Dans la Lombardie de la fin du Moyen Age, un débat politique animé concernait la légitimité des corps territoriaux. La rhétorique de la principauté attaqua les valeurs de la tradition communale qui s’était développé dans la cité et la campagne depuis le XIIIème siècle : l’unité de la communauté, le profil institutionnel de ses structures et l’égalité idéale parmi ses membres. Les officiers ducaux critiquèrent la nature chaotique et les passions négatives de la vie publique locale. D’un autre côté, la distinction sociale et le rôle public des individus (particulièrement des leaders locaux) furent promus. A l’opposé, les corps territoriaux défendirent avec succès les pratiques et le modèle de la cohésion de la communauté, dans la décision politique et la représentation, et insistèrent sur l’identité collective de la population de la ville ou du village.
État de la Renaissance – communauté – identité politique collective – identité individuelle – distinction sociale – représentation politique 

 


Séverine LEPAPE
L’Arbre de Jessé : une image de l’Immaculée Conception ?
L’arbre de Jessé, image de la parenté du Christ et de la Vierge, s’est parfois vu compter au nombre des candidats possibles pour représenter à la fin du fin Moyen Age la croyance complexe et contestée de l’Immaculée Conception de la Vierge. L’article se propose de revenir sur la validité d’une telle hypothèse. Jusqu’au XIVème siècle, la prophétie d’Isaïe, source de l’image de l’Arbre de Jessé, est utilisée par la plupart des théologiens comme un argument en défaveur de la fête et l’image elle-même ne montre aucun élément qui invite à une lecture immaculiste. Pourtant, à la fin du XIVème siècle, le contexte change : à la recherche d’éléments scripturaires prouvant la réalité du privilège marial, les Franciscains assignent aux préfigurations de la virginité de la Vierge, dont fait partie la virga Jesse, ce nouveau sens. Parallèlement, la représentation de la Vierge dans l’Arbre de Jessé français connaît une transformation radicale : elle est figurée à l’Enfant et adopte parfois les traits de la Femme de l’Apocalypse. Cette mutation iconographique semble découler des questionnements autour de la parenté de la Vierge que les débats sur la conception immaculée de la Vierge ont suscité.
Arbre de Jessé – Immaculée Conception de la Vierge – parenté divine – femme de l’Apocalypse – iconographie mariale 


Lidia AMOR
Droit canon et littérature chevaleresque: l’image du rex inutilis dans le roman de Cleriadus et Meliadice »
Cleriadus et Meliadice, roman chevaleresque de la première moitié du XVème siècle, raconte la biographie de Cleriadus, fils du comte des Asturies, depuis sa jeunesse jusqu’à son mariage avec Meliadice, princesse héritière du royaume anglais. Si la thématique de l’oeuvre montre des rapports avec la littérature romanesque, il n’en reste pas moins qu’elle exprime une certaine appartenance du roman à la littérature édifiante, notamment en ce qui concerne les attributs et la conduite souhaités chez le prince idéal. Dans cet article, nous essayons de montrer que l’entrelacement de la fiction romanesque et de la littérature édifiante laisse percevoir une réflexion sur le rex rex inutilis, figure présente dans le droit canon. De telle sorte, la doctrine sur le mnémotechnique chez le lecteur où histoire, jurisprudence et littérature se rejoignent.
Cleriadus et Meliadice – roman de chevalerie – motif de la dame injustement inculpée – droit canon – rex inutilis 

Xavier STORELLI
The harangues of the Battle of the Standard (1138)

Henry of Huntungdon and AElred of Rievaulx wrote that, before the Battle of the Standard (August 1138) began, respectively Walter Espec, lord of Helmsley, and Ralph Novel, bishop of the Orkneys, exhorted the Anglo-Norman army ; and Richard of Hexham mentioned the speech Thurstan, archbishop of the Orkneys, exhorted the Anglo-Norman army ; and Richard of Hexham mentioned the speech Thurstan, archbishop of York, delivered in July, a few weeks before the battle. Of course, these orations are not verbatim reports of harangues as they were actually given, but these ones are nevertheless particular, as they are profoundly linked to the military and political background. Studying closely these battle orations and allusions to speeches, we can discover a real propaganda campaign, which was decisive in the English victory of the Standard. The mobilization of knights and of contingents sent by villages, each headed by their priest, was possible. In thses orations, Galwegians’ savagery is denounced, whereas the Anglo-Norman army is said to fight for the Church and the peace. At that moment, this kind of arguments was the best way to prompt nobles and people to fight for King Stephen against King David, in the north of England
Battle of the Standard – oration – propaganda – historiography – knighthood


Catherine DANIEL
The Audience of the Prophecies of Merlin : from popular Rumour to Scholarly Texts
This article looks at the way Merlin’s prophecies were perceived by those other than the powerful and learned, so as to understand how ordinary people could comprehend theses complex, deliberately obscure, predictions. Political communication between the powerful and the anonymous was ensured by the circulation of prophetic rumours deriving from learned written texts which gave them credibility.
Merlin – prophecies – propaganda – rumours

 

 

Aude MAIREY
What Does People Mean ? Some Thoughts about the English Political Literature at the End of the Middle Ages
At the end of the Middle Ages, English political society knew great transformations. The making of a political language in english, existing notably in contemporary literature, is a reflection as well as a motor of these transformations. The uncertainties about the expression of key categories, people and community, witness this. Their analysis suggests an increased separation between the kingdom’s subjects and those who represented them, a society more hierarchised, but with tensions and hesitations.
English political literature – political language – people – community

 

 

François FORONDA
Mose’s Advice to Jethro : Reviving a Fragment of Political Theology in Castilian Parliamentary Rhetoric
The nalysis of the use of the councilof Jethro to Moses ( Ex. 18 : 13-27) in the parliamentary rhetoric in Castile between 1385 and 1469, is an opportunity to study a moment of political communication between king and towns. Their use of a same language highlights a process of political alphabetisation and of governmental integration. Thus, this fragment of political theology is transforming in a foundational narrative of a shared government.
Castile – political communication – parliamentary rhetoric – foundational narrative – shared government

 

 

Massimo DELLA  MISERICORDIA
Princedom, Community and the Individual in the Late Middle Ages, Political Cultures in the State of Milan

In the Lombardy of the late middle ages an animate political debate concerned the legitimacy of territorial bodies. The rhetoric of principality attacked the values of the communal tradition that since the 13th century developed in the city and in the country : the unity of community, the institutional profile of its structures and the ideal equality among its members. Ducal officers criticized the chaotic nature and the negative passions of local public life. On the other hand, the social distinction and the public role of the individuals (particularly of local leaders) were promoted. On the contrary, territorial bodies defended with success the pratices and the model of community cohesion, in political decision and representation, and always stressed the collective identity of village or town population.
Renaissance state – community – collective political identity – individual identity – social distinction – political representation

 


Séverine LEPAPE
The Jesse Tree : Image of Immaculate Conception ?
The Jesse Tree, representation of the Christ and Virgin’s kinship, has sometimes been considered as a possible image in the late Middle Age of the Immaculate Conception of the Virgin. We would like to question this idea. Until the 14th century, the Isaiah’s prophecy, on which the Jesse tree is based, is used by most theologians as an argument to show the flimsiness of such a theory, and the image itself contains no element which could lead to an immaculist interpretation. Nonetheless, at the end of the 14th century, the situation is changing : in search of biblical arguments proving the truthfulness of the immaculate Conception, Franciscans use the Marian virginity foreshadowings, to which the virga Jesse belongs, as new evidences. Meanwhile, the representation of the Virgin in the Jesse Tree changes dramatically : she is showed with Jesus as a child and sometimes as the Woman of the Apocalypse. This iconographical transformation seems to be the result of the questionings on the Virgin’s kinship, developed in the debate of the Immaculate Conception.
Tree of Jesse – Immaculate Conception of the Virgin Mary – divine ancestry – woman of the Apocalypse – iconography of the Virgin Mary

 

 

Lidia AMOR
Canon Law and Chivalric Literature : the Image of the Rex Inutilis in the Cleriadus et Meliadice Romance
Cleriadus et Meliadice, an early fifteenth-century chivalric, romance, recounts the life of Cleriadus, son the count of Asturias, from his youth to his marrying princess Meliadice, heir to the kingdom of England. If the work is thematically linked to the genre of romance, it is nevertheless akin to edifying literature, particularly as far as the bearing and attitudes expected from the ideal prince are concerned. In this article, we try to show how the interlacement of romantic fiction and edifying literature can disclose a reflection about the rex inutilis, a figure whose origins are to be found in canon law. The doctrine of the rex inutilis thus becomes the very material of fiction, creating in the reader’s mind a mnemonic web where history, law and literature meet.
Cleriadus et Meliadice – chivalric romance – accused women motif – canon law – rex inutilis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 180
Langue : français
Paru le : 10/12/2009
EAN : 9782842922412
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
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EAN : 9782842922412

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