In-Young Lim
Les Politiques des biennales d’art contemporain de 1990 à 2005
Les biennales d’art contemporain se sont considérablement développées ces dernières années au point de parler de « biennalisation » de l’art contemporain. Cette étude minutieuse choisit de centrer son observation sur les politiques suivies dans ces manifestations, afin d’éclaircir les raisons d’un tel phénomène qui, à terme, peut conduire à interroger la postérité du concept-même d’exposition.
Caroline Chik
Art interactif et pré-cinéma. Des modes de relations parallèles et hybrides
Dans l’art interactif, de nouveaux rapports physiques se créent entre l’œuvre et le spectateur. Certains modes de participation tendent à réduire la distance spatiale qui les sépare, jusqu’à inclure le spectateur dans l’œuvre. D’autres dispositifs reposent sur la notion de contact, faisant de la main une interface, et de l’œuvre un jouet manipulable. Un rapprochement entre œuvres interactives et jouets optiques pré-cinématographiques laisse apparaître des similitudes dans certaines figures hybrides de l’artiste et dans les modes de monstration de deux pratiques technologiques pourtant éloignées de plusieurs siècles.
Bo-Kyoung Lee
Espaces d’expositions temporaires consacrés à l’art contemporain Bo-Kyoung Lee
Aux espaces classiques dédiés à l’exposition d’art contemporain se substituent des lieux alternatifs, moins conventionnels. Comme en témoignent plusieurs manifestations européennes décrites ici, le monde de l’art s’ouvre au monde qui l’abrite. Tandis que le modèle du White Cube a annihilé la présence de l’espace mural en le neutralisant , sont apparus d’autres modes d’exposition le remettant en cause. Le lieu urbain non muséal occupe une place nouvelle et souvent centrale de l’œuvre : il devient un catalyseur de créativité.
Emanuela Genesio
Panorama des institutions d’art contemporain à Turin
Dans le cadre de ce numéro thématique, l’auteure s’intéresse au cas particulier de la ville de Turin et au développement ces dernières années d’une politique culturelle visant le secteur de l’art contemporain, avec notamment l’implantation dans la ville de nouveaux sites d’exposition et la mise en place de manifestations à vocation internationale. En ce sens, la ville de Turin apparaît comme un cas exemplaire d’instrumentalisation de l’art contemporain au service d’une politique de promotion de la ville sur la scène internationale et de la convergence entre les enjeux de cet art et le processus de mondialisation économique.
Maxence Alcalde
Un discret choc des cultures. L’exposition occidentale de l’exotique
Dans les années 1980-1990 plusieurs expositions ont entrepris de questionner les rapports entre l’art « occidental » et l’art « non-occidental ». Chacune de ces tentatives curatoriales revenait sur les relations plus ou moins fantasmées entre ces pratiques artistiques, sans toutefois parvenir à en formuler une version claire. Étrangement, c’est peut-être chez Quatremère de Quincy (1755-1849) que se trouve la clef du rapport tortueux éprouvée par ces récentes présentations.
Monia Abdallah
De quelques significations et conséquences possibles de la mise en exposition d’un « art contemporain islamique »
L’exposition d’œuvres sous la dénomination « art contemporain islamique » est l’occasion de la construction – voire de l’instauration institutionnelle – de ce qui tend à devenir une notion. Cet article interroge la validité et la légitimité de cette terminologie et questionne les conséquences et implicites qu’elle induit sur la lecture et la classification de ces œuvres d’art. Si elle permet de manière effective de les faire accéder à une visibilité certaine, elle relève de critères de définition peu clairs, reste paradoxale au regard des pratiques elles-mêmes et ne fait pas l’économie d’une certaine instrumentalisation politique du domaine artistique.
Entretien entre François Piron et Rozen Canévet
Depuis les années 1960, la figure du curateur est sans aucun doute au cœur des débats. À l’occasion de « Subréel », François Piron revient sur les motivations de ses choix en tant que commissaire d’exposition. On verra notamment que la posture du curateur engage le visiteur dans une lecture parfois subjective de l’art contemporain, interprétation d’autant plus palpable à l’ère du simulacre.