Paris 8 - Université des créations

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/2015
EAN : 9782842924416
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842924416

Version numérique
EAN : 9782842924416

Manifestes

N°21/2015

« Nous déclarons qu’il faut mépriser toutes les formes d’imitation et glorifier toutes les formes d’originalité »
 (Manifeste des peintres futuristes, 11 avril 1910)

Le manifeste, pratique commune à de nombreuses formes d’engagement social ou politique aux 19e et 20e siècles, a également fait l’objet d’un nombre considérable d’utilisations par les artistes de toutes disciplines. Qu’en reste-t-il à notre époque, où les transformations politiques et sociales sont plus souvent redoutées qu’espérées ? Ce numéro de Marges observe la manière dont la scène artistique contemporaine traite de cette question.

Éditorial

Dossier : « Manifestes »

Raphaël Jaudon
« Comprendre les manifestes du cinéma moderne : Vers une définition contemporaine du politique »

Carlos Tello
« Quand l’écran manifeste. La Nouvelle vague et Dogme95 »

Ewelina Chwiejda
« Et l’Europe sera étonnée… de Yael Bartana — entre manifeste esthétique et esthétique du manifeste »

Anne Le Tallec
« Quand l’exégèse d’un texte lui confère un statut manifeste »

Viviana Birolli
« Manifestes à la carte : Serpentine Gallery Manifesto Marathon (2008) »

Vincent Prieur
« Le squat d’artistes comme manifeste social et artistique »

 Varia

 Eric Lynch
« Nathalie Quintane : “Nous”, le peuple »

Sophie Lapalu
Entretien avec Daniel Foucard

Portfolio

g.u.i.

 

Notes de lecture et comptes rendus d’expositions

« Comprendre les manifestes du cinéma moderne : vers une définition contemporaine du politique »
Raphaël Jaudon
Si les films modernes sont pour la plupart demeurés à l’écart de l’engagement politique, ce n’est pas le cas des nombreux manifestes qui les ont accompagnés. Il faut lire dans cet écart la marque d’une politisation détournée, inadéquate aux catégories de la pensée partisane de l’époque. À partir de cette situation inédite, cet article propose trois pistes d’analyse, qui sont autant de modalités d’identification du politique au cinéma.

« Le manifeste à l’écran : entre la Nouvelle Vague et Dogme 95 »
Carlos Tello
En s’intéressant à La Nouvelle Vague et à Dogme 95, cet article dresse les portraits de deux différents manifestes cinématographiques. Le concept de manifeste est conçu sous une acception élargie et polymorphe, et comprend non seulement la déclaration écrite, pour Dogme 95 ; mais aussi des cas atypiques comme un article de presse et un film, pour la Nouvelle Vague. En soutenant l’idée selon laquelle le manifeste constitue le cœur de ces mouvements, nous y proposons une analyse de ces deux façons d’interpréter le métier de réalisateur et leur contexte historique, mais aussi de réagir.

« Quand l’exégèse d’un texte lui confère un statut manifeste »
Anne Le Tallec
Allan Sekula, Martha Rosler, Fred Lonidier et Phel Steinmetz constituent un groupe de photographes actifs à San Diego de 1969 à 1977. Échappant à toute codification, ce groupe s’envisage comme un groupe de travail plutôt que comme un collectif artistique. Pourtant, Sekula rédige en 1976 un texte aux airs de manifeste qu’une analyse contemporaine de l’historien de l’art confirme comme le manifeste d’un groupe l’autorisant à intégrer l’Histoire de l’art sous le nom de Nouveau Documentaire Social.

« Et l’Europe sera étonnée… de Yael Bartana — entre manifeste esthétique et esthétique du manifeste »
Ewelina Chwiejda
L’article se focalise sur le projet socio-artistique de Yael Bartana Et l’Europe sera étonnée… comme une sorte de manifeste artistique et politique particulier. L’œuvre de l’artiste israélienne, abordant la question complexe des relations judéo-polonaises d’après-guerre, constitue un mélange très original d’esthétique du manifeste, d’esthétique totalitaire et de kitsch. Le mouvement constant de significations et l’ambiguïté inscrits dans chaque partie de ce projet, qui ont beaucoup contribué à la grande popularité de l’œuvre, mais aussi incité des critiques ardentes, seront également l’objet de cette étude.

« Manifestes à la carte : Serpentine Gallery Manifesto Marathon (2008) »
Viviana Birolli
Organisé en 2008 par Hans Ulrich Obrist et Julia Peyton-Jones, le Serpentine Gallery Manifesto Marathon voit soixante-dix personnages du monde de la culture se confronter avec l’idée d’un manifeste pour le XXIème siècle. L’article s’interroge à la fois sur le statut de cette manifestation et sur les cinquante-deux manifestes lancés dans l’espace de dix-huit heures, proposant quelques axes critiques pour aborder les évolutions récentes du manifeste artistique – entre performance et réflexion, action et rétroaction.

 « Les squats d’artistes comme manifeste social et artistique »
Vincent Prieur
Le mouvement des squats d’artistes, qui se développe depuis le début des années 80 dans le contexte du foncier rare et cher des grandes métropoles françaises, prend la forme d’un manifeste social et artistique en multipliant discours et actions revendicatives. A l’écart des réseaux marchands, c’est avec peu de moyens que les artistes-squatters installent et gèrent des espaces de vie, de création et de diffusion artistiques, ouverts à l’expérimentation. Le succès de ces lieux alternatifs suscite l’intérêt des institutions culturelles qui légalisent les occupations temporaires de certains collectifs.

« Nathalie Quintane : “Nous”, le peuple »
Eric Lynch
Dans ses livres Tomates (2010) et Les années 10 (2014), Nathalie Quintane aborde la thématique de la politique et emploie une forme littéraire proche de l’essai. Ceci marque un tournant chez une poète qui a témoigné à une certaine ambivalence envers la théorie et l’écriture explicitement politique. Nous nous interrogeons sur les modes critiques employés par Quintane et ses débats avec Jean-Luc Nancy autour de la notion de la communauté et Jean-Paul Curnier autour de la question du peuple.



“Understanding modern cinema manifestos: towards a contemporary definition of the political”
Raphaël Jaudon
If modern cinema largely kept clear of political commitment, this neutrality does not apply to the manifestoes that came with it. Such a gap should be read as the sign of a distorted politicization, which does not match the categories of thought of partisan politics. The present article thus aims at answering this unprecedented situation with three hypotheses, which are also three modalities of identification of a political discourse in cinema.

“The manifesto on the screen : between The New Wave and Dogma 95”
Carlos Tello
By focusing on The New Wave and Dogma 95, this article presents the portraits of two different cinematographic manifestos. The concept of manifesto is designed as a broad and multifaceted sense, and includes not only the written statement, for Dogma 95; but also atypical cases such as a newspaper article and a film, for The New Wave. By supporting the idea that the manifesto is the heart of these movements, we will offer an analysis of these two ways of interpreting the director’s work and their historical context, but also to react.

“When the exegesis of a text confers upon it the status of a manifesto”
Anne Le Tallec
Allan Sekula, Martha Rosler, Fred Lonidier and Phel Steinmetz form an active group of photographers in San Diego from 1969 to 1977. Escaping any codification, this group considered himself as a working group rather than an artistic collective. Yet Sekula wrote in 1976 a text that sounds like a manifesto that the today’s analysis of the art historian confirmed as an artistic manifesto. This intervention authorizes the group to enter into the History of Art under the name of New Social Documentary.

“And Europe will be astonished… of Yael Bartana —between an esthetic manifesto and a manifesto esthetics”
Ewelina Chwiejda
This article focuses on the socio-artistic project of Yael Bartana And Europe will be stunned… as a kind of particular artistic and political manifesto. The work of the Israeli artist, addressing the complicated issue of Jewish-Polish relations after World War II, is a very original blend of the aesthetic of the manifesto, totalitarian aesthetic and kitsch, which differentiates it from other contemporary art manifestos and makes it worthy of deeper analysis. The constant movement of meanings and ambiguity written into each part of this project (that have contributed much to the popularity of the work but also prompted ardent critiques), will also become a part of the author’s analysis.

“Manifestos à la carte : Serpentine Gallery Manifesto Marathon (2008)”
Viviana Birolli
Organized in 2008 by Hans Ulrich Obrist and Julia Peyton-Jones, the Serpentine Gallery Manifesto Marathon invited seventy cultural figures from around the world to consider the idea of a new manifesto for the 21st Century. The article questions both the status of the Marathon as a public event and the nature of the fifty-two manifestos launched in the space of eighteen hours. Some critical perspectives are then offered to address the recent evolutions of the artistic manifesto, a genre torn between performance and reflection, action and feedback.

“Artists’ squats seen as a social and artistic manifesto”
Vincent Prieur
The artistic squatting movement developed in the early 80s in the context of scarce and expensive real estate in major French cities. By multiplying speech and protest actions, the mouvement takes the form of a social and artistic manifest. It is with limited ressources that artist-squatters install and manage spaces for life, artistic work and events, open to experimentation and unfettered from commercial networks. The success of these alternative spaces interests cultural institutions who legalize some collectives’ temporary occupations.

“Nathalie Quintane : ‘We’, the people”
Eric Lynch
In her works Tomates (2010) and Les années 10 (2014), Nathalie Quintane takes up the theme of politics and employs a literary form close to the essay.  This marks a departure in the work of a poet who  has expressed a certain ambivalence with respect to theory and explicitly political writing.  This essay interrogates both the critical modes employed by Quintane as well as her debates with Jean-Luc Nancy on the notion of community and Jean-Paul Curnier on the question of the people.

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Revue Marges. revue d'art contemporain
Nombre de pages : 192
Langue : français
Paru le : 10/10/2015
EAN : 9782842924416
Première édition
CLIL : 3675 Revues sur l’art
Illustration(s) : Oui
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842924416

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