Paris 8 - Université des créations

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/06/2001
EAN : 9782842920890
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842920890

Rome des jubilés

N°40/2001

Le jubilé de l’an 2000 dans le prolongement des festivités de 1300, 1350… La réalité de Rome et des premiers jubilés, à travers le témoignage d’historiens contemporains.

Étienne Hubert
Rome des jubilés


André Vauchez
Du pèlerinage au Jubilé : significations religieuses

 

Anna Esposito
Structures d’accueil et d’assistance

 

Giulia Barone
Le clergé romain

 

Luciano Palermo
L’économie du Jubilé

 

Étienne Hubert
La ville de Rome au début du XIVe siècle

 

Étienne Anheim, Isabelle Heullant-Donat, Emmanuelle Lopez, Odile Redon
Rome et les jubilés du XIVe siècle : histoires immédiates

 

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Julia M. H. Smith
L’accès des femmes aux saintes reliques durant le haut Moyen Âge

 

Charlotte Christensen-Nugues
Mariage consenti et mariage contraint : l’abjuration sub pena nubendi à l’Officialité de Cerisy, 1314-1346

 

Julien Véronèse
Jean sans Peur et la « fole secte » des devins : enjeux et circonstances de la rédaction du traité Contre lees devineurs (1411) de Laurent Pignon

 

 

POINT DE VUE

 

Charles Baladier, Monique David-Ménard, Dominique Iogna-Prat, Christopher Lucken
L’amour au Moyen Âge. Autour du livre de Charles Baladier, Érôs au Moyen Âge. Amour, désir et delectatio morosa, Paris, Cerf, 1999.

 

Notes de lecture
Livres reçus

Giulia Barone : « Le clergé romain et le jubilé »
On connaît très mal le clergé romain au XIVe siècle. Le pape était à sa tête à la fois comme évêque de Rome et chef de la chrétienté occidentale. Progressivement entre les XIe et XIIe siècles, s’était constitué le collège cardinalice. Au XIVe siècle, les cardinaux exerçaient des fonctions politiques et administratives pour le pape mais ne participaient plus guère à la vie religieuse de la ville. Le clergé des grandes basiliques et des principales églises paroissiales, constitué en confrérie, avait une attitude très défensive, en particulier contre les religieux mendiants qui ne purent s’imposer à Rome comme dans les autres villes. D’une manière générale, il semble que le jubilé toucha peu le clergé local qui se contenta de prendre acte de l’afflux des pèlerins étrangers.

Anna Esposito : « Accueil et assistance à Rome »
L’article traite du développement des structures d’accueil à Rome et de leur progressive évolution en centres d’assistance, de plus en plus orientés vers la médicalisation et, par la suite, vers la spécialisation des services. L’existence de deux grands centres d’assistance situés aux deux pôles opposés de la ville, l’hôpital Santo Spirito &emdash; près du Vatican &emdash; d’inspiration pontificale, et l’hôpital du Salvatore &emdash; près du Latran &emdash; de gestion laïque, n’empêche pas la multiplication de petits hôpitaux/hospices gérés par de pieuses confréries ou par les diverses nationes présentes à Rome. Au XVe siècle, on se préoccupe tout particulièrement de l’accueil des femmes, avec la création de salles qui leur sont réservées dans les hôpitaux et de maisons pour leur séjour. L’article donne en outre des informations sur l’organisation, le personnel, l’activité médicale des hôpitaux romains, et les thérapies qui y étaient pratiquées.

Étienne HUBERT : « Rome au XIVe siècle. Population et espace urbain »
Depuis Karl-Julius Belloch, les estimations traditionnelles évaluent la population romaine à 30 000 habitants vers 1300 et à 25 000 à la fin du XIVe siècle. Si le point d’arrivée forme un ordre de grandeur accepté par tous les historiens, l’examen des trop rares sources relatives à l’évolution de l’espace urbanisé intra muros au cours du XIVe siècle, conjuguées aux quelques informations disponibles sur la virulence des épidémies de la seconde moitié du siècle, permet de réévaluer la population romaine au moment de son apogée de 1300 et de la classer dans la seconde catégorie des villes italiennes, dont la population s’établissait entre 40 000 et 80 000 habitants.

Étienne ANHEIM, Isabelle HEULLANT-DONAT, Emmanuelle LOPEZ,
Odile REDON : « Rome et les jubilés du XIVe siècle: histoires immédiates »
Les historiens contemporains des jubilés de 1300 et de 1350, ont porté un regard sur l’événement et sur Rome, la ville où se rendaient les pèlerins désireux de bénéficier de l’indulgence générale. Trois observatoires ont été retenus pour constituer le dossier: Florence avec la Nuova Cronica de Giovanni Villani et la Cronica de son frère Matteo, Rome, illustrée par son unique chroniqueur, l’Anonimo romano, puis Avignon, où réside le pape du second jubilé, dont les Vies commentent le difficile rapport avec Rome et l’absence au jubilé. La primauté a été donnée aux textes mêmes, qui sont ici présentés et traduits. Ils montrent à l’évidence l’attraction exercée sur les lointains fidèles par Rome et par l’indulgence générale, le désintérêt de la cour d’Avignon et l’attitude ambiguë des Romains, plus soucieux de leurs affaires et de la vie politique de la cité que des bénéfices spirituels du jubilé.

Julia M. H. SMITH : « L’accès des femmes aux saintes reliques durant le haut Moyen Âge »
Cet article examine les raisons pour lesquelles les femmes se sont vu interdire l’accès direct à certaines reliques à l’époque carolingienne. Il situe l’origine de cette interdiction dans la pratique de l’Antiquité tardive qui prohibe l’accès des femmes aux monastères masculins, interdiction qui ne concerna les reliques qu’à partir du moment où les tombeaux des saints commencèrent à être placés à l’intérieur des églises monastiques, c’est-à-dire au VIIe siècle. Néanmoins, certains monastères mérovingiens ont été capables de répondre à la fois à la nécessité pour les moines d’avoir un lieu de prière retiré du monde et au désir des laïcs d’accéder aux tombeaux des saints en construisant des églises multiples. Mais à l’époque caroligienne, le changement de normes imposant de purifier l’enceinte monastique se combina avec de nouvelles pratiques consistant à déposer les reliques dans l’église principale, et c’est alors que se posa le problème de l’accès des laïcs à ces reliques. Bien que ces restrictions concernent aussi les hommes laïques, les femmes furent plus souvent exclues du contact direct avec les reliques.

Charlotte CHRISTENSEN-NUGUES : « Mariage consenti et mariage contraint: l’abjuration sub pena nubendi à l’officialité de Cerisy, 1314-1346 »
Selon le droit canonique médiéval, la validité d’un mariage dépendait uniquement du consentement des deux parties. Personne ne pouvait forcer un couple à se marier sans le libre consentement de chacun des futurs époux. En même temps, le droit canonique prohibait toute relation sexuelle en dehors du mariage. Deux personnes vivant en concubinage pouvaient être contraintes à renoncer l’une à l’autre par une abjuration sub pena nubendi. Cela signifiait que tout rapport sexuel futur entre eux créait un mariage valide. Dans cet article, j’étudie le conflit entre la doctrine du libre consentement comme seul fondement du mariage et la contrainte imposée par la pratique d’abjuration sub pena nubendi.

Julien VERONESE : « Jean sans Peur et la ” fole secte ” des devins: enjeux et circonstances de la rédaction du traité Contre les devineurs (1411) de Laurent Pignon »
À la croisée des XIVe et XVe siècles, alors que la situation politique est tendue dans le royaume de France, les pratiques magiques et divinatoires, dans leur diversité, font une entrée remarquée dans les milieux princiers et notamment à la cour de Bourgogne. En bon conseiller, le dominicain Laurent Pignon met son prince, le duc Jean sans Peur, en garde contre cette poussée malfaisante en lui dédiant, en 1411, son traité Contre les devineurs. Est-ce à dire que le duc était impliqué ? La rumeur, pour le moins, l’affirme. Dès lors, Pignon montre à son protecteur les dangers qu’il pourrait encourir à faire des pratiques superstitieuses un moyen de gouvernement. Et pour mieux le convaincre, il affirme que les “devins”, auquel le duc pourrait être tenté de se lier, forment une secte vouée au diable sur le point de contrôler la Chrétienté. L’argument semble imparable. Mais qu’en est-il vraiment ?

Giulia Barone : « The Roman Clergy and the Jubilee »
We know little about the Roman clergy in the 14th century. The pope, head of the Church, was at the same time bishop of Rome and leader of Western Christendom. Gradually, between the 11th and 12tth centuries, the College of Cardinals was instituted. In the 14th century, the cardinals carried out political and administrative functions for the pope, but had ceased to participate in the religious life of the city. The clergy of the great basilicas and principal parochial churches, forming a confraternity, assumed a strongly defensive attitude, particularly in regard to the mendicant orders, who failed to assert their influence as in other cities. On the whole, it seems that the jubilee had little impact on the local clergy, content with merely recording the flow of foreign pilgrims.

Anna Esposito : « Shelter and Assistance in Rome »
The article outlines the development of structures providing shelter in Rome, and their gradual evolution into assistance-oriented centers, increasingly turned to medicalization and, subsequently, the specialization of health services. The existence of two great centers located in two opposite poles of the city, the Santo Spirito hospital &emdash; near the Vatican &emdash; a papal institution, and the hospital of the Salvatore &emdash; near the Lateran &emdash; administered by laymen, did not hinder the multiplication of small hospitals/hospices managed by pious confraternities or by the nationes residing in Rome. During the 15th century particular attention is given to the care of women, with the creation of special hospital wards and shelters. The article also gives information on the organization, personnel, medical activity, and therapies practiced in Roman hospitals.

Etienne Hubert : « Rome in the 14th Century : Population and Urban Space »
Since Karl-Julius Belloch, evaluations of the Roman population traditionally estimate its number at 30 000 inhabitans around 1300, and 25 000 towards the end of the 14th century. If this rough estimate is accepted by all historians, an examination of the meagre sources regarding the evolution of intramural urbanized areas in the 14th century, combined with some available documentation on the virulence of the epidemics during the second half of the century, makes it possible to reevaluate the Roman population around 1300, at the time of its peak, and to place Rome in the second category of Italian cities comprising a population between 40 000 and 80 000 inhabitants.

Etienne Anheim, Isabelle Heullant-Donat, Emmanuelle Lopez,
Odile Redon : « Immediate History »
Contemporary historians of the jubilees of 1300 and 1350 have given an account of the event, and of the life of Rome, the city where pilgrims flocked, desirous of obtaining the plenary indulgence. Three points of observation have been retained: Florence, with the Nuova Cronaca by Giovanni Villani and the Cronaca by Matteo, his brother; Rome, illustrated by its sole chronicler Anonimo Romano; Avignon, residence of the pope during the second jubilee, whose Vitae comments on the difficult relationship with Rome and on the pope’s absence at the jubilee. The authors have given all their attention to the texts themselves, presented and translated here. These reveal the attraction Rome and the indulgence exercised on the Christian West, the lack of interest shown by the court of Avignon, and the ambiguous attitude of the Romans, more concerned with business and city politics than with the spiritual benefits of the jubilee.

Julia M. H. Smith : « Women at the Tomb: Access to Relic Shrines in the Early Middle Ages »
This paper examines why women were excluded from direct access to some Carolingian relic shrines. It locates the source of the prohibitions in late antique restrictions on female access to male monasteries, prohibitions which came to bear on relic shrines only when saintly burials began to be located within monastic churches from the Seventh Century onwards. Nevertheless, many Merovingian monasteries were able to cater both for monk’s need for a secluded place of prayer and the laity’s desire to access to saint’s tombs by building multiple churches. But changing norms for laying out monastic precincts in the Carolingian period combined with new practices of enshrining relics in the main abbey church to render lay access problematic. Although restrictions on lay access might affect lay man, lay women are more often excluded from direct contact with relics.

Charlotte Christensen-Nugues : « Consent and Coercion in Marriage : Abjuration “sub pena nubendi” at the Officiality of Cerisy, 1314-1346 »
According to medieval Canon Law the validity of a marriage depended solely on the consent of the parties. No one could force a couple to marry if they did not freely consent to do so. In parallel, any kind of sexual relations outside of marriage was prohibited by Canon Law. An unmarried couple could be forced to abjure one another sub pena nubendi. This meant that any future intercourse would automatically leave them legally married. In this article I study the conflict between the idea of marriage as solely depending on the free consent and the marriage coercition imposed by abjuration sub pena nubendi.

Julien Veronese : « John the Fearless and the “Mad Sect” of the Diviners: The Stakes and Circumstances of the Treatise Contre les devineurs (1411) by Laurent Pignon »
As the crossroads of the 14th and 15th centuries, at a time of political unrest in the French kingdom, a variety of magical and divinatory practices made a marked appearance in princely circles, and notably at the court of Burgundy. In 1411, the Dominican Laurent Pignon, in his role of good advisor, warned his prince, Duke John the Fearless, against this evil influence by dedicating to him his treaty, Contre les devineurs. Does this imply that the Duke was somehow implicated ? So, at least, rumor asserts. Pignon points out the dangers threatening his protector if superstitious practices are used as a means of government. To better convince him, Pignon affirms that the “diviners” whom the Duke may be tempted to heed form a sect devoted to the devil, set on controlling Christianity. The argument seems a conclusive one. But what are the real facts?

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Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/06/2001
EAN : 9782842920890
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
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