Marilyn NICOUD
Les médecins italiens et le bain thermal à la fin du Moyen Age
A partir de la première moitié du XIVème siècle, les médecins multiplient les ouvrages sur les eaux thermales et tentent de faire du bain un nouvel instrument thérapeutique, transformant ce qui n’était encore qu’une recreatio corporis en un outil de conservatio, preservatio ou curatio sanitatis et rendant la présence (ou la parole) du praticien indispensable “au curiste.”
Eau Thermale – Italie – médecine – nature – science
Patrice CRESSIER
Prendre les eaux en al-Andalus.
Pratique et fréquentation de la Hamma
Quoiqu’elles privilégient clairement l’information concernant le bain à fonction hygiénique (hammam) aux dépens du bain thermal (hamma), les sources médiévales arabes (tout comme l’observation archéologique) confirment l’intérêt qui fut porté à ce dernier en al-Andalus et au Maghreb. L’impact social et économique de celui-ci fut alors beaucoup plus important que dans l’Antiquité romaine, au contraire de ce qui a souvent été affirmé.
Eau thermale – al-Andalus- archéologie
Barry CUNLIFFE
Bath et ses bains au Moyen Age
Les sources thermales de Bath, connues depuis l’Antiquité, ont été abondamment exploitées au Moyen Age. L’études se propose de rappeler les importantes modifications apportées aux bâtiments romains durant la période médiévale et le rôle des infrastructures thermales dans le développement de la ville.
Bath – eau thermale – archéologie
Amedeo FENIELLLO
Un aspect du paysage napolitain au Moyen Age : les bains dans la ville du Xème au XIIIème siècle
Cet article étudie les bains citadins de Naples entre le Xème et le XIIIème siècles en s’appuyant sur des sources particulières, à savoir les fonds des Monasteri Soppressi et l’ensemble des cartulaires compilés par les érudits de l’époque moderne qui sont déposés aux Archives d’Etat de la Bibliothèque Nationale de Naples. Autant de documents qui ont permis de mettre en lumière certains aspects concernant la physionomie des bains et leur intégration dans le paysage urbain.
Bain – Naples – occupation de l’espace
Joseph SHATZMILLER
Les bains juis aux XIIème et XIIIème siècles
Le mikva ou bain rituel est une exigence halakhique développée notamment dans la Mishnah qui en fixe les normes de construction et d’alimentation en eau, et doit être fréquenté aussi bien par les hommes que par les femmes pour le respect des règles de pureté, et non pour de simples nécessité d’hygiène. L’archéologie et les sources documentaires apportent de nombreux témoignages sur ces édifices relativement nombreux en Occident pour les XIIème et XIIIème siècles et souvent associés aux synagogues.
Judaïsme – droit rabbinique – bain rituel – règles de pureté – archéologie
Evyatar MARIENBERG
Le bain des Melunaises : les juifs médiévaux et l’eau froide des bains rituels
Cet article traite des discussions de quelques rabbins ashkénazes et provençaux concernant la possibilité de chauffer l’eau du bain rituel des femmes. La tradition rapporte que Rabbenu Hanael et Rabbenu Tam, deux autorités incontestables permettaient cette coutume. Cependant, nombreux furent les experts en droit à douter de ce que cette opinion de Rabbenu Tam fût vraie, ayant entendu dire qu’il avait interdit cette pratique. Cet article vise à confirmer le caractère certain de cette tradition, en s’appuyant sur de nouveaux textes.
Judaïsme – droit rabbinique – règle de pureté – bain rituel
Martine OSTORENO
Itinéraire d’un inquisiteur gâté : Ponce Feugeyron, les fuifs et le sabbat des sorciers
Dans la première moitié du XVème siècle, l’inquisiteur franciscain Ponce Feugeyron est mandaté par le pape Alexandre V pour agir tant contre les juifs et les judaïsants que contre les sectes d’hérétiques et de sorciers. Son rayon d’action couvre tout le Sud-Est de la France, d’Avignon au duché de Savoie en passant par la Dauphiné. On examine ici l’hypothèse qu’il pourrait être l’auteur des Errores gazarium, l’un des plus anciens textes présentant l’imaginaire du sabbat, écrit dans le val d’Aoste vers 1436.
Inquisition – inquisiteur- sorcellerie- hérésie – juifs – Ponce Feugeyron
Jean-Pierre CAVAILLE
L’art des équivoques : hérésie, inquisition et casuistique.
Questions sur la transmission d’une doctrine médiévale à l’époque moderne
On se propose l’investigation des sources médiévales de la “doctrine” des équivoques et des restrictions mentales défendue à l’Epoque moderne par des théologiens catholiques (en particulier membre de la Compagnie de Jésus). Il est pour le moins surprenant de découvrir que les éléments constitutifs de cette “doctrine” proviennent en droite ligne des textes inquisitoriaux décrivant et analysant les échappatoires verbales des hérétiques (vaudois, cathares, etc.) interrogés. A-t-on d’abord affaire à la projection sur la parole d’hérétiques, réels ou prétendus, de jeux et d’arguments dialectiques en vogue dans les universités ? ou bien à des dispositifs effectifs de protection élaborés par des groupes où le serment et le mensonge étaient rigoureusement bannis ? Comment dès lors expliquer l’assomption par la théologie la plus orthodoxe de ce qui a pu paraître comme des signes distinctifs du discours et du comportement hérétiques ?
Equivoques – restrictions mentales – mensonge – hérésie – vaudois – cathares