Paris 8 - Université des créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/12/1995
EAN : 9782910381269
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782910381269

L’étoffe et le vêtement

N°29/1995

Objets de recherches pluridisciplinaires, l’étoffe et le vêtement participent de l’imaginaire et des systèmes de représentation des sociétés chrétiennes du Moyen Age.

La production des textiles, comme celle du vêtement, demeurent toujours conditionnées par les contraintes morales et sociales. Sans ignorer les conditions techniques et les données archéologiques, l’étude des lois somptuaires, mais aussi des sources littéraires, de l’iconographie profane et religieuse, révèlent les pratiques et les symboliques vestimentaires.

 Michel Pastoureau
Pratiques et symboliques vestimentaires


Bruno Roy
Quand les Pathelin achètent du drap

 

Jean-Pierre Jourdan
La lettre et l’étoffe. Étude sur les lettres dans le dispositif vestimentaire à la fin du Moyen Âge

 

Michel Pastourneau
Jésus teinturier. Histoire symbolique et sociale d’un métier réprouvé

 

Odile Blanc
Histoire du costume : l’objet introuvable

 

Nouvelle de Giovanni Sercambi, présentée par Odile Redon
Suffiello de Montalto, voleur, ou le strip-tease contraint de la comtesse d’Artois

 

Laurence Gérard-Marchant
Compter et nommer l’étoffe à Florence au Trescento (1343)

 

Pierre Bureau
La « dispute pour la culotte ». Variations littéraires et iconographiques d’un thème profane (XIIIe-XVIe siècles)

 

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Peter Von Moos
Occulta cordis
. Contrôle de soi et confession au Moyen Âge, I. Formes du silence

 

Notes de lecture
Livres reçus

 Bruno ROY : « Quand les Pathelin achètent du drap »
Cette étude examine les passages concernant les tissus et les vêtements dans la Farce de Maître Pathelin. Basée sur l’hypothèse d’une origine angevine de la farce, elle analyse les archives concernant les vêtements de Triboulet, le fou du roi René d’Anjou, présumé auteur et acteur de cette farce.

Jean-Pierre JOURDAN : « La lettre et l’étoffe »
La lettre est un symbole double dans sa représentation et son langage. Les équivoques de formes et de sens expriment cette dualité entre le signifiant et son signifié. La duplication de la lettre est plus qu’un simple souci d’ornementation. En redoublant ou dédoublant la lettre, cette duplication ajoute une charge symbolique. Le signifié des lettres procède d’une sédimentation d’emploi utilisant leurs propriétés morales, didactiques, christiques, cosmologiques et mantiques. La lettre dont la forme est comme “habitée” exprime un mystère de la présence. Ce mystère est aussi celui du nom que la lettre identifie et qu’on ne peut pourtant nommer. L’Amour est au coeur des lettres, l’âme du chiffre.

Michel PASTOUREAU : « Jésus teinturier. Histoire symbolique et sociale d’un métier réprouvé »
Une légende ancienne, transmise par plusieurs évangiles apocryphes de l’enfance du Christ, raconte comment le jeune Jésus, placé en apprentissage chez un artisan teinturier, sème le trouble et le désordre en désobéissant à son maître et en se montrant incapable d’apprendre une telle profession. Toutefois, un ou deux miracles lui suffisent pour rétablir la situation et susciter l’admiration de son entourage.
L’étude de cette légende permet d’attirer l’attention sur le métier de teinturier, longtemps mal considéré, sinon réprouvé, dans les sociétés occidentales. Parce qu’ils changent la couleur des draps, parce qu’ils transforment la matière, parce qu’ils semblent se livrer à des opérations diaboliques, les teinturiers – comme les forgerons – suscitent méfiance et peur. En outre, dans les villes drapières, ils sont en conflit permanent avec d’autres corps de métier et avec une partie de la population, qui leur reproche d’empuantir l’air et de salir les eaux de la rivière. Enfin, on leur fait grief d’enfreindre fréquemment les règlements et de tromper la clientèle en faisant passer pour denses et solides des couleurs légères et instables. Tant en latin que dans les langues vernaculaires, il y a synonymie entre teindre et feindre.

Odile BLANC : « Histoire du costume : l’objet introuvable »
Cet article propose un examen critique des méthodes et des objets de l’histoire du costume afin d’en renouveler les perspectives. Depuis le manuel de Viollet-le-Duc, les sources privilégiées de cette discipline demeurent les inventaires de garde-robe et les oeuvres d’art contemporaines, dans une moindre mesure les chroniques, les textes relevant du domaine littéraire étant toujours suspectés de trahir la réalité. Or, les images contemporaines ne sont pas une photographie du réel ni les chroniques un récit documentaire, tout comme la riche terminologie des inventaires ne se présente pas sous la forme d’un dictionnaire. Vouée à la reconstitution, l’histoire du costume se prive des moyens de comprendre l’imaginaire à l’oeuvre dans ces documents. La mise à l’écart des textes littéraires est ici significative. En laissant de côté le mode discursif des différents propos sur le vêtement (leur statut de texte), on ignore la façon dont les contemporains rendaient compte de leur rapport au paraître et, par conséquent, les enjeux qui s’y investissent.

Laurence GÉRARD-MARCHANT : « Compter et nommer l’étoffe à Florence au Trecento (1343) »
Un enregistrement notarial de 1343, connu sous le nom de Prammatica del Vestire et dont la saisie informatisée est en cours, fournit déjà, au terme de l’étude de son premier quart, des informations sur les garde-robes individuelles taxées comme luxueuses, mais aussi sur les tissus et les matières utilisés, la composition des tuniques et des guarnaches en mi-parti, les applications de rubans variés ou précieux (or, argent), les motifs textiles et leurs chromatismes. Les tissus qui prédominent sont les soieries, mais les lainages sont également détaillés, sans doute parce qu’ils comportent des fils de soie passés, des incrustations, ou bien qu’ils se trouvent juxtaposés à des tissus de soie. À côté des samits sont aussi mentionnés des velours.

Pierre BUREAU : « La “dispute pour la culotte”. Variations littéraires et iconographiques d’un thème profane (XIIIe-XVIe siècles) »
L’analyse du thème profane de la “dispute pour la culotte” nécessite de croiser les documents écrits et les documents figurés. Toute la portée symbolique du vêtement disputé entre les époux prend pleinement sa signification en confrontant les fabliaux, les croyances populaires et les miséricordes, les marginalia des manuscrits. À la croisée du texte et de l’image, il est possible d’appréhender d’une façon nouvelle les rapports socioculturels des laïcs et des clercs. Le vêtement est I’instrument d’un rapport de force entre époux, qui s’inscrit lui-même dans un contexte sacre où les fidèles ont leur mot à dire sur la question épineuse de la lutte pour le pouvoir.

 Bruno ROY : « When the Pathelins purchased cloth »
This study is a commentary of the passages concerning clothes and fabrics in the Farce de Maître Pathelin. It assumes that the farce has been written in Angers, at the court of king René, and accordingly concentrates on the clothes of Triboulet, René’s fool, as author and player in the farce.

Jean-Pierre JOURDAN : « The letter and the Fabric »
The letter is a double symbol in its representation and in its Ianguage. The ambiguity of forms and meanings expresses this dua-lity between the signified and its signifier. The duplication of the letter is not merely ornamental. Doubling or redoubling the letter gives more intensity to its symbolic import. The signification of the letters derives from the moral, didactic, religious, cosmological or mantic properties they were endowed with. The letter whose form is as if ” inhabited ” expresses a mystery of presence. The mystery is also contained in the name which the letter identifies but which cannot be designated ” Amour ” (love) is at the heart of the letters, the ” âme ” (soul) of the cipher.

Michel PASTOUREAU : « Jesus the Dyer »
An old legend, transmitted by several Apocryphal Gospels treating of Christ’s childhood, tells how the young Jesus, placed as an apprentice to a dyer, spreads trouble and disorder by disobeying his master and proving himself incapable of learning such a profession. However, by performing a few miracles, Jesus brings the situation back to normal and arouses the admiration of his entourage. The study of this legend brings attention to the craft of the dyer, long looked upon with disapproval, if not with condemnation, in western societies. Because they change the color of fabrics, because they transform material, and because they seem to engage in diabolical operations, the dyers – like the blacksmiths – gave rise to distrust and fear. Moreover, in the textile towns, they were in constant conflict with other trades as well as with part of the population, which accused them of contaminating the air and soiling the river waters. Lastly, they were suspected of frequently breaking the rules and cheating the cus tomers by working with inferior and unstable dyes in place of fast and solid colors. In Latin as well as in the vernacular lan-guages, there is synonymity between tingere and fingere (by a play on words in English, one could say that to dye means to lie).

Odile BLANC : « History of Costume : The Undiscovered Object »
This article proposes a critical examination of the methods used and the objects treated by the history of costume, with a view to exploring new perspectives. Since Viollet-le-Duc’s manual, the main sources for this discipline have been inventories of war-drobes and contemporary works of art, and in a lesser measure chronicles, while literary texts have always been suspected of betraying reality. Contemporary images, however, are not pho-tographs of reality, nor are chronicles documentary accounts, and as for the rich terminology of the inventories, it is not pre-sented in the form of a dictionary. The history of costume, by limiting itself to reconstitution, also deprives itself of a means of understanding the imaginative spirit at work in these docu-ments. The disregard of literary texts is, here, significant. By passing over the discursive mode of the different writings on attire (by refusing them their status as texts), one ignores how contemporary people perceived and expressed their relation to appearance, and consequently, the concerns that were there involved.

Laurence GÉRARD-MARCHANT : « Counting and Naming Fabrics in Florence in the Trecento (1343) »
A notarial record of 1343 known as the Prammatica del Vestire, whose computerized transcription is now in process, has already yielded information not only on the bulk of individual wardrobes judged as luxurious and taxed, but also on the fabrics and materials used, the prevailing textures of tunics and particolored surcoats, the possible applications of different ribbons (including precious ones of gold and silver), and textile patterns and hues. The fabrics listed are predominantly silks, but woollens are also detailed, probably because they were stitched with silk threads, adorned with incrustations, or combined with silk. Next to the samites, velvets are also mentioned.

Pierre BUREAU :« The “dispute for the breeches”. Literary and Iconographic Variations on a Profane Theme (l3th-l6th centuries) »
For an analysis of the profane theme of the ” dispute for the breeches “, a study of both written and figurative documents is necessary. Only when fabliaux, popular beliefs, exempla, misericord carvings, and the marginalia of manuscripts have been brought into comparison does the symbolic import of the garment for which husband and wife contend take on its full significance. As text and image cross, new light is thrown on the sociocultural relations between laymen and clerics. The garment is seen as an instrument in the power struggle between the husband and wife, a struggle which is itself placed in a sacred context where the faithful also have the possibility of expressing their opinion on the thorny question of prerogatives.

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Nombre de pages : 160
Langue : français
Paru le : 10/12/1995
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Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
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