Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/12/2000
EAN : 9782842920838
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
Version papier
EAN : 9782842920838

Techniques : les paris de l’innovation

N°39/2000

Le Moyen Âge apparaît traditionnellement comme une époque de stagnation technologique : pourtant, dans des secteurs comme le bâtiment, la métallurgie, la céramique, la verrerie ou la draperie, des innovations techniques importantes voient le jour.

Chaque tentative d’innover correspond à un « pari », soit qu’elle réponde à un nouveau besoin, soit qu’elle impulse au contraire une demande nouvelle. Les auteurs du numéro ont essayé de comprendre les résistances rencontrées et d’évaluer l’extension – sociologique et géographique – des innovations.

 

Paul Benoît et Philippe Lardin
Les paris de l’innovation. Éléments de bibliographie

 

Philippe Bernardi
Essai, tâtonnement et pari : le rôle de l’individu dans l’innovation

 

Anne-Marie Flambart
La production du grès, une affaire de goût

 

Jean-Louis Roch
Innovations et résistances dans la draperie : exemples normands

 

Sophie Lagabrielle
La verrerie du XIIe au XVe siècle : évolution d’une technique

 

Catherine Verna
Réduction du fer et innovation : à propos de quelques débats en histoire sociale des techniques

 

 

ESSAIS ET RECHERCHES

 

Paul Payan
Ridicule ? L’image ambiguë de saint Joseph la fin du Moyen Âge

 

Alain Mounier-Kuhn
Les blessures de guerre et l’armement au Moyen Âge dans l’occident latin

 

Mario Ascheri
Formes du droit dans l’Italie communale : les statuts

 

 

POINT DE VUE

 

Beate Schuster
Comment comprendre les récits de la première croisade ? À propos de 1099 &emdash; Jérusalem Conquise de Guy Lobrichon

 

Notes de lecture
Livres reçus

Philippe Bernardi : « Le rôle de l’individu dans l’innovation »
Le présent article envisage la question de l’innovation à travers la biographie d’un maçon travaillant à Aix-en-Provence autour de 1450. L’importante documentation réunie sur cet artisan quelconque permet d’évoquer, à partir d’exemples concrets, les conditions et les raisons de quelques-uns de ces changements mineurs, ou de ces bricolages, qui animèrent l’histoire des techniques. les exemples proposés illustrent trois approches possibles de la nouveauté à travers les actes de la pratique. Ils mettent en évidence, à la fois, la multiplicité, et l’imbrication, des facteurs susceptibles d’expliquer le processus d’innovation, et le caractère aléatoire de ce dernier.

Anne-Marie Flambard Héricher : « La production du grès : une affaire de goût »
A la fin du Moyen Âge apparaît dans quelques régions un produit céramique nouveau : le grès. D’abord minoritaire, il va progressivement constituer la production exclusive de certains ateliers. Deux conditions sont indispensables à la fabrication : le choix d’une argile adaptée et sa cuisson dans un four qui puisse atteindre une température très élevée. Chacune d’elles sous-entend de multiples contraintes technologiques. Les potiers médiévaux sont-ils parvenus à fabriquer du grès fortuitement ou à l’issue d’une recherche délibérée ? Ont-ils bénéficié d’apports technologiques extérieurs, de modèles ? Et quel fut le rôle du consommateur ? A défaut de textes explicites, c’est à partir des découvertes archéologiques notamment normandes que l’on tentera d’apporter une réponse à ces questions.

Jean-Louis Roch : « Innovations et résistances dans la draperie : exemples normands »
La draperie médiévale, dans son évolution, est passée par toute une série d’innovations ; Dominique Cardon a montré la logique du développement technique, qui y est à l’oeuvre, et dont le ressort principal est la recherche de la productivité (et donc l’élargissement des marchés). Ici seront plus particulièrement étudiés, à partir d’exemples normands, la révolution du cardage, l’émergence du drap à deux trames (le premier drap moderne), le changement des types d'”armures” et la diffusion du moulin à foulon. Mais étudier l’innovation, c’est aussi éclairer les résistances à cette innovation et observer les parcours étonnants du progrès techniques, qui opère parfois de singuliers « retours » en arrière.

Sophie Lagabrielle : « La verrerie du XIIe à la fin du XVe siècle : évolution d’une technique »
Du XIIe au XVe siècle, la technique du verre évolue dans les domaines de la composition et du façonnage. Les XIIe et les premiers tiers du XIIIe siècle sont les plus riches en tâtonnements et expérimentations en ce qui concerne le verre plat alors uniquement coloré, mais encore pauvres en verre de vaisselle. Avec la fin du XIIIe siècle, c’est un temps d’équilibre qui s’ouvrent, les compositions gagnent en clarté et en fluidité. Les produits de verre creux se généralisent ; le verre plat apparaît plus blanc, parce qu’il est plus fin, il entre dans l’habitat civil. La deuxième moitié du XVe siècle est une période de démocratisation pour le verre creux, comme le prouve le succès des gobelets, alors que le vitrage blanc, encore limité au niveau de l’imposte, pénètre plus largement les demeures. Chaque région de France poursuit une évolution parallèle mais spécifique en fonction de sa dominante, verre plat ou verre creux.

Catherine Verna : « Réduction du fer et innovation : à propos de quelques débats en histoire sociale des techniques »
L’étude des techniques d’élaboration du fer a profité, depuis une vingtaine d’années, d’un profond renouvellement. Par ailleurs, la notion d’innovation jouit aujourd’hui d’un engouement certain. Il a donc paru intéressant de les confronter une nouvelle fois. Trois axes de réflexion ont été privilégiés : le temps, les formes et les enjeux de l’innovation. Finalement, à la lecture des travaux récents, la question qui s’imposent, fondamentale, ancienne et toujours d’actualités, est celle des rapports complexes qui se nouent entre technique et société.

Paul Payan : « Ridicule ? L’image ambiguë de saint Joseph à la fin du Moyen Âge »
A la fin du Moyen Âge, alors que saint Joseph commence à être mis en valeur par les théologiens et qu’apparaissent les premiers signes d’une dévotion à son égard, l’iconographie le représente parfois dans une position peu favorable qui a souvent été interprétée comme une façon de le ridiculiser. L’étude d’un corpus iconographique confronté aux textes montre que ce phénomène reste minoritaire, et qu’il contribue d’une certaine façon à valoriser le personnage, avant même le développement de son culte.

Alain Mounier Kuhn : « Les blessures de guerre et l’armement au Moyen Âge dans l’Occident latin »
L’armement des guerriers au Moyen Âge a été très rarement envisagé sous l’angle des blessures et de la valeur protectrice des armes défensives. En dépit des efforts constants réalisés par les combattants pour se protéger et adapter l’armement défensif aux « progrès » des armes offensives, les combattants et particulièrement les fantassins n’ont été, à quelques exceptions près, jamais réellement protégés. Les combats étaient infiniment plus meurtriers au Moyen Âge qu’on ne le pense habituellement.

Mario Ascheri : « Formes du droit dans l’Italie communale : les statuts »
Les statuts sont la forme de production de normes la plus répandue et la plus caractéristique de l’Italie communale du XIIe-XVe siècles. De la coutume au statut il y a une discontinuité importante, culturelle plutôt que juridique, et surtout politique. Il y eut une autre discontinuité entre les statuts et le droit commun universitaire qui s’affirma au XIIIe siècle, puisque ce dernier compléta et conditionna le droit statutaire, conférant au juriste un primat qui est ensuite resté traditionnel en Italie.

Philippe Bernardi : « The role of the Individual in Innovation »
The present article explores the question of innovation through the study of the biography of a mason who worked in Aix-en-Provence around 1450. The important documentation gathered concerning this ordinary craftsman reveals, through concrete examples, the conditions and the reasons which led to some of the minor changes, or the odd jobs, which animate the history of technology. The examples proposed illustrate three possible approaches to change as suggested by the exercise of the profession. They demonstrate at the same time the multiplicity and the imbrication of the factors which contribute to explain the process of innovation, as well as its hazardous character.

Anne-Marie Flambard Héricher : « The Production of Stoneware : A Matter of Taste »
In the late Middle Ages, a new ceramic product made its appearance in several regions : stoneware. A minor product at first, it progressively came to constitute the exclusive production of certain workshops. Two conditions are necessary for its fabrication : the choice the choice of the appropriate clay and its firing in a kiln with very high temperature capacity. Each of these conditions implies multiple technological skills. did the medieval potters succeed in fabricating stoneware fortuitously, or as a result of deliberate research ? Did they benefit from outside technological expereince , or models ? And what was the role of the consumer ? For lack of explicte texts, we must seek the answer in the archaeological, and more particulary the Norman, discoveries.

Jean-Louis Roch : « Innovations and Resistances in the Cloth Industry : Norman Examples »
As the medieval cloth industry expanded, it passed by a whole series of innovations : Dominique Cardon has shown the logic of this technical develpment, whose principal motivation was the increase of productivity (and so the expansion of markets). Particulary under study here, using Norman examples, will be the revolution of carding, the emergence of twill cloth (the first modern fabric), the changes in the types of weave, and the widespread use of the fuller’s mill. But the study of innovation must also consider the resistances to it, and observe the surprising course of technological progress which sometimes operates peculiar « reversals » to the past.

Sophie Lagabrielle : « Glass of the 12th and 15th Centuries. Evolution of a Technic »
Glass quality improved from the 12th to the 15th century in western Europe. During the 12th and the first three quarters of the 13th century, glass composition were based on potassium as a fusing agent. Theophilus in Germany, Theophrast, in France or Italy and Master Gobert, in Normandy, talked about their awn area of production and specific local recipies. Whatever the characteristics of early glass, makers were very concerned about colour. Research on blue, red and even white glass, led them to improve composition and glass production. Thirteenth century and fourteenth compositions were sodic in the South, calcic in the East and potassic in the West, North and Centre. Tableware becomes more frequent and window glass becomes whiter entering into uses in the castles. In th fifteenth century one sees an explosion of glass use, both in tableware (goblets becoming popular) and in the use of glass windows which occur in mansions and nice urban houses.

Catherine Verna : « Reduction of Iron and Innovation : Several Debates on the Social History of Technology »
The study of the technics for the elaboration of iron has been the object of the distinct revival during the past twenty years. The idea of renovation, moreover, is definitely in vogue today. It has therefore seemed interesting to confront once again technology and innovation. Three axis of reflection have been followed : he times, the forms, the stakes. Lastly, as has been shown by recent works, the main, the fundamental, old but always current question still concerns the complex relationships which bind technology and society.

Paul Payan : « Ridiculous ? The Ambiguous image of saint Joseph in the Late Middle Ages »
In the late Middle Ages, when theologians were starting to valorize the image of Saint Joseph the first signs of devotion to the saint appeared, iconography sometimes represented him in an unfavorable light, often interpreted as derisive. The study of a corpus of iconographic documents, when compared with texts, shows however that this phenomenon was a minor one, and that in a way it has contributed to the valorization of the saint, even before the development of his cult.

Alain Mounier Kuhn : « War Injuries and Armament in the Middles Ages in the Latin West »
Armament in the Middle Ages has very seldom been considered from the point of view of induced injuries and the dgree of safety that defensive armament could give to the fighters. Despite the continuous efforts made to protect themselves and to adjust their defensive armament to the « improvements » of offensive weapons, fighters, and above all infantrymen, have, with few exceptions, never been actually well protected. Casualties at war were therefore infinitely more numerous than is usually believed.

Mario Ascheri : « Forms of Law in Communal Italy : The Statutes »
The statutes were the most prevalent and characteristic form of production of legal standards in communal Italy in the twelfth to fifteenth centuries. From custom to statute, a notable discontinuity may be observed, cultural rather than juridical, but above all political. There was yet another discontinuity between the statutes and the common law taught in the university, which asserted itself from the thirteenth century on, endowing the jurist with a primacy which was to remain traditional in Italy.

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Revue Médiévales. Langue Textes Histoire
Nombre de pages : 176
Langue : français
Paru le : 10/12/2000
EAN : 9782842920838
Première édition
CLIL : 3386 Moyen Age
Illustration(s) : Non
Dimensions (Lxl) : 220×155 mm
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EAN : 9782842920838

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